AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
>

Critique de medsine


Extrêmement fort et incroyablement près est ce qu'on peut appeler un roman à clé. A travers les yeux d'un enfant, Oskar Schell, Jonathan Safran Foer nous entraine dans un jeu d'énigmes. On sait qu'Oskar est un enfant surdoué et traumatisé par la mort de son père survenue lors des attentats du 11 septembre. Il va suivre une piste méthodique qui doit l'amener à découvrir ce qu'ouvre une clé trouvée chez lui, laissée par son père, et qu'il pense être un challenge que ce dernier lui a donné juste avant sa mort.

On pense un peu à l'Attrape Coeur de Sallinger. L'enfant parcours New-York en tous sens, on suit sa réflexion qui s'exprime dans une sorte de flot continu d'idées plus ou moins alambiquées. Il explore Central Parc de nuit, parcourt des miles à pied car il a peur des « attaques » ciblant les transports en commun, évite les ascenseurs y compris lorsqu'il faut monter et descendre des gratte-ciels. Il pénètre même dans le mystérieux « sixième district », nous attire vers les étoiles parfois.

Entrelacé dans ce récit, on suit celui de ses grands-parents, immigrés allemands ayant fui l'horreur des bombardements de Dresde durant la seconde guerre mondiale. le parallèle est évident entre la destruction des deux villes « bombardées », désolation, familles détruites, incompréhension.

Les deux récits se rejoignent, lorsque la quête prend fin. La forme scénaristique est finalement un peu convenue. de plus, en imbriquant dans son texte toute une série d'artifices typographiques et visuels (les photos d'un homme chutant d'une des Twin Towers ad nauseum), Jonathan Safran Foer veut émouvoir quitte à ce que ce soit extrêmement fort et incroyablement lourd. C'est un peu dommage, car il y a du talent dans cette écriture, de l'imagination surtout. Peut-être un désir trop fort de voir son oeuvre être adoptée par Hollywod et pourquoi pas être « oskarisée » ?

On reste séduit tout de même par ce personnage d'enfant éveillé, sur-actif au bon sens du terme, cherchant sans s'en rendre compte des pères de substitution. Comme lui, on sent confusément partout autour de nous des clés et des mystères à éclaircir. J'ai moi-même essayé d'identifier quelques clés cachées dans le roman (on veut croire qu'il y en a des googolplex). J'ai cherché dans Wikipedia ce que voulait dire le nom du personnage : Schell. C'est une coquille en anglais, ça je le savais déjà ! J'ai découvert en revanche que le Shell-Shock (obusite en français) était un syndrome de stress post-traumatique observé notamment chez les soldats des tranchés, qui se manifeste par des cauchemars persistant longtemps après un évènement, faisant constamment revivre une expérience terrorisante. Shocking isn't it ?

30 aout 2012
Commenter  J’apprécie          280



Ont apprécié cette critique (21)voir plus




{* *}