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EAN : 9782702449264
300 pages
Le Masque (05/06/2019)
3.81/5   24 notes
Résumé :
Louise Henderson donnerait n’importe quoi – absolument n’importe quoi – pour une bonne nuit de sommeil. Depuis l’arrivée de Michael, son nouveau-né, elle enchaîne des nuits blanches tout en gérant la maison et ses filles. Quand Louise et son mari décident de louer la chambre d’amis, miss Brandon semble être la candidate parfaite ; elle est célibataire, discrète et enseigne au lycée du coin. Pourtant, Louise éprouve un curieux malaise lorsque miss Brandon s’installe... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (12) Voir plus Ajouter une critique
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L'heure bleue... joli titre et aucun rapport avec le parfum. C'est l'heure où tout prend un aspect irréel , sous l'effet de la fatigue..." The hours before dawn ", titre plus expressif en anglais.

D'abord, un mot du sort très particulier de ce livre policier, le premier de l'auteure. Paru en 1958 en Angleterre, il a eu un prix . Curieusement, il n'a été traduit en France qu'en 1996. Et le voilà prix du masque étranger cette année!

Il m'a beaucoup plu, pour plusieurs raisons. D'abord je l'ai trouvé original car il se passe dans un milieu peu exploité dans ce genre littéraire, surtout dans les années cinquante : celui d'une mère de famille épuisée par le fait que son bébé ne dorme pas , en plus d'une maison à gérer, de ses deux filles plus grandes à élever, et d'un mari certes inquiet pour elle mais peu conscient de ce qu'elle endure.

Dans ce policier, il n'y a pas d'enquêteurs , ou plutôt c'est Louise, la maman si fatiguée, qui est obligée de se renseigner sur son étrange locataire, Miss Brandon, qui la rend de plus en plus nerveuse...

J'ai aimé aussi le regard sarcastique, non dénué d'humour, porté sur l'hypocrisie et la malveillance des voisines en mal de sensations, qui n'hésitent pas à critiquer mielleusement la pauvre Louise, vue comme une mauvaise mère. Son bébé n'arrête pas de crier, les filles font du bruit, sa maison est mal rangée ! Quelle horreur!

Le malaise progressif de Louise, ses hallucinations, ses cauchemars sont très bien décrits et donnent au livre une atmosphère oppressante. De même que ses tourments maternels et son manque de sommeil.

Bref, un roman atypique, prenant et bien écrit. À découvrir!
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L'heure bleue, Celia Fremlin éditions le Masque , juin 2019
#LheureBleue #NetGalleyFrance

Quand la curiosité vous pique, rien de peut vous arrêter! Un roman proposé par les éditions du Masque sur NetGalley, une auteure pour moi inconnue, pas de résumé ... et une très belle surprise au final. Que demander de plus?
"je donnerais n'importe quoi -absolument n'importe quoi- pour une nuit de sommeil! Louise Henderson est épuisée et dormir est devenue son unique mantra. Trois enfants, le dernier Michael ne fait aucune de ses nuits et les ainées sont en âge d'aller à l'école. Femme au foyer harassée de fatigue, elle n'y arrive plus. Comment peut elle encore avancer entre les exigences de ses filles, les désirs de repos de son époux et les jérémiades acerbes et venimeuses de ses voisines? En plus en ces années d'après-guerre et l'arrivée d'un troisième enfant les finances ne sont pas flamboyantes. C'est ainsi qu'une locataire à demeure s'installe dans la "chambre poubelle".Vera Brandon est une femme impressionnante au caractère semble t'il bien trempé une nécessité quand on est enseignante. Bien vite l'atmosphère de la maison change imperceptiblement. Louise commence à douter, elle a toujours eu une imagination débordante mais là est-ce la réalité ou le rêve devenu cauchemar?
La tension monte, la peur s'installe et ...
Ce roman paru en 1958 est d'une modernité époustouflante. N'aurait il pas influencé nombre de thrillers psychologiques actuels on est en droit de se poser la question. Bref à lire absolument pour tous ceux et celles qui aiment les romans angoissants .Le portrait de la société londonienne des années 1950 vaut également le détour.
Un grand merci aux éditions le masque pour cette belle rencontre.
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A l'heure où l'on parle de charge mentale des femmes, ce roman en offre un exemple éclatant. Et même s'il date de plusieurs décennies, il reste d'actualité.
Louise est une femme au foyer épuisée. Entre son fils qui ne fait pas ses nuits, le ménage, la cuisine, ses filles ainées et son mari qui ne l'aide pas beaucoup, elle se sent tout le temps débordée. Ajouté à cela les reproches des voisins, dérangés par les pleurs nocturnes du petit, la couvrant de conseils aussi nombreux que vain. Quand la nouvelle locataire se présente, elle la trouve étrange et froide.
Le personnage de Louise est attachant, on sent l'amour qu'elle porte à ses enfants, malgré les difficultés qu'elle rencontre. On se met facilement à sa place, on compatit devant sa détresse.
L'intrigue distille petit à petit une ambiance de plus en plus lourde. Louise perd pied petit à petit et se met à croire que la locataire est malveillante. Des choses étranges commencent à arriver.
Ce livre est au final un excellent thriller, particulièrement bien écrit et qui distille un suspense bien mené. Une vraie réussite, surtout quand on sait que le roman a 60 ans.
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Dur dur, d'être un bébé, chantait ( ?) Jordy en 1992. Dur dur d'être une maman pourrait scander Louise Henderson dont toutes les nuits sont perturbées par son fils Michael, sept mois. Elle n'en peut plus, d'autant qu'il faut assurer le ménage, la cuisine, et s'occuper de ses deux filles de huit et sept ans. Car son mari Mark est fort pris par son travail. Elle sait qu'il travaille dans l'aéronautique, mais sans plus.

Mais les plus embêtées par les cris quotidiens, ce sont peut-être les voisines. Car Michael ne se contente pas de pleurer la nuit, la journée aussi. Et quand il s'exprime, c'est comme si un camion de pompier, toutes sirènes hurlantes, passait et repassait dans la rue. En parlant de repasser, il faudrait aussi s'intéresser au linge en attente, au repassage, aux boutons à recoudre des chemises de Mark.

Sans oublier qu'une nouvelle locataire arrive et que la pièce située au second étage doit être débarrassée des livres de sa belle-mère. Justement Véra Brandon arrive. Miss Brandon, environ la quarantaine, habituée à donner des ordres puisqu'elle est enseignante. Et elle affirme qu'elle va s'arranger, pas la peine de s'inquiéter pour elle.

Elle est discrète, ne faisant aucun bruit, ou si peu, lorsqu'elle descend l'escalier ou lorsqu'elle rentre. Sauf quand elle veut que la famille Henderson sache qu'elle est là. Si discrète que lorsque Louise et sa belle-mère, persuadées que Vera Brandon est sortie, viennent récupérer les livres sur les étagères, se trouvent quasiment nez à nez avec la jeune femme. Elle est juste accoudée à sa table nette de tous papiers ou ouvrages.

Seulement un sentiment de déjà vu s'infiltre dans les esprits de Mark et de Louise. Mark est persuadé l'avoir rencontrée quelque part, mais où, impossible de fixer son attention sur un endroit précis. Quant à Louise, se sont les décalcomanies représentant des escales collées sur sa valise. D'autres personnes aussi s'en font la remarque, sans plus. Pourtant Louise n'est pas rassurée. Même si, un soir, Mark et Vera échangent autour du thème de Médée, un dialogue de spécialistes qui laisse Louise indifférente. D'ailleurs elle a Michael à s'occuper. Et elle est si fatiguée.

De petits faits l'importunent, lui titillent l'esprit. Une nuit, Michael étant particulièrement virulent, elle décide promener l'enfançon dans son landau. Elle va jusqu'au parc mais s'endort. Lorsqu'elle reprend ses esprits, plus de landau et bien évidemment, plus de gamin.



La tension monte de plus en plus, et il faudra la curiosité d'un gamin chargé de veiller sur Michael, car bien sûr, lorsque Louise a besoin de sortir pour une raison ou pour une autre, aucune de ses amies n'est disponible pour veiller dessus. Pourtant elles n'hésitent pas à requérir à ses services le cas échéant et Louise ne refuse jamais, ou n'ose pas.

Donc c'est ce gamin un peu trop curieux et indiscret, mais dans ce cas la curiosité devient une qualité, qui mettra le doigt sur la faille, ainsi que Margery et Harriet, les deux filles de Louise.



Celia Fremlin décrit la vie quotidienne d'une mère débordée par un gamin bruyant, le lot de bien des parents, peu aidée et devant supporter toutes les charges matérielles de la famille. Elle se rend souvent chez Nurse Fordham, afin de trouver une solution, mais il n'y en a pas. Et ses amies, toujours prêtes à en donner, avancent leurs théories souvent contradictoires.

Les préoccupations féminines sont exposées avec simplicité mais également avec force. Dans les années 1950, l'homme ne participait pas aux travaux ménagers et la femme au foyer se coltinait toutes les tâches. L'heure bleue est presque un reportage sur ces années qui suivent la fin de la guerre. Mais c'est surtout un suspense psychologique, dans lequel les différents personnages possèdent leur caractère entier, ou malléable, suivant les circonstances, avec des gamines, des adolescentes qui ne sont en rien intéressées par les événements extérieurs.

Vera Brandon s'impose à l'esprit du lecteur comme le protagoniste qui passe en coup de vent, s'efface à la moindre occasion et qui pourtant prend une place importante dans cette intrigue qui tourne autour d'un gamin et de sa mère somnolente en journée.

L'aspect policier est un prétexte, d'ailleurs seul un policier est présent comme figurant, mais c'est la confrontation intense et évanescente entre Vera Brandon et Louise Henderson qui prédomine. Quant aux autres personnages, on pourrait penser à des caricatures. Des pantins confits dans leurs jugements et leurs préjugés.



Depuis quelque temps, le Masque a perdu son identité et son âme. D'abord cette couverture, horrible à mon humble avis comme on dit, est-elle susceptible d'attirer le lecteur ? Je ne pense pas, même si les libraires consciencieux proposent cet ouvrage dans le rayon polar.

Ensuite, l'affubler d'un bandeau l'annonçant comme Prix du Masque étranger de l'année, alors que ce roman date de 1958 et qu'il a été édité en France, dans la collection le Masque Jaune justement, en 1996, c'est, il me semble, se moquer du monde. le Masque se démasque et est tombé bien bas…

Lien : http://leslecturesdelonclepa..
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Roman paru dans les années 50, il est rapidement tombé dans l'oubli. Il est à nouveau publié au Masque, pour notre plus grand plaisir.
Thriller domestique avant-gardiste, il met en scène une jeune maman de 3 enfants qui gère leur éducation et l'intendance du foyer l'esprit embrouillé de sommeil. le petit dernier se réveille plusieurs fois par nuit, impossible depuis des mois d'avoir un quelconque repos.
Mais lorsque le bébé disparaît, elle trouve l'énergie pour le rechercher.
Pour être honnête, la qualification de thriller intervient aux deux-tiers du roman. Jusque là, le lecteur est spectateur de la vie de cette famille enjouée et bruyante au grand dam du voisinage. Mais voyez-vous, ce n'est pas désagréable car on se croirait dans un film de Franck Capra. du reste, j'ai visualisé les scènes en noir et blanc et c'était épatant.
Une lecture que je recommande pour mettre un peu de joie dans sa journée
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Citations et extraits (5) Ajouter une citation
Aucun lange, aucun vieux morceau de pain mâchouillé. Louise soupira. Elle n’hésite pas à demander à la jeune femme comment elle s’y prenait. Mais cela n’aurait servi à rien. Les mères efficaces ne savent jamais vous dire comment elles font. Les bébés propres et sages, les ours en peluche qui ne collent pas, semblaient leur arriver comme ça.
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A force de négliger ses propres désirs, ne finit-on pas cesser d’en avoir ? Pas cesser complètement d’être, en faite, un être humain pour devenir un simple gadget à gagner du temps pour toute la maisonnée ?
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Même le plus génial des stylistes n’avait jusqu’ici pas encore inventé un accoutrement qui puisse à la fois fasciner un époux las et recevoir des renvois de purée d’épinards.
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Peut-être était-ce exactement ce que ressentent les fous : se voir logiquement et inexorablement acculé à commettre leur folie est complètement privé de choix.
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Comme elle décrivait mal le sentiment de fatigue qui vous ronge sans relâche, vous vide, corps et âme, et réduit à néant toutes les joies du mariage.
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Video de Celia Fremlin (1) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Celia Fremlin
Pour terminer en beauté cette troisième saison dans les coulisses du genre, Nicolas Perge, auteur-réalisateur, immense fan de polars à l'âme de collectionneur, partage avec nous sa passion pour la Reine du crime et nous dévoile ses coups de cœur, pêchés comme des trésors dans le fonds des éditions du Masque. Du Agatha Christie, bien sûr, mais également de pures pépites méconnues de la littérature noire, écrites par Catherine Arley, Celia Fremlin ou encore Kyril Bonfiglioli. De quoi alimenter vos longues soirées d'hiver au coin du feu... Bonne écoute ! 🎧
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