AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
3,82

sur 25 notes
5
3 avis
4
6 avis
3
3 avis
2
0 avis
1
0 avis

Critiques filtrées sur 4 étoiles  
L'heure bleue... joli titre et aucun rapport avec le parfum. C'est l'heure où tout prend un aspect irréel , sous l'effet de la fatigue..." The hours before dawn ", titre plus expressif en anglais.

D'abord, un mot du sort très particulier de ce livre policier, le premier de l'auteure. Paru en 1958 en Angleterre, il a eu un prix . Curieusement, il n'a été traduit en France qu'en 1996. Et le voilà prix du masque étranger cette année!

Il m'a beaucoup plu, pour plusieurs raisons. D'abord je l'ai trouvé original car il se passe dans un milieu peu exploité dans ce genre littéraire, surtout dans les années cinquante : celui d'une mère de famille épuisée par le fait que son bébé ne dorme pas , en plus d'une maison à gérer, de ses deux filles plus grandes à élever, et d'un mari certes inquiet pour elle mais peu conscient de ce qu'elle endure.

Dans ce policier, il n'y a pas d'enquêteurs , ou plutôt c'est Louise, la maman si fatiguée, qui est obligée de se renseigner sur son étrange locataire, Miss Brandon, qui la rend de plus en plus nerveuse...

J'ai aimé aussi le regard sarcastique, non dénué d'humour, porté sur l'hypocrisie et la malveillance des voisines en mal de sensations, qui n'hésitent pas à critiquer mielleusement la pauvre Louise, vue comme une mauvaise mère. Son bébé n'arrête pas de crier, les filles font du bruit, sa maison est mal rangée ! Quelle horreur!

Le malaise progressif de Louise, ses hallucinations, ses cauchemars sont très bien décrits et donnent au livre une atmosphère oppressante. De même que ses tourments maternels et son manque de sommeil.

Bref, un roman atypique, prenant et bien écrit. À découvrir!
Commenter  J’apprécie          416
Dur dur, d'être un bébé, chantait ( ?) Jordy en 1992. Dur dur d'être une maman pourrait scander Louise Henderson dont toutes les nuits sont perturbées par son fils Michael, sept mois. Elle n'en peut plus, d'autant qu'il faut assurer le ménage, la cuisine, et s'occuper de ses deux filles de huit et sept ans. Car son mari Mark est fort pris par son travail. Elle sait qu'il travaille dans l'aéronautique, mais sans plus.

Mais les plus embêtées par les cris quotidiens, ce sont peut-être les voisines. Car Michael ne se contente pas de pleurer la nuit, la journée aussi. Et quand il s'exprime, c'est comme si un camion de pompier, toutes sirènes hurlantes, passait et repassait dans la rue. En parlant de repasser, il faudrait aussi s'intéresser au linge en attente, au repassage, aux boutons à recoudre des chemises de Mark.

Sans oublier qu'une nouvelle locataire arrive et que la pièce située au second étage doit être débarrassée des livres de sa belle-mère. Justement Véra Brandon arrive. Miss Brandon, environ la quarantaine, habituée à donner des ordres puisqu'elle est enseignante. Et elle affirme qu'elle va s'arranger, pas la peine de s'inquiéter pour elle.

Elle est discrète, ne faisant aucun bruit, ou si peu, lorsqu'elle descend l'escalier ou lorsqu'elle rentre. Sauf quand elle veut que la famille Henderson sache qu'elle est là. Si discrète que lorsque Louise et sa belle-mère, persuadées que Vera Brandon est sortie, viennent récupérer les livres sur les étagères, se trouvent quasiment nez à nez avec la jeune femme. Elle est juste accoudée à sa table nette de tous papiers ou ouvrages.

Seulement un sentiment de déjà vu s'infiltre dans les esprits de Mark et de Louise. Mark est persuadé l'avoir rencontrée quelque part, mais où, impossible de fixer son attention sur un endroit précis. Quant à Louise, se sont les décalcomanies représentant des escales collées sur sa valise. D'autres personnes aussi s'en font la remarque, sans plus. Pourtant Louise n'est pas rassurée. Même si, un soir, Mark et Vera échangent autour du thème de Médée, un dialogue de spécialistes qui laisse Louise indifférente. D'ailleurs elle a Michael à s'occuper. Et elle est si fatiguée.

De petits faits l'importunent, lui titillent l'esprit. Une nuit, Michael étant particulièrement virulent, elle décide promener l'enfançon dans son landau. Elle va jusqu'au parc mais s'endort. Lorsqu'elle reprend ses esprits, plus de landau et bien évidemment, plus de gamin.



La tension monte de plus en plus, et il faudra la curiosité d'un gamin chargé de veiller sur Michael, car bien sûr, lorsque Louise a besoin de sortir pour une raison ou pour une autre, aucune de ses amies n'est disponible pour veiller dessus. Pourtant elles n'hésitent pas à requérir à ses services le cas échéant et Louise ne refuse jamais, ou n'ose pas.

Donc c'est ce gamin un peu trop curieux et indiscret, mais dans ce cas la curiosité devient une qualité, qui mettra le doigt sur la faille, ainsi que Margery et Harriet, les deux filles de Louise.



Celia Fremlin décrit la vie quotidienne d'une mère débordée par un gamin bruyant, le lot de bien des parents, peu aidée et devant supporter toutes les charges matérielles de la famille. Elle se rend souvent chez Nurse Fordham, afin de trouver une solution, mais il n'y en a pas. Et ses amies, toujours prêtes à en donner, avancent leurs théories souvent contradictoires.

Les préoccupations féminines sont exposées avec simplicité mais également avec force. Dans les années 1950, l'homme ne participait pas aux travaux ménagers et la femme au foyer se coltinait toutes les tâches. L'heure bleue est presque un reportage sur ces années qui suivent la fin de la guerre. Mais c'est surtout un suspense psychologique, dans lequel les différents personnages possèdent leur caractère entier, ou malléable, suivant les circonstances, avec des gamines, des adolescentes qui ne sont en rien intéressées par les événements extérieurs.

Vera Brandon s'impose à l'esprit du lecteur comme le protagoniste qui passe en coup de vent, s'efface à la moindre occasion et qui pourtant prend une place importante dans cette intrigue qui tourne autour d'un gamin et de sa mère somnolente en journée.

L'aspect policier est un prétexte, d'ailleurs seul un policier est présent comme figurant, mais c'est la confrontation intense et évanescente entre Vera Brandon et Louise Henderson qui prédomine. Quant aux autres personnages, on pourrait penser à des caricatures. Des pantins confits dans leurs jugements et leurs préjugés.



Depuis quelque temps, le Masque a perdu son identité et son âme. D'abord cette couverture, horrible à mon humble avis comme on dit, est-elle susceptible d'attirer le lecteur ? Je ne pense pas, même si les libraires consciencieux proposent cet ouvrage dans le rayon polar.

Ensuite, l'affubler d'un bandeau l'annonçant comme Prix du Masque étranger de l'année, alors que ce roman date de 1958 et qu'il a été édité en France, dans la collection le Masque Jaune justement, en 1996, c'est, il me semble, se moquer du monde. le Masque se démasque et est tombé bien bas…

Lien : http://leslecturesdelonclepa..
Commenter  J’apprécie          30
Nous sommes ici avec Louise, mariée et trois enfants. Elle va vite se retrouver débordée et épuisée, et pour cause : son petit dernier, Michael, ne fait jamais ses nuits, et Louise peine de plus en plus à assurer le quotidien et les tâches de mère au foyer qui lui incombent. D'autre part, afin de faire face aux difficultés économiques, Louise et son mari vont décider de louer l'une de leur chambre à Vera Brandon. Mais dès l'arrivée de cette dernière dans la demeure, il va commencer à s'installer une grande tension au sein de la famille.

Tout d'abord, il faut savoir que ce roman a été édité pour la première fois il y a plus de soixante ans. Les Éditions JC Lattès/Le Masque ont donc décidé de le remettre au goût du jour. D'autre part, sachez que la préface de ce roman est très instructive, et l'auteure va nous expliquer comment lui est venu une telle idée pour son roman. Vous pouvez la lire tranquillement, puisqu'il n'y a aucun risque de spoil, comme parfois avec certaines préfaces.

J'ai été très agréablement surprise par le ton incroyablement moderne de ce récit. La plume est très fluide. L'auteure a su décortiquer à la perfection les ressentis d'une mère débordée par ses responsabilités et de la solitude et l'incompréhension que cela génère dans son entourage. C'est elle qui doit tout assurer, et personne n'a l'air de se rendre compte qu'elle perd peu à peu pied, puisqu'elle est tout simplement débordée. J'ai trouvé ce pan du récit très bien amené et décrit de manière très juste.

L'intrigue est vraiment centrée sur le côté psychologique. Il ne faut donc pas s'attendre à énormément d'action. J'y ai même décelé parfois quelques longueurs. Mais j'ai été en immersion avec cette histoire, me demandant à maintes reprises que pouvait cacher Vera, ou si c'était Louise qui se faisait des idées dues à son surmenage. Je me suis donc posée énormément de questions et j'ai trouvé le dénouement haletant. Lorsque les pièces du puzzle s'assemblent, la tension est à son comble.

Ce thriller très traditionnel n'en est pas moins très bien réalisé, est très moderne à bien des égards, et il a sûrement servi de précurseur à bon nombre de romans d'aujourd'hui. Malgré les quelques longueurs qui font que parfois, le rythme s'est retrouvé un peu cassé, cela reste une très bonne lecture que je vous conseille de découvrir.
Lien : https://mavoixauchapitre.hom..
Commenter  J’apprécie          30
Je dois avouer que j'ai d'abord été attirée par cette couverture qui m'a rappelé les romans policiers que lisait ma mère, la couleur jaune-orange ayant laissé place à ce joli bleu qui m'a paru beaucoup plus moderne.
La suite ne m'a pas désenchantée, bien au contraire. Datant de 1958, le roman a ce délicieux côté suranné que j'aime tant, Celia Fremlin dépeint ses personnages avec beaucoup de justesse et de malice parfois. J'aime cet humour subtil so british.
Le nouveau-né de Louise ne fait pas ses nuits et Louise s'épuise à s'occuper de lui la nuit pour ne réveiller personne, à s'occuper de ses filles aînées, à s'occuper du ménage et de la maison la journée, tout en écoutant d'une oreille parfois distraite la commère de voisine, ou en rendant bien contre son gré des services à une autre voisine fort envahissante.
C'est également le moment où une locataire vient s'installer chez eux, Miss Brandon. Entre rêves et réalité, Louise semble sombrer doucement dans la folie et la locataire devient la cible de ses angoisses.
L'atmosphère nébuleuse et cotonneuse dans laquelle évolue Louise est parfaitement rendue, le rêve et la réalité se confondent par de lents glissements de l'un à l'autre. Une réussite ! Ce roman a d'ailleurs le titre de Prix du Masque de l'année Etranger.
Commenter  J’apprécie          20
Ce qui m'a intéressée dans ce roman , ce n'est pas tant la petite intrigue familiale que le rôle de la femme au foyer dans les années 50. C'est vraiment incroyable de lire et de constater combien il était normal que tout repose sur les épaules de la femme. L'histoire quant à elle, souffre de passages assez longs. Certes, c'est presque un huit-clos mais parfois on s'ennuie.
Commenter  J’apprécie          10
Les Éditions du masque en bleu (tellement habituée au jaune de mes Agatha Christie), le bandeau qui en dit beaucoup, et un polar que je découvre 60 ans après sa sortie, .... autant d'indices qui m'invitent à découvrir ce roman. Et je ne suis pas déçue !
Louise est épuisée par les nuits sans sommeil dues à son bébé. Mère de 3 enfants, épouse, c'est à elle que revient de gérer la maisonnée la journée, et de se lever la nuit pour éviter de réveiller la famille. Dont Monsieur qui doit travailler, lui (oui, c'est mon côté féministe qui ressort parfois). Pour arriver à boucler les fins de mois, ils prennent une locataire dans une petite chambre à l'étage de leur maison. C'est à partir de ce moment que des événements bizarres vont se produire.
Quand on évite de s'énerver après le mari qui est un stéréotype à lui tout seul (mais l'autrice le reconnait volontiers dans sa préface - mais à l'époque c'était comme ça, elle ne s'est pas posée de questions), donc quand on oublie ce personnage, on entre complétement dans l'histoire et on ressent la tension, l'anormalité de la situation sans qu'on arrive à définir de quoi il s'agit. Jusqu'au final. le lecteur ou la lectrice passe par tous les scenarii, et je défie de trouver le bon !
Une ambiance différente des Agatha Christie ou Patricia Wentworth, mais une description fidèle de la société dans les années 50, de l'organisation de la famille.
Commenter  J’apprécie          10


Lecteurs (42) Voir plus



Quiz Voir plus

Retrouvez le bon adjectif dans le titre - (6 - polars et thrillers )

Roger-Jon Ellory : " **** le silence"

seul
profond
terrible
intense

20 questions
2886 lecteurs ont répondu
Thèmes : littérature , thriller , romans policiers et polarsCréer un quiz sur ce livre

{* *}