Ce n'est sans doute pas le meilleur Spirou, La mise en page est assez rigide, 4 rangées par pages, une seule grande image, le départ de la course, le graphisme est encore un peu raide, les couleurs sont un peu crue et se contentent d'un simple coloriage sans originalité et le rythme est encore brut et haché. Mais voilà, il ne faut pas oublier qu'on est en 1952 et Franquin se révèle dans cet album comme un génial créateur. L'histoire est assez classique, une compétition est organisée entre deux cousins, Fantasio et Zantafio, pour toucher l'héritage d'un vieil oncle. Dans la première épreuve, on va découvrir Fantasio inventeur farfelu, voilà qui préfigure déjà le fameux Gaston Lagaffe et il y a du potentiel. On suit la seconde épreuve dans l'action et la vitesse avec les courses automobiles, et enfin, la troisième va nous embarquer dans l'aventure exotique dans la forêt vierge, l'exploration, trois univers très différents pour une aventure très complète, intense et passionnante. Elle est chargée de nouveauté originales qui va donner de l'envergure à cette série. Franquin va ajouter des éléments nouveaux dans cet album, il y a le méchant qui reviendra tout au long du cycle, Zantafio, un personnage sombre et charismatique qui ne quittera plus jamais la série, il y a l'invention de la Palombie, un état imaginaire d'Amérique du Sud, qui n'est pas sans rappeler le San Théodoros des aventures de Tintin, et enfin et surtout il y a la création de cet animal extraordinaire, emblématique et incontournable qu'est le Marsupilami. Quand on fait le compte, ça fait beaucoup de nouveautés qui vont marquer la série pour longtemps, si on ajoute le Comte de Champignac et ses champignons du tome 2, il est incontestable de penser que la pérennité de la série repose sur les épaules du grand Franquin. En deux albums, il va fournir les éléments qui rendront la série inépuisable, et si on rajoute Zorglub qui apparaît au tome 15, on peut dire qu'il a créé tout ce qui fait le sel de des aventures de Spirou et Fantasio. Dans les tomes suivants, son dessin va s'affirmer encore plus. Mais déjà, l'inventivité de Franquin est là et nous fait passer un bon moment, de plus il nous donne les clés de la série et pourrait être lu en préambule de toute autre lecture de Spirou et Fantasio.
Commenter  J’apprécie         140
L'un des plus beaux albums de Spirou et fantasio par Franquin. Un album-charnière, aussi.
Nous sommes au début des années 50, et Spirou est entré dans l'aire de la modernité.
Cet épisode voit naître le "fantacoptère", et apparaître l'animal le plus célèbre de la bande dessinée: le marsupilami.
Le méchant de l'histoire? C'est le cousin Zantafio, veule et tricheur comme pas deux!
Commenter  J’apprécie         110
Je me rappelle de deux albums de Spirou qui m'ont marquée étant enfant, les "héritiers" et "la mauvaise tête" . Les héritiers est très réussi, le fantacoptere est fabuleux. J'ai toujours bien aimé les bandes dessinées avec des inventions farfelues, comme la voiture sur ressort pour se garer entre places de parking. Et Fantasio nous régale avec ses élucubrations.
Évidemment avec des yeux d'adultes, je perçois certains trucs que je ne remarquait pas petite. Mais le plaisir est toujours là.
Commenter  J’apprécie         50
Cette BD a un âge vénérable, puisqu'elle a été publiée en 1952. J'ai eu la chance de la découvrir alors que j'étais encore très jeune et j'ai gardé un souvenir précis de certaines vignettes et de mon ressenti lors de mes premières lectures. L'histoire se base sur un défi bizarre, lancé post mortem à Fantasio par son oncle (supposé richissime): notre héros doit réaliser trois exploits avant de toucher l'héritage. Il est en concurrence avec son cousin Zantafio, qui va user de moyens déloyaux pour mettre la main sur le magot.
Je me souviens particulièrement des aventures autour du « fantacoptère » (premier défi) et aussi de la course automobile (deuxième défi). Mais la recherche et la capture du (devenu fameux) marsupilami – dont c'est la première apparition – m'avait, paradoxalement, laissé quelques souvenirs beaucoup plus vagues.
Bien sûr, le graphisme est un peu sommaire, l'aventure est tronçonnée en trois épisodes sans net lien entre eux et des sous-entendus moraux apparaissent en filigrane. Il n'en reste pas moins que, dans sa naïveté, ce vieil album est délicieux et empreint d'humour bon enfant que je trouve très agréable. Franquin fut un créateur hors du commun.
Commenter  J’apprécie         50