Amatrices-teurs de cinéma, arrêtez-vous quelques instants !
Spécialement, celles et ceux qui se posent devant un film japonais, reconnaissant avec plaisir dès les premiers instants les logos des studios japonais : la Toei et sa mer déchaînée, le mont Fuji de la Shochiku, Ghibli, ou encore la Nikkatsu, dont votre serviteur a pris le logo pour emblème.
Ce petit livre au format de poche revient à travers sept articles et à peine 80 pages sur l'histoire de ce mythique studio japonais. En aussi peu de pages, ce ne peut pas être une étude approfondie, pour autant chacune des contributions est des plus intéressantes. Chaque texte est accompagnée de photos n&b, et une filmographie commentée termine l'ouvrage.
La Nikkatsu, fondée en 1912, est la plus ancienne des majors japonaises (deux des articles, signés Antoine de Mena et Florent Boudjemaa s'attachent à cette histoire ; production de drames historiques, puis de drames sociaux ; destruction des studios en 1923 ; passage au parlant). Elle aura connu des hauts et des bas, arrêtant toute production de 1942 à 1954 pour ne s'occuper que de distribution, renaissant à la fin des années 50 (nouvelles productions tenant compte du rajeunissement du public et permettant à quelques cinéastes d'affirmer leur singularité, par exemple Seijun Suzuki, à qui Eric Jolivalt consacre un article), s'essaie timidement au film de monstre avec la créature Gappa (article de Jean-Christophe Fouquet), puis se consacrant pour lutter contre l'emprise de la télévision aux débuts des années 70 à ce qu'on a appelé « les roman porno » films érotiques à budget et temps de tournage réduits (lire le portrait de Tatsumi Kumashiro sous la plume de Shigehiko Hasumi), mais les changements sociétaux et économiques du secteur auront raison du studio qui cesse en 1994 ses activités de production.
« Deux réalisateurs sortis du giron de la Nikkatsu furent appelés à une renommée décisive :
Kenji Mizoguchi (sur qui revient le coordinateur de l'ouvrage,
Fabien Gaffez) et Shohei Imamura (article de
Gilles Laprévotte) ».
Un ouvrage court mais qui donne plus qu'envie de voir ou revoir bon nombre de films !