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3,22

sur 432 notes

Critiques filtrées sur 4 étoiles  

Une histoire des loups.
Emily FRIDLUND (traduction Juliane Nivelt)

C'est de l'autre côté du lac, face à la cabane où elle vit avec ses parents, que Madeline va rencontrer Patra et son petit garçon Paul.
Leo leur mari et père est en ville pour son travail de chercheur en astrophysique.
Patra a besoin d'un peu de temps alors elle propose à Madeline (aussi appelée Linda) quelques heures de baby-sitting.
Un lien va se former entre cet étrange petit garçon de 4 ans et sa baby-sitter de 14 ans.
Madeline et Paul font des puzzles, jouent « à la survie », regardent des livres et jouent avec des trains.
Un équilibre se forme entre Patra, Paul et Madeline.
Équilibre mis à mal par le retour de Léo qui s'avère être un brin obsessionnel sur certains sujets : qui sommes nous, quelle est l'entité la plus puissante de l'univers et surtout la scientologie !
Madeline observe le changement de comportement de la mère et du fils en la présence de Léo.
Jusqu'à l'issue fatale concernant le petit Paul, victime de l' entêtement de son père, de l'aveuglement de sa mère et du silence de sa baby-sitter.

Un roman dont j'ai beaucoup aimé la construction même si elle semble un peu décousue.
Une alternance entre présent et passé avec parfois une incursion dans le futur.
Nous savons dès le départ qu'un drame s'est produit et qu'il concerne Paul.
Les personnages m'ont semblé étranges mais accessibles.
Seuls les personnages secondaires m'ont semblé un peu « inutiles » ou n'apportant que peu à l'histoire principale.
Le peu qui nous est donné du procès ouvre une dimension moins « romancée » à l'histoire.
C'est une bonne lecture et j'apprécierai un second roman de cette auteure.
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Type de narration avec retour en arrière alors pour apprécier la lecture, vous devez aimer/tolérer cette façon de raconter. "Nice take" sur un sujet qui restera probablement toujours d'actualité: les traitements médicaux et la religion. On essaie de détourner notre attention avec le passé de Madeline, ses insécurités d'adolescence et l'envie qui vient avec, distraction qui paraissent fade en comparaison à l'intrigue principale. Reste une bonne lecture.
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A Loose River à côté de Whitewood, dans le nord du Minnesota, dans la région des grands lacs, Madeline a quatorze ans et elle va au collège. Elle est surnommée la Soviet ou la Folle car ses parents appartenaient à une communauté hippie dans la forêt et ils sont restés sur place dans une petite cabane. S'installent à côté de chez eux les Gardner, le mari Leo, 37 ans, effectue des recherches scientifiques en astronomie à Hawaï et sa femme Patra, 26 ans, s'occupe de leur fils, Paul, 4 ans. Patra a rencontré son professeur Leonard à l'université de Chicago et ils se sont mariés la semaine durant laquelle elle a obtenu son diplôme. Leur fils Paul est diagnostiqué d'une acidocetose diabétique et risque un oedème cérébral. Madeline est recrutée par Patra afin de garder l'enfant, elle s'occupe de Paul, elle lui fait découvrir la forêt et éprouve une certaine fascination pour Patra mais elle prend conscience que quelque chose ne va pas ; cependant, Leo revient, il est adepte du scientisme chrétien, un mouvement sectaire dans lequel la maladie est conçue comme une vue de l'esprit. Il ne faut donc pas considérer un enfant malade afin qu'il guerisse. Or Madeline comprend que l'enfant est gravement malade. Parallèlement, la camarade de Madeline, Lilly accuse à tort leur professeur, M. Grierson, de viol afin de justifier sa grossesse ; M. Grierson, avoue ce fantasme et est accusé de pédophilie.
Le roman débute comme un thriller psychologique avec l'histoire de cette jeune fille vivant de manière sauvage au milieu des bois dans une cabane rudimentaire avec des parents désoeuvrés et peu attentifs à l'éducation de leur fille. L'arrivée d'une famille aisée dans un beau chalet le long du lac devient évidemment une source de curiosité et l'héroïne entre dans la vie de cette famille pour s'occuper du jeune enfant mais nous comprenons vite que, sous l'apparence honnête de cette famille, se cache un secret ; l'enfant est malade, la jeune mère, sous l'emprise de son mari, est désemparée tandis que le père, sévère, appartenant à une communauté sectaire, conduit son enfant à la mort. L'atmosphère est étouffante car il n'y a aucune issue heureuse, tous les héros sont prisonniers de leurs démons avec lesquels ils vivent de manière inconsciente. Nous plongeons abruptement dans les pensées de l'héroïne, dans ses souvenirs, ses fantasmes, sa fascination pour un criminel pédophile, une amie calculatrice, un amant avec lequel elle entretient des relations masochistes. C'est volontairement brouillon, probablement pour déstructurer tout à fait le récit traditionnel. Il faut s'accrocher à sa lecture d'autant qu'il n'y a même aucun suspense puisque la mort tragique de l'enfant est annoncée très tôt dans le récit et l'auteure porte peu d'intérêt aux rouages habituels du thriller, le suspense, le procès etc.
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Un roman troublant, dérangeant, avec une atmosphère pesante, mais pourtant, complément addictif. J'ai beaucoup aimé ce livre et, en même temps, il m'a mise terriblement mal à l'aise. Au point que je suis actuellement mal à l'aise de dire que j'ai aimé ce roman (vous voyez le truc…).
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Une histoire des loups est le premier roman d'Emily Fridlund et est paru aux éditions Gallmeister à l'occasion de la rentrée littéraire. Son résumé et la réputation de la maison d'édition m'ont convaincue de le lire, mais certains aspects du roman m'ont un peu déçue.
Dans l'ensemble, l'intrigue est troublante et nous captive. Petit à petit, Madeline entre dans la maison de Leo et Patra Gardner, le couple parfait, et de leur adorable garçon, Paul, dont elle s'occupe. Mais la perfection n'est souvent qu'un masque. Quelque chose ne tourne pas très rond chez les Gardner, tandis que le sort de Paul nous préoccupe de plus en plus. Et même si un bouleversement monumental survient à la moitié du roman et explique certains faits, Emily Fridlund continue de laisser planer le doute au dessus du récit. J'ai quand même eu un sentiment d'inachevé à la fin de ma lecture quand plusieurs questions sont restées sans réponse. En règle générale, l'intrigue reste donc vraiment prenante, mais un problème émane aussi des intrigues secondaires.
En effet, le récit est assez décousu, ce qui n'en facilite pas la lecture. Madeline, la narratrice, raconte son histoire quelques années (combien?) après les faits. Bien qu'elle se concentre avant tout sur les événements qui concernent Paul et les Gardner, certains souvenirs antérieurs ou postérieurs à cette époque font irruption dans le récit. Ils s'enchaînent alors « au fil de la plume » : nous prenons connaissance de ces fragments du passé comme ils viennent à l'esprit de la narratrice. Ainsi, les intrigues se multiplient : l'affaire Adam Grieson, sa vie à Minneapolis… et sont toutes aussi mystérieuses que prenantes. Mais notre attention a ainsi tendance à se disperser. de plus, les allées et venues dans le temps ne sont pas simples à suivre et on perd facilement le fil.

Lire la suite sur : https://lesmarquespagedunecroqueusedelivres.wordpress.com/2018/05/21/une-histoire-des-loups-emily-fridlund/
Lien : https://lesmarquespagedunecr..
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Au coeur de l'Amérique des lacs et des forêts, une adolescente marginale qui vit “à côté” de sa famille cherche d'autres points des repères : un professeur original à qui elle tentera de témoigner de la compréhension et surtout un pseudo petit frère et une mère adoptive qu'elle soutient et à qui elle essaie de faire découvrir son pays.
Une écriture fortement ancrée dans cette nature omni-présente, de très belles trouvailles stylistiques nous transportent dans ce récit finalement dramatique. En effet, ce drame tourne tel un orage durant tout le livre, chaque petit événement semblant l'annoncer, et il tombe tel un couperet sans clé d'explication ni pour le lecteur, ni pour Linda, qui ne parvient pas à juger ces parents inconscients, ses parents absents, son professeur attentionné.
Finalement, mieux vaut retourner vers les chiens, les crapauds, les arbres … et les loups.
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Soyez prévenu, il n'y a pas de loups dans cette histoire, sauf ceux qui passionnent l'héroïne/narratrice Madeline/Linda.
Ce récit est celui d'une histoire simple vue rétrospectivement. Maddie a 37 ans quand elle nous raconte ce qu'elle a vu 22 ans plus tôt. Elle nous le raconte petit à petit, par bribes, mêlant des morceaux de son présent à ces moments de son passé. Maddie ne semble pas avoir construit sa vie, parce que rien n'a été construit autour d'elle, dans sa jeunesse. Vous voulez savoir ce qui se passe après la dissolution d'une communauté hippie ? Voyez la vie de la jeune Madeline, c'est un peu ça. Elle est scolarisée, elle partage des activités avec ses parents, mais elle ne dialogue pas avec eux, elle ne reçoit pas de marque d'affection, pour tout dire, elle est livrée à elle-même, se demandant même si cet homme et cette femme sont ses parents – après tout, les enfants étaient élevés en communauté eux aussi. Ni frère, ni soeur, ni ami, seulement le souvenir d'une autre gamine de la communauté – et l'observation d'une camarade de classe, presque aussi ostracisée qu'elle. Cela semble un cliché mais ces seuls vrais amis sont ses chiens.
Puis, des voisins s'installent, au milieu de nulle part. Un couple presque parfait, un couple d'intellectuels, de ceux que l'on écoute sans trop comprendre les paroles mais à qui l'on n'ose pas demander des explications. Un homme plus âgé, scientifique, une femme qui se consacre à son fils Paul, si mignon, si précoce, si étrange que soit la manière dont les siens prennent soin de lui.
Une histoire des loups est une oeuvre particulière parce que l'on en apprend beaucoup sur Maddie, son ressenti, ses émotions. Nous avons presque son examen de conscience, quand elle se demande comment elle aurait pu empêcher ce qui s'est produit, alors qu'elle n'était qu'une enfant. Nous découvrons aussi les « ratés » de la justice américaine, et la grande importance, le poids de la religion, au nom de qui on peut faire à peu près tout. Cependant, je ne peux pas dire que j'ai réellement accroché à cette lecture. Les personnages sont trop dans l'attente, la contemplation et pas assez dans l'action. Bref, ce n'est pas vraiment mon genre de lecture, même si j'aime toujours autant les éditions Gallmeister.
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« Un peuple de moutons finit par engendrer un gouvernement de loups. » Agatha Christie.

Quelle drôle d'idée que de s'attarder sur une histoire de loups pour un premier roman, pourtant c'est le pari d'Emily Fridlund.

Au fin fond du Minnesota, Madeline est une adolescente un peu spéciale. Vivant avec ses parents – et ses chiens – au bord d'un lac et proche d'une forêt, elle semble plus manuelle que cérébrale et bien plus animale. Un jour, une famille aisée – ou plutôt un morceau de famille – emménage sur la rive opposée du lac. La curiosité titille l'adolescente qui s'empresse de les observer à travers des jumelles, jusqu'au jour où la mère lui propose de garder son jeune garçon. Peu à peu, elle s'insinue dans cette famille si différente du schéma qu'elle connaît. Complètement fascinée par ce cocon, Madeline ne se doute pas une seconde de ce qui se cache en réalité.

Publié chez Gallmeister, c'est un premier essai et un coup de génie pour l'auteure. Emily Fridlund s'impose dans la rentrée littéraire 2017 avec une histoire bien étrange et un style fascinant qui fera couler de l'encre. Elle tranche, elle scande, elle ne laisse pas indifférent. Les avis, eux-aussi, seront tranchés : adorer ou détester, pas de demi mesure.

Pourtant, j'ai réussi à détester et adorer ce roman. C'est une première et l'effet est intéressant. L'écriture et le ton de l'auteure m'ont dérangé pendant ma lecture. Mais j'ai aussi été fasciné d'être baladée. Au premier abord, l'histoire me plaisait beaucoup. L'adolescente étrange – car différente de ses camarades – et seule qui se retrouve à garder un gosse et à s'attacher à des gens qu'elle ne connaît pas. On se doute qu'il faut creuser derrière les faux semblants de cette famille mais on se laisse emporter par la naïveté de Madeline qui se réveillera trop tard. Cependant, le style de l'auteure a été dérangeant. Je me suis souvent perdue et, comme Madeline, j'ai compris trop tard. Volontaire ou inconscient de balader son lecteur ?

Je mettrais un point d'honneur en mettant en lumière le côté psychologique et la tension qui émanent de ce roman. Toute cette balade, toutes ses réflexions qui se forment dans la tête de Madeline proposent un travail sur la psychologie du personnage fortement intéressant et judicieux. J'aurais aimé creuser davantage, mais le roman aurait fait 600 pages au lieu de 300.

À découvrir, on aime ou on déteste mais dans les deux cas, on est frappé.

« Qui regarde qui ? pensai-je un matin quand je sortis m'occuper des chiens et vis le téléscope de l'autre côté du lac braqué droit sur la maison de mes parents. Pointé comme une flèche vers le coeur de la cabane, vers notre seule fenêtre avec ses chiffons dans le chambranle. Je sentis des picotements sur mon scalp. »
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Au bord de l'un des nombreux lacs du Minnesota, la jeune Madeline vit avec sa famille et ses chiens dans une cabane à l'écart de la société. Reste d'une expérience de vie commune ratée d'un groupe Hippie, cette "famille" singulière n'entretient que le strict minimum d'interaction avec l'extérieur, entre l'école pour l'unique enfant présent, les magasins pour le ravitaillement, une présence au sein de la communauté religieuse locale. Vivant de la pêche, tirant partie des ressources de la forêt, ils vivent au rythme de la Nature, d'ailleurs joliment dépeinte dans sa splendeur mais aussi dans sa dureté et son insensibilité. Lorsque s'installe une nouvelle famille à portée de vue sur la rive opposée, une opportunité d'ouverture s'ouvre pour Madeline qui rapidement se lie avec Patra et son jeune fils Paul, bientôt rejoints par le mari Léo. Elle qui est surnommée la Soviet, la Folle, etc. par ses camarades d'école, trouve là un moyen de combler des manques, sujets de ce roman. Cependant ces nouveaux venus recèlent un secret pouvant remettre en cause cette nouvelle relation.
Point de suspens néanmoins à attendre dans ce roman, puisque le texte fait intervenir rapidement des narrations depuis une époque future au temps de l'histoire principale. L'un des intérêts de ce texte réside donc dans le tissage de ces allers-retours temporels assez bien agencés, révélant progressivement l'intimité psychologique et les ressorts des personnages. La maltraitance d'enfant est le sujet central, entre manque d'amour, défaut de soin médical, abus etc. avec pour cadre notamment le comportement sectaire de certains mouvements religieux ou philosophique.
L'écriture est plaisante à lire, souvent poétique et ancrée dans la Nature qui sert d'écrin à cette histoire. Un livre d'ailleurs agrémenté de photographies sur les deuxième et troisième de couverture, tradition dans cette collection chez Gallmeister, invitant à se laisser glisser dans cette histoire émouvante.
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Une histoire des loups est un roman dramatique assez étrange, où l'introspection prend le pas sur l'action.

La lecture des premiers chapitres m'a paru laborieuse en raison de l'écriture décousue, à laquelle j'ai fini par m'habituer et apprécier : une construction temporelle non linéaire, toute en analepses, qui donne une impression de fouillis, à l'image du chaos qui règne dans l'esprit de Madeline, la narratrice.

Celle-ci nous livre des bribes de son vécu, un peu de son enfance et de sa vie d'adulte, mais surtout de son adolescence, en particulier des deux évènements qui l'ont marquée à cette époque. Elle est rarement active vis-à-vis de l'intrigue. Un peu en retrait, elle observe surtout, tout et tout le monde. Elle manifeste une certaine distance et froideur, elle n'est pas complètement insensible, mais il semble qu'au fond, les émotions et les sentiments ne font que la traverser, comme la vie qui s'écoule autour d'elle et par laquelle elle se laisse porter. Elle n'est pas la seule, car au final, tous les personnages de ce roman semblent quelque peu détachés de leur vie.

De ce récit se dégagent une sorte de malaise ambiant ainsi qu'une atmosphère moite. Il y a tout d'abord la négligence des parents de Madeline à son égard, l'intrigue sordide du professeur d'histoire et de Lily, sa camarade de classe, l'immixtion de Madeline dans la vie de la famille qui s'est installée à sur l'autre rive du lac où elle vit, avec Paul, l'enfant à l'humeur vacillante et dont le drame nous est annoncé dès les premières chapitres... Même la nature, bien que joliment esquissée, semble pesante.

C'est un récit fondamentalement introspectif et subjectif, la narratrice se concentrant sur ce qu'elle a vu, ce qu'elle a ressenti et ce qu'elle a compris. Il soulève des questionnements, sur les mensonges que l'on en vient à se raconter à soi-même, sur la distinction entre ce que les gens pensent et ce qu'ils choisissent de faire ou ce qu'ils décident de ne pas faire, avec les conséquences de tout cela. Un livre troublant et qui donne matière à réflexion.
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