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Critique de cathcor


Aurait pu mieux faire...C'est l'impression laissée par ce livre - autobiographique? - de Claude Froidmont.
1988. Un étudiant belge - grand-père mineur, parents socialistes militants - veut mettre ses pas dans ceux du grand bourgeois "né du côté des injustes", si différent de lui mais auquel pourtant "tout le ramène par des chemins intimes de traverse", François Mauriac. Pendant un an, grâce à une bourse, à l'appui de l'admirable et tant admiré de lui, Henri Guillemin ( H G), et à celui du fils aîné du "granthomme", Claude, ce jeune homme devient guide à Malagar, tout en préparant un DEA et en songeant à une thèse. En marge du monde, encadré par de pittoresques gardiens, il va vivre une parenthèse enchantée, et surtout naître à l'écriture. Sa chambre est celle de Gide, qui fit un séjour dans la vieille maison en juin 39.
C'est le quotidien non d' "Une année en Provence", mais d'une année à Malagar que vit le lecteur aux côtés du jeune étudiant. Mais si Claude Froidmont a un certain humour, on regrette que ce qui aurait pu donner lieu à des pages désopilantes manque de relief: le débarquement de la TV dans l'ambiance feutrée du domaine avec le cameraman caricatural, l'achat épique par le narrateur de sa première voiture, la chasse aux crottes de chien lors de la visite de Mitterrand, certains visiteurs pittoresques.
Et on regrette surtout que le brouillage temporel, qui ballotte du présent du narrateur aux divers passés de Mauriac, et du "Je" de l'étudiant au "Vous" par lequel il s'adresse à l'écrivain, empêche d'être vraiment pris par le récit.
Il y a heureusement, à partir du dernier tiers du livre, de belles pages. Un vibrant hommage au Bloc-Notes (le BN pour les intimes). Un intéressant témoignage sur "Encrages", le "Groupe", la "machine à rêves et à amitié" qui groupe Claude, le narrateur et ses jeunes amis pour changer le monde par la force de l'amitié et des mots. Une fine analyse du parcours de Mauriac durant la Seconde Guerre Mondiale. de magnifiques mots pour le maître Henri Guillemin, pour la première rencontre de celui-ci avec Paul Desjardins, à l'abbaye cistercienne de Pontigny, et pour l' indéfectible amitié qui en naîtra. Un émouvant hommage, aussi, du jeune Claude à sa modeste famille.
Bref, un ouvrage intéressant, car reposant sur une irremplaçable expérience, mais dont on eût voulu que soit tiré un meilleur parti.


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