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Critique de Missnona


Les Souvenirs - David Foenkinos

Il se trouve une phrase dans ce roman de David Foenkinos, publié en 2011 , sa onzième oeuvre, qui m'a beaucoup frappée - “ Ainsi de suite , par petites touches émotionnelles, il égrène ses souvenirs à la manière de Georges Perec” Foenkinos nous donne ici un souvenir du comédien Marcel Mastroianni, mais de fait, pour moi, c'est exactement ce qu'il fait lui-même dans ce livre. J'imagine le roman comme un chapelet, le narrateur égrène ses souvenirs et en parlant d'eux avec nous , à haute-voix ; révèle son parcours affectif vers son rêve de devenir écrivain. Il nous divulgue ses propres souvenirs, mais il parsème également le roman de souvenirs de personnages ou réels ou fictifs , comme Serge Gainsbourg , ou encore le père du narrateur. Ces souvenirs sont comme les grands grains d'un chapelet, on s'arrête pour un instant , on réfléchit et on continue.
Comme le chapelet est rond, l'histoire que Foenkinos nous présente tourne aussi en ronde. Il commence avec la mort du grand-père et les visites au Guignol. A la fin, les souvenirs de son grand-père reviennent au narrateur devant le même Guignol “ Tout revenait à moi . Je pouvais sentir mon grand-père …………. J'ai senti une chaleur en moi, une chaleur si rassurante. Je savais que tout était possible maintenant.” Foenkinos aime à nous présenter dans son roman des histoires qui se reflètent , par exemple la vie du couple des parents du narrateur et la vie du couple du narrateur lui-même , les fugues de la mère et la fuite de la grand-mère , la rencontre dans un cimetière avec une jeune femme, une autre rencontre dans le même cimetière avec Louise,sa future épouse. Un vrai cercle de la vie.
Abandonnons, maintenant cette métaphore du chapelet pour décrire plus concrètement ce roman. Tout d'abord, c'est l'histoire d'un jeune homme qui voudrait devenir écrivain et qui est figé par sa vie actuelle. En nous racontant les péripéties de sa vie et celle de sa famille, il réussit à se débloquer - les dernières lignes du livre disent ‘Tout est venu d'une manière organisée dans ma tête, et je me souviens d'avoir pensé, c'est le moment .” le narrateur nous parle de sa vie quotidienne, son travail comme veilleur de nuit dans un hôtel, ses rapports avec son patron , la vie de ses parents , leur pre première rencontre peu propice et leurs difficultés après la retraite. Il nous parle de la mort de son grand-père, de la vie de sa grand-mère dans l'EHPAD et de sa fuite vers la Normandie de sa jeunesse. Il nous décrit ses recherches pour la retrouver et le dernier jour de sa grand-mère entourée d'enfants dans la salle de classe qu'elle avait dû abandonner des décennies auparavant.
Foenkinos aborde beaucoup de thèmes ici, la vieillesse, la retraite, l' amour, mais c'est la fuite de la grand-mère qui domine le roman et qui lui donne son drame et sa trame narrative. Il est clair que Foenkinos, comme son frère est cinéaste - et je peux facilement imaginer le film du bouquin . Cependant, le mystère de sa disparition est assez vite et facilement résolu et après sa mort , pour moi d'une manière décevante , le roman se précipite très vite vers sa fin. Des années passent sur une page.
Foenkinos utilise une langue et un style très facile à comprendre pour ceux qui ne sont pas francophones natifs. Pas besoin de chercher trop souvent dans le dictionnaire . Il n'y a pas de passages descriptifs longs et ennuyants, il n'y a pas d'expressions argotiques. Ainsi, je le recommanderais aux lecteurs étrangers. Trois étoiles !
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