A l'origine de cette lecture, il y a un film franco-chinois réalisé en 2017 par Charles de Meaux : "le portrait interdit".
C'est ainsi que j'ai pris conscience de l'influence des Jésuites en Chine au XVIIIe siècle et si j'ai attaché tant d'importance à cette histoire c'est que le portrait dont il est question existe belle et bien, réalisé par Jean-Denis Attiret, missionnaire jésuite d'origine franc-comtoise. Le tableau représente la jeune et belle concubine de l'Empereur Qianlong et se retrouve par un cheminement dans le temps et l'espace au Musée des Beaux Arts de Dole.
Ayant vu le film tout en lenteur et majesté puis le fascinant
portrait, j'ai voulu en savoir plus sur la présence jésuite en Extrême Orient à cette époque.
"Dun soleil à l'autre", le livre de Violette Fris-Larrouy, historienne de l'art chinois, correspondait exactement à mes attentes.
Les Jésuites qui s'installèrent en missionnaires dans ces contrées lointaines n'étaient pas particulièrement attendus ou souhaités mais par des procédés détournés, ils réussirent (temporairement) à s'implanter grâce à leur ténacité, leur ruse légendaire, leur culture, leurs talents artistiques et leur intelligence. Leur faculté d'adaptation, pas seulement aux moeurs et à la langue, mais aussi aux principes philosophiques orientaux est assez étonnante, car ils savaient si bien jouer de l'art du compromis.
Très documenté, l'essai de Violette Fris-Larrouy se lit comme un roman d'aventure et quelle avenure!
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Pour l'empereur, le mandarinat qu'il a attribué à trois autres jésuites en 1753, est la récompense suprême qui sanctionne un acte public et un mérite personnel, la religion catholique ce n'est pas son affaire, il s'en méfie et ne la tolère à Pékin qu'afin de pouvoir profiter de l'expérience des religieux "les missionnaires de pékin sont utiles à l'empire et nous rendent de grands services."