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Citations sur Les aveux de la chair (26)

Dans le consentement - et on dirait la même chose de son contraire, le refus -, la volonté se prend elle-même pour objet.
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La valorisation de la virginité est donc bien autre chose et bien plus que la disqualification ou la prohibition pure et simple des rapports sexuels. Elle implique une valorisation considérable du rapport de l'individu à sa propre conduite sexuelle, puisqu'elle fait de ce rapport une expérience positive qui a un sens historique, métahistorique et spirituel. Que les choses soient bien claires : il ne s'agit pas de dire qu'il y a eu valorisation positive de l'acte sexuel dans le christianisme. Mais la valeur négative qu'on lui a très clairement accordée fait partie d'un ensemble qui donne au rapport du sujet à son activité sexuelle une importance à laquelle jamais la morale grecque ou romaine n'aurait songé. La place centrale du sexe dans la subjectivité occidentale se marque déjà clairement dans la formation de cette mystique de la virginité.
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Quand le sujet consent, il n'ouvre pas les portes à un objet désiré, il se constitue et se scelle lui-même comme sujet désirant : dès lors les mouvements de sa concupiscence lui deviennent imputables. Le consentement - et c'est la raison du rôle central qu'il joue chez Augustin et qu'il jouera plus tard - permet d'assigner le sujet de concupiscence comme sujet de droit.
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Mais en retour le lien du Christ à l'Eglise sert de modèle à tout mariage : c'est la même obéissance qui doit lier la femme à l'homme ; la même prééminence de lui sur elle ; la même tâche d'éducation, et la même acceptation du sacrifice pour la sauver. Le lien matrimonial doit sa valeur au fait qu'il reproduit, à sa manière, la forme d'amour qui attache, l'un à l'autre, le Christ à l'Eglise.
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En tout cas, pour Grégoire de Nysse ou Jean Chrysostome, comme plus tard pour Augustin, l'image de Dieu en l'homme, c'est dans l'âme qu'il faut la chercher et non dans la dualité des sexes. Thèse importante pour toute la mystique de virginité : dans la mesure où celle-ci en effet est une ascension qui rend semblable à Dieu, elle n'est pas simplement, dans sa signification spirituelle, une renonciation à l'autre sexe. Elle est une remontée, au-delà de cette différenciation, au-delà même de l'acte créateur qui l'a établie, vers l'unité divine.
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L' "autonomie" de la concupiscence, c'est la loi du sujet quand il veut sa propre volonté. Et l'impuissance du sujet, c'est la loi de la concupiscence. Telle est la forme générale de l'imputation - ou plutôt sa condition générale.
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La femme voile ce qui provoque le mouvement que l'homme doit cacher ; et celui-ci doit voiler ce qui provoque le mouvement caché en la femme. De toutes façons, la visibilité de l'organe masculin est au centre du jeu.
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Mais saint Augustin indique aussitôt quel sens il faut donner à cette tranquillité de la vie hors mariage. Daniel, figure de la chasteté, était "tranquille", il était "en sûreté", mais entre les lions. Ceux-ci sont les figures des désirs qui assaillent le cœur et des tentations qui l'assiègent.
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[...] l'analyse d'Augustin ne fait de la concupiscence ni une puissance spécifique dans l'âme, ni une passivité qui en limite le pouvoir, mais la forme même de la volonté, c'est-à-dire de ce qui fait de l'âme un sujet. Elle n'est pas pour lui l'involontaire contre la volonté, mais l'involontaire de la volonté elle-même : ce sans quoi la volonté ne peut pas vouloir, sauf précisément le secours de la grâce, laquelle seule peut l'affranchir de cette "infirmité" qui est la forme même de sa volonté.
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Sous le régime de la grâce, l'inattention du regard et l'usage volontaire du sexe étaient liés, faisant que celui-ci était visible sans risquer jamais d'être nu. La chute, en revanche, lie l'attention des yeux et l'involontaire du mouvement, faisant que le sexe est nu, mais avec une telle honte, un tel sentiment d'humiliation après un orgueil si trompeur qu'on cherche à le rendre, lui, signe et effet de la révolte, physiquement invisible. D'un mot, le sexe "surgit", dressé dans son insurrection et offert au regard. Il est pour l'homme ce que l'homme est pour Dieu : un rebelle. Homme de l'homme, érigé devant lui et contre lui, comme Adam, homme de Dieu, a senti qu'il devait se cacher après sa désobéissance.
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