Il s'agit d'une fresque familiale. du moins, elle se présente comme telle. Dans les faits, nous allons bien sûr rencontrer une famille complète, mais nous allons suivre quasi exclusivement trois des frères et soeurs. Sur onze. Onze enfants, vous m'avez bien entendu. Je ne sais pas comment le corps de cette femme a tenu.
Nous rencontrons donc l'aîné, la petite dernière et plus brièvement, un des plus jeunes.
Comme dans beaucoup de récits du genre, ce dont ce livre va nous parler, cela va être de construction individuelle, mais aussi du poids de la famille et de nos parents (au sens large) sur nos vies.
Régulièrement, on va avoir affaire à des flashbacks mettant en scène les parents, leur rencontre, leur vie avant l'arrivée des enfants. Comment ils se sont retrouvés à cet endroit, dans cette maison. Quels étaient les enjeux.
Je me rends compte que je ne l'ai pas mentionné, mais il s'agit d'une famille afro-américaine. Si j'en parle, c'est que cela va avoir son importance. La vie de chacun est assez dramatique, entre les parents qui ont dû vivre séparés, ont été confrontés à diverses formes de racisme, et les enfants tous plus paumés les uns que les autres.
C'est un récit dans lequel j'ai eu du mal à me plonger. Je me suis beaucoup demandé pourquoi, car il y avait plein de points positifs. Mais la réponse est assez simple : tout était très symbolique. Trop, en fait. Métaphores, allégories, tout prête à l'interprétation, tout est un symbole de quelque chose. Je crois qu'il y en a eu trop pour que ça garde du sens pour moi. Au final, j'ai eu un ressenti de "trop travaillé".
Commençons donc par la maison, celle qui donne son nom au livre. C'est par elle que débute l'histoire, puisqu'il est question de savoir si on la vend ou non (il y a un sombre imbroglio financier que j'ai eu bien du mal à comprendre). La décision revient aux enfants, le père étant décédé et la mère trop malade pour continuer à vivre seule. C'est le fils aîné qui enfile donc dans les habits du patriarche, et se sent investi de la mission de tout faire au mieux non seulement pour sa famille nucléaire, mais aussi pour ses frères, soeurs, neveux et nièces.
Cette maison, que tous les plus grands ont voulu quitter au plus vite faute de place, va être au coeur des enjeux : il y a ceux qui la détestent, ceux qui la chérissent, ceux qui en ont besoin, ceux qui veulent s'en servir pour se prouver quelque chose à aux-mêmes ou aux autres. Dans la résolution de ce qui adviendra de cette maison, on sent bien très vite que c'est l'unité de la famille - ou son éclatement - qui se joue.
Bon, OK, on a donc une maison hautement symbolique en terme de construction et d'image de soi dans la famille, pas de quoi me faire peur, c'est même plutôt assez classique (représentation physique des souvenirs et de l'enfance).
Oui, mais là-dessus, tu ajoutes un fantôme. Oui, voilà. J'avoue que là, à ce stade de ma lecture, j'ai été carrément sceptique. Bref, le fantôme pourchasse donc le frère aîné. Ça avait commencé justement dans la fameuse maison, mais voilà qu'il refait surface après des années de silence. Au moment où l'unité de la famille est en jeu du fait de la maison donc. Encore une fois très métaphorique, tout ça.
Tout le monde surnage dans cette famille, en essayant de se donner une assurance qu'ils sont loin d'avoir, en essayant de faire bonne figure.
Au final, ce récit est probablement très profond et peut sûrement s'avérer très émouvant, mais j'en garde davantage un souvenir un peu confus qu'autre chose, tout simplement parce que je n'ai pas réussi à rentrer dedans...
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