Je ne suis pas familier du genre steampunk ni un lecteur régulier d'enquête policière. C'est donc avec curiosité et un oeil neuf que j'ai entamé ma lecture de ce roman dont les amateurs du genre font grand cas. Force est de constater que les auteurs nous proposent un univers séduisant et cohérent, un Paris au XIXème siècle encombré de machines fonctionnant à l'éther, une substance dont on ignore encore tous les effets secondaires : automates ménagers, aérocabs, aéronefs, trains-obus, tours géantes du quartier de Métropolis.
L'action se déroule en 1889, en pleine Exposition universelle et l'on croise des personnalités connues telles que
Villiers De l'Iles-Adam, la Reine Victoria… Les auteurs se sont amusés à tricoter une aventure steampunk autour de ces faits et personnages réels avec maestria. J'ai apprécié la richesse, l'inventivité des auteurs, servie par une très belle écriture, fluide, luxuriante, précise et parfois poétique, lorgnant du côté de
Jules Verne pour les descriptions.
L'histoire est assez prenante, composée de plusieurs énigmes enchâssées avec un dénouement digne d'un grand film d'action.
Les deux héros sont originaux aussi. Une soeur actrice, ancienne maîtresse de
Sarah Bernhardt et son frère, aliéniste obnubilé par la compréhension des effets de l'éther sur ses malades. Ils forment un excellent couple d'apprenti-enquêteurs aux relations étrangement ambiguës, m'a-t-il semblé.
En résumé, c'est brillant et intelligent, on passe un très bon moment. Comme je le disais en préambule, je ne suis pas un habitué des livres d'enquêtes et d'aventures. Je regrette souvent le manque d'évolution psychologique des protagonistes au détriment du suspens et de l'intrigue. C'est un peu moins le cas ici, ce qui donne un atout supplémentaire à ce roman…