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Citations sur La porte du ciel (41)

Dans certaines villes, les volontaires se pressaient pour rejoindre les rangs tant de l'Union que de la Confédération, s'étirant en deux longues files d'un côté et de l'autre d'une même rue, frères, cousins, voisins se saluant de la main avant de prendre les armes les uns contre les autres.
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Vous n'avez pas besoin que je vous explique le moyen de sortir d'un labyrinthe : il suffit simplement de refaire à l'envers le chemin que nous avons parcouru ensemble. [...]
Mais il est un autre moyen de sortir d'un labyrinthe : c'est d'inventer soi-même le chemin au fur et à mesure, jusqu'à la sortie, que l'on invente aussi.
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Dans la deuxième moitié du dix-neuvième siècle, quand les canons se seront tus, le temps va s'arrêter sur les berges du lent cours d'eau, il va s'allonger dans l'herbe, s'assoupir et faire le même rêve pendant des générations au cours desquelles les femmes montreront en silence à coudre à leurs filles de curieuses courtepointes que personne ne verra, toutes différentes et toutes mystérieusement apparentées, uniques et soeurs. À même les restes de la vie quotidienne, elles tailleront des morceaux de ciel, échafauderont des maisons, dessineront des labyrinthes pour assembler des ouvrages dont chacun est un miracle.
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Ceux qui partent ne reviennent jamais, même quand ils reviennent.
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Coup sur coup, les deux camps ennemis perdirent ce printemps-là leurs deux figures mythiques : Robert Lee rendit les armes à Appomattox, Lincoln rendit l'âme à quelques coins de rue du théâtre Ford de Washington où il assistait à une pièce, assassiné par un comédien célèbre qui s'était - force de l'habitude? - jeté sur la scène après avoir tiré le coup fatidique, se laissant glisser le long d'un drapeau des États-Unis pour venir se briser la cheville en atterrissant sur les planches. John Wilkes Booth avait réussi son attentat, mais il avait raté sa sortie.
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On m’appelle Roi Coton, je suis blanc comme neige, je suis mille et je suis l’un.
Suivez-moi maintenant, car nul ne saurait mieux vous guider en cette terre de fous, en ce pays de marécages, moitié boue et moitié eau, mangé par le soleil, ne craignez rien. Simplement, ayez soin de mettre vos pas dans les miens, et prenez garde aux serpents.
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Ce mot de «liberté» et ses frères - «égalité», «émancipation», «union» - étaient des osselets qu'on secoue dans sa main avant de les jeter par terre, où ils forment des amoncellements précaires. La bouche qui y mordait n'était point rassasiée; ils ne protégeaient ni de la pluie, ni du soleil, ni à plus forte raison du fouet ou de la guerre.
Des hommes à Philadelphie s'étaient rassemblés pour déclarer leur indépendance, ils avaient couché sur le papier ces mots disant que les hommes avaient été créés égaux et que chacun avait le droit de chercher le bonheur, et puis ils étaient rentrés chez eux, où il faisait bon auprès de leurs femmes et de leurs enfants. Les mots étaient restés là.
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Chaque pièce de tissu constituait un morceau d'un casse-tête plus vaste, mais qui n'existait qu'à partir du moment où toutes avaient été rassemblées. Isolées, elles n'étaient que lambeaux de mouchoir ou de chemise, morceaux de drap, bouts de tenture, guenilles et haillons. Ensemble, elles formaient des cabanes et des paysages, des champs sous le soleil, des nuits étoilées, des arbres lourds de fruits, des rivières sinueuses.
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Le Nègre bien sûr est fait pour travailler : il n'est besoin que de le regarder pour s'en convaincre. Qui peut dire qu'il n'est pas plus heureux ainsi que livré à une liberté dont il ne saurait que faire ? Rendez sa liberté à un mouton de votre troupeau, et il reviendra en bêlant à la bergerie, s'il ne va pas se casser le cou au bas d'une falaise. Dieu a voulu les brebis protégées par le berger et l'esclave protégé par son maître. Personne n'a le droit de nous empêcher d'exercer Sa volonté, et si le Nord prétend nous spoiler de la sorte, nous le quitterons sans regret comme on doit savoir couper un membre gangrené pour éviter que la maladie ne gagne le reste de l'organisme!
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Je suis un et je suis mille.

Si, pour les siècles des siècles en ce pays, riches et pauvres, esclaves et maîtres, hommes, femmes et enfants, s’agenouillent devant une croix une fois la semaine,c’est chaque jour du matin au soir qu’ils se prosternent devant moi, n’osant me toucher qu’avec délicatesse, du bout des doigts, avec le même respect et la même crainte que ‘ils effleuraient l’hostie consacrée, en prenant soin de ne point me souiller, de ne pas me flétrir et de ne point se blesser à mon contact.

C’est à moi que les cueilleurs doivent leurs pauvres hardes, c’est dans la douceur de mes bras innombrables qu’ils emmaillotent leurs enfants, qu’ils se protègent comme ils le peuvent du froid de la nuit, c’est encore moi qui bois leurs larmes, le sang giclant de leurs blessures comme celui qui coule entre les cuisses des femmes, et les autres liqueurs qui s’échappent de leurs corps abrutis par le travail. Au lendemain du dernier jour de leur vie, c’est moi qui les enveloppe, protégeant leur peau du bois du cercueil et de la terre grasse où ils finiront par retourner me nourrir. Je suis là depuis bien avant eux, quand cette terre était jardin sous le soleil et la caresse de la pluie, et je serai là bien après que tous auront disparu.

D’un seul de mes plants, on tire assez de fil pour faire le tour de la terre, et c’est aussi de mes fruits qu’on tisse les voiles des navires, blanches comme le dessous des ailes des albatros, et la cagoule qu’on passe au condamné, non pas, comme on pourrait le croire, pour empêcher qu’il puisse regarder dans les yeux ceux par qui elle arrive, car de tout temps il est certains égards qu’on réserve aux bourreaux.

On m’appelle Roi Coton, je suis blanc comme neige, je suis mille et je suis un.

Suivez-moi maintenant, car nul ne saurait mieux vous guider en cette terre de fous, en ce pays de marécages, moitié boue et moitié eau, mangé par le soleil. Ne craignez rien. Simplement, ayez soin de mettre vos pas dans les miens, et prenez garde aux serpents. (p. 11-12)
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