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Critique de ladesiderienne


Janvier 1985, un massacre s'est déroulé dans une ferme du Kansas. Sur le cadavre de la mère Patty Day, on a retrouvé des blessures au couteau, à la hache et deux coups de fusil. Michelle, 10 ans a été étranglée et Debby, 9 ans, également assassinée avec une hache. La seule survivante, Libby alors âgée de 7 ans qui avait réussi à fuir, a accusé son frère aîné Ben, quinze ans. La rumeur locale témoignant de ses pratiques de rites sataniques et de divers abus sexuels commis, le jeune homme n'a jamais vraiment cherché à se défendre, sans pour autant reconnaître les faits.
25 ans plus tard, Libby rongée par une dépression chronique, tente de survivre misérablement. Contactée par une association persuadée de l'innocence de Ben, elle accepte contre rémunération, d'enquêter sur ce passé et de rencontrer son frère qui croupit toujours en prison.

Avec ce titre, je découvre Gillian Flynn. Bien que, question "thriller", je ne fasse pas partie des "enfants de choeur", je ressors anesthésiée par la noirceur de ce roman. Pour moi, le qualificatif de "thriller" n'est pas vraiment approprié (n'en déplaise à Mr Stephen King qui l'encense comme le thriller le plus perturbant qu'il n'ait jamais lu) car l'action se déroulant très lentement, je n'ai pas ressenti l'adrénaline espérée. Louvoyant entre passé et présent, Gillian Flynn nous entraîne dans une quête de la vérité. Surmontant mon dégoût devant certaines scènes, j'ai malgré tout eu envie de la connaître et j'ai réussi à poursuivre jusqu'à cette fin assez inattendue.
J'espère ne pas faire preuve d'un sexisme mal venu, mais j'ai trouvé cette écriture âpre et crue très masculine. Toute cette violence chez les personnages, exprimée ou contenue, cette débauche d'actes sanglants, même si ce n'est absolument pas mon délire, je souligne la performance de l'auteure d'avoir maintenu cette atmosphère dense et sordide sur presque 500 pages. (Le diable se cacherait-il derrière l'aura angélique de ses photos ?)
Les personnages de ce roman, malmenés par la vie, sont tellement complexes. Leur côté sombre freine l'empathie que le lecteur serait appelé à ressentir. La litanie des dérives d'une adolescence qui par manque de reconnaissance et d'amour se réfugie dans une violence sans frein, les empêchant d'atteindre la maturité nécessaire pour assumer les responsabilités d'une vie d'adulte, reste éprouvante. Seule Patty la mère, qui se débat pour maintenir un semblant d'unité familiale malgré la misère, a trouvé grâce à mes yeux.
Ce que j'ai surtout apprécié reste l'aspect social du scénario notamment la peinture d'un Kansas dévoré par la crise rurale des années 80, qui embarque le lecteur bien loin du mythique rêve américain.

Je n'accorde malheureusement qu'un 9/20 à ce titre. Je poursuivrai quand même ma découverte de Gillian Flynn avec "Les Apparences" qui est dans ma PAL, pour finaliser mon avis sur cette auteure.
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