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Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Un grand merci à Alain Fleitour pour l'envoi de ce recueil de textes poétiques, à lire et/ou à écouter, selon ses aspirations.

Les fissures de l'aube se révèlent (et se lèvent) avec sensibilité et pudeur au détour de 12 thèmes (Partir, exister, les couleurs, découvrir, la main, voyages, silences, cosmos, différence, la guerre ou la paix, le blanc et le noir, combattre).

« C'est ma vie qui se blesse
Aux couleurs de l'automne. » P31

Elles racontent un voyage intérieur - des témoignages poétiques, comme le souligne la couverture - au coeur de la fragilité et la douceur de la vie ; un voyage qui se nourrit de fêlures, des blessures de l'enfance, de la mémoire des absents, d'évènements marquants, de combats, mais également de l'amour des êtres chers et, tout simplement de la vie !

« de leur voyage au-delà de la mer
Des terres perdues, de la mémoire trompée
Tu viens des herbes sauvages
Saturées de brûlures
Tu viens des ciels trop bleus, trop durs
Dans l'émerveillement des vols d'oiseaux
Tu viens des douleurs de l'aube et du couchant. » P18

Des textes souvent empreints de mélancolie, de silences murmurés, de cris muets, de révoltes, mais également de tendresse et de chaleur, comme un arc en ciel jaillirait d'un ciel tourmenté, l‘envelopperait, l'éclairerait, se diluerait. Il n'est d'ailleurs pas rare que mélancolie et douceur se mêlent dans un même texte…

« Ne me cherche plus
Ce soir tes bras me tiennent éveillé
Tes yeux me noient de ciels
Je suis un soupir dans la gamme des souvenirs
Au matin tu me ravives dans le ruisseau du soleil
Au murmure de ton chant. » P26

Mais c'est aussi un chemin de résilience, une renaissance de chaque instant…

« Il y a tant de choses qui vibrent et qui résonnent
Tant de couleurs et de cris
Tant de ciels changeants et tant de douleurs
Tant de mal de vivre
De combattre
A renaître» P86

Certains textes ont plus résonné en moi que d'autres. Mais à ma grande surprise, j'ai aimé les écouter (à l'exception de quelques-uns que je n'ai pu appréciés pleinement qu'en les lisant). Pourquoi à ma grande surprise ? Parce que ma dernière expérience en audio a mis en évidence que le rythme et la tonalité imposés par le conteur ne me convenaient pas forcément. Mais là, racontés par la voix harmonieuse d'Emmanuel Jolivet, avec en musique de fond le superbe morceau « la nascita del violoncello » interprété par Bruno Cocset, ils prennent une toute autre dimension. Pour certains d'entre eux, tels ces hommages qui égrènent ce recueil par exemple, c'est même particulièrement bien adapté. Ils s'écoutent comme un récit, un morceau d'histoire arraché au temps. Je les ai écoutés le regard vagabondant au loin, au-delà des façades bétonnées que j'avais parfois devant les yeux au moment de mon écoute ;)
Un mariage de la lecture et de l'audio tout à fait réussi et complémentaire en ce qui me concerne, et que j'ai beaucoup apprécié.
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Petite devinette :
Quel point commun y-a-t-il entre Bernard Menez, The Edge (guitariste de U2), Francis Lalanne, Martine Aubry, Dustin Hoffman, Emiliano Zapata, Roger Federer, Alain Fleitour et moi ?
Nous sommes nés le même jour, à quelques années près.
Quel autre point commun y-a-t-il entre Alain Fleitour et moi à part babel ?
Nous nous sommes croisés lors d'une rencontre de babelioteurs de la région de Vannes. Pas eu le temps de faire vraiment connaissance puisque je partais quand il arrivait et que si le groupe semble bien lancé, je n'ai pour ma part pas donné suite.
Quelques mois plus tard, Alain m'a gentiment envoyé son recueil de poésie sachant que ce genre de lecture est probablement celui qui me « nourrit » le plus. Merci à toi.
Pourquoi ces précisions ? Parce que je crois que c'est le billet le plus compliqué que j'ai eu à faire depuis que je m'essaye à l'exercice sur babel. Rester objectif et faire un billet qui ne soit pas complaisant sur le bouquin de quelqu'un avec qui j'ai échangé quelques mots et quelques messages (parce que je ne peux pas mettre que je « connais »).

Les Fissures de l'Aube, quel magnifique titre, évocateur, qui ouvre le champ de tous les possibles.
Et puis cette couverture, superbe, entre ciel et océan, entre nuage et vague, entre brume et écume. Une couverture tout droit sortie du texte Ouessant avec cette ambiance d'Iroise déchaînée. Une Estampe due à Alain aux multiples talents, si j'ai bien compris, qui ne se contente pas d'écrire.
Je me suis engouffré dans cette fissure en me demandant malgré tout ce que j'allais y trouver.
Douze thèmes dans lesquels viennent se mêler de ci de là un t'aime venant adoucir une fêlure, un cri, venant soutenir un espoir, un souvenir.
Douze parties comme douze mois d'une année, comme le temps d'une vie, le temps qu'il aura fallu à celle-ci pour nous façonner à coups de burin ou à coups d'amour.
Douze comme les apôtres, navigant entre l'Ô-dieux et l'Amour, l'ode yeux et l'amor, un regard sur la vie et la mort, entre abandon et trahison.
Douze comme… comme, oui c'est comme ça que j'aime partir dans un recueil, m'approprier les mots, les coller à mon histoire, les tatouer à un ressenti venu de je ne sais où. J'aime quand les mots me donnent cette sensation étrange de déjà vu, de déjà vécu, ailleurs, dans une autre vie diraient certains. J'aime pouvoir interpréter peut être parce que j'ai du mal avec l'autorité, j'ai du mal quand on m'impose.
Dans Les Fissures de l'Aube, les premiers textes m'ont vraiment parlé. Tu viens, Un fol espoir, le « terrible » J'apprenais ses Mains ou encore Aux Couleurs de l'Automne pour ne citer que quelques titres, m'ont donné un vrai plaisir de lecture parce qu'ouverts.
Malheureusement tous les textes ne m'ont pas fait le même effet. Pas qu'ils soient mal écrits ni qu'ils n'aient aucun sens pour moi mais pour les raisons que j'évoquais plus haut quant à mon gout pour la poésie. Dans la majorité des textes qui touchent à l'intime de l'auteur, je me suis senti « prisonnier ». Des faits bruts sans aucune issue de secours. Je me suis éloigné de l'estampe qui couvre si joliment les maux de ce recueil, je me suis senti un peu à l'étroit.
« La main des Roches Sèches » par exemple m'a parlé parce que j'ai vécu ce jour où le TK Bremen est venu s'échouer à quelques centaines de mètres de Gâvres et que j'étais à Etel ce jour là, trempé comme jamais sous l'orage comme il est dit dans le texte. J'aurais aimé deviner (avec bonheur ou pas) de quoi il s'agissait, me raconter mon histoire à partir de celle d'Alain alors que là tout est mâché, tout est écrit, tout est dévoilé. de belle manière certes mais sans surprise.
C'est comme pour certains textes plus militants que j'ai trouvé trop soft. Dans ces cas là j'aime quand ça crache, quand ça éparpille façon puzzle mais tout ça n'est qu'une question de gout, de ressenti et n'a rien à voir avec une notion de qualité qui ne reste dans tous les cas que subjective.

Le recueil existe aussi en version audio, accompagné par le son d'un violoncelle. Je n'ai malheureusement pas réussi à le télécharger (j'ai encore merdé dans je sais pas quoi ^^) donc pas d'avis sur le mariage des deux.

Rares sont les recueils de poésie qui emportent de la première à la dernière page. Les Fissures de l'Aube ressemble finalement à sa couverture. Des hauts et des bas, une vague qui se creuse, un nuage qui perce, des embruns qui vivifient, une bruine qui chagrine. La vie quoi.
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L'Amour en jachèreLes fissures de l'aube, Alain Fleitour
Deux fois le même billet pour deux oeuvres qui n'en font qu'une, elle sont inséparables pour moi.

Deux oeuvres d'Alain Fleitour que je ne peux pas séparer, les deux se confondent, s'entrelacent et se tiennent, pour moi elle sont inséparables, en symbiose. Elles se répondent, l'une est l'écho de l'autre. Et pour en parler, encore moins facile, quels mots choisir, comment les mettre en harmonie, pourquoi ne pas rester muette et laisser mon silence tout dire ?

Mémoire aux souvenirs en charpie, « une brume de frissons s'effilocha dans ma mémoire », déchirures, « foulures, d'espaces » et « luxation, des temps désunis », « un bouquet de pétales fanées » d'une enfance au coeur « foulé ».
Alain Fleitour met des mots habillés en poésie sur les plaies d'une enfance où la vie lui a enlevé celle qui lui avait donné vie. L'écorchure est à vif longtemps après, mais la vie bouillonne, rien ne s'efface, tout se redessine, est touché par la grâce, celle du créateur, de celui qui reconstruit qui s'abreuve à ses propres larmes et aspire leur force et leur douceur. Elle n'est plus là elle est toujours là présente dans tous ses sens, elle lui a donné « le temps pour déployer l'aventure » de l'amour, de la tendresse, de la transmission et de tout ce qu'on appelle vivre.
« J'ai envie de dévorer le mot bonheur
Et partager la faim de nos semailles
Pour rassasier l'amour ».

L'Amour en jachère est l'amour semailles, l'amour reçu comme des graines pour la moisson future qui, à chaque saison fait croire à la fuite des années. Et les mots d'Alain Fleitour qu'il adresse à ses bien aimés trouvent écho chez tous ceux qui les lisent, des mots métaphores et symboles, des mots qui se souviennent et gardent la mémoire, qui rendent hommage à ceux qui furent qui ont marché jusqu'au sommet d'Annapurna pour une « affaire de cordée ».
Beau symbole de liens et de transmission, offrande d'amour par des mots de choix.

La vie pulse dans les mots d'Alain Fleitour comme une arrivée attendue à souffle perdu, ou comme un départ qu'on sent définitif, comme « un fol espoir » ou une « errance », surtout comme vivre, exister, aimer et donner naissance à l'oeuvre qui continuera la vie.
D'hier ou d'aujourd'hui, adressés comme reconnaissance à un être aimé ou estimé, les mots vibrent résonnent et touchent tous ceux qui les chantent en silence, à haute voix, dans la solitude dans l'abandon, dans la joie, et Alain Feitour le dit mieux que moi :
« Pour ne pas oublier
Il y a tant de choses qui vibrent et qui résonnent
Tant de couleurs et de cris
Tant de ciels changeants et tant de douleurs
Tant de mal de vivre
De combattre
A renaître

Il n'est pas encore venu le temps
De laisser les armes
Le temps où mes jambes ne me porteront plus
Lassé de vivre
Blessé à mourir.
Mon esprit aura-t-il l'énergie ?
Nous aurions eu des oeuvres lumineuses à construire
Peindre l'absence
Combattre le silence
Vaincre nos propres renoncements
Se battre encore jusqu' la prochaine stupeur
Jusqu'aux prochains tremblements. »
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❄ «  Il y a tant de choses qui vibrent et qui résonnent
Tant de couleurs et de cris
Tant de ciels changeants et tant de douleurs
Tant de mal de vivre
De combattre
À renaître »
(P.86)

Alain Fleitour m'a offert ce recueil de poèmes, de témoignages poétiques comme il les appelle, il y a plus de deux ans, le 19 mars 2020. de sa main, il m'a dédicacé ce livre, né de souvenirs, de rencontres et de ses diverses missions à l'étranger. Tout l'objet semble émaner de l'âme et de la main de l'auteur : de l'aquarelle qui figure sur la couverture au choix de la musique qui accompagne cet ouvrage, il m'a semblé plonger dans un univers méconnu, à la fois doux et nostalgique, plein d'espoir et de colère, mais jamais sans tendresse.

❄ Formé de douze chapitres qui s'ouvrent sur un Haïku, ce recueil d'Alain Fleitour explore les mystères de la vie, qu'il s'agisse de Partir ou d'Exister, de Découvrir ou de Silences, de Différence ou de Combattre. Tout n'est que poésie, murmure et douceur. Une halte dans le temps et dans l'espace, une parenthèse intimiste et personnelle, un témoignage inédit, aux mille reflets.

❄ Je ne saurais vous dire quel poème m'a le plus émue, tant chacun revêt une histoire personnelle, un événement marquant, un drame universel qui, inévitablement, touche chacun de nous. C'est beau, c'est pur, c'est nécessaire et je vous invite à découvrir cette oeuvre si vous ne la connaissez pas…

❄ « Des gouttes d'eau vibraient
Ou peut-être ses larmes
Comme un léger brouillard poudré
Donnant à ses traits une tristesse infinie
Ses yeux bleuis perdaient de leur intensité
Devenant gris perle
Gorgés d'une douleur indicible et lointaine. »
(P.33)
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Je voudrais remercier sincèrement Alain Fleitour pour ce joli envoi. Je ne suis pas une grande fan de poésie car j'ai peur de ne pas comprendre toutes les subtilités mais Alain m'a fait changer d'avis.
Je l'avoue je n'ai pas compris tous les poèmes mais avec la partie audio je me suis embarquée par les mots de l'auteur. Un recueil très personnel où il fait partager certains pans de sa vie. J'ai même pu me retrouver pendant la diagonale…. même mon fils de 6 a aimé.
Un grand merci pour ce moment de partage. Un grand merci pour la dédicace. Je vous souhaite beaucoup de bonheur pour la suite.
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