- Tu as faim, Charlie ? On pourrait s'arrêter pour manger quelque chose ?
Il a fait non de la tête, sa casquette semblait du même avis.
- Vous prenez des médicaments , monsieur ?
- Avant les spectacles rock seulement, mais soyez gentil, n'en parlez pas à ma mère.
Un peu d'affection eût été le bon antidote, mais personne ne semblait disposé à lui en fournir une dose. En élèves modèles que nous tentions d'être, nous nous comportions comme de parfaits dyslexiques : là où il avait écrit "sauvez-moi", nous nous bornions à lire "allez vous faire foutre".
Il m'a remis une enveloppe tachée de graisse. J'ai fait le Joe confiant et j'ai même pas compté le fric. De toute manière, au nombre qu'ils étaient, si le compte n'y était pas, c'est moi qui passais pour malhonnête.
Après, il a plus jamais été le même. Plus de couilles, disaient ses ennemis. Plus de coeur, concédaient ses amis.
Plus rien, moi je dirais.
J'ai pivoté encore une fois et j'ai poussé la grande porte. L'odeur du vieux bois m'a tout de suite rappelé à l'ordre. Calme et discipline. Rigueur et silence. Ces souvenirs sont bien ancrés en moi. Chaque fois que le hasard me fait remettre les pieds dans un pareil endroit, j'ai cette même et nette conviction que Dieu est un flic.
Je pensais à rien, mais bleu.
Je me dis que si,un jour, je suis triste et seul (ca m'arrive déjà mais disons,plus tard), alors j'investirai une partie de mes économies dans une petite annonce,m'assurant du coup des centaines d'appels par jour pour me désennuyer.Cela m'évitera de donner tout mon fric aux pharmaciens.( J'ai vendu ma bagnole à un polonais)p.94
Son pére la conduisait tous les matins à bord d'une immense voiture noire.Si elle n'en était pas sortie aussi pleine de vie à chaque fois,j'aurais cru à un corbillard.(Contraire) p.48
Ça me fait tout drôle de crever. Ce doit être l'effet du Démérol.
Trois fois que l'ambulancier me demande mon nom. Bientôt j'essaie Beethoven.