Du bon patois du canton de Vaud et des intrigues entre gadoue et marbre, avec des personnages presque vivants d'excentricités et de surprises. Ça se lit à voix haute pour mieux goûter les intonations gutturales. Les curiosités verbales se superposent aux retournements de situation et font virer l'intrigue de bonnarde à empedzante.
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Un polar vaudois avec l'accent et les idiomes. Bon, il est un peu court, mais les personnages sont amusant et l'intrigue pas si con. le lexique français vaudois en fin d'ouvrage est un plus.
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Elle aimait rajouter quelques écorçures de citron dans les sauces aux champignons. L’arôme pointu frappe ainsi le palais en de minuscules chiquenaudes agréablement surprenantes puis se dilue…s’éloigne, désamorcé par la viande goûteuse, les morilles et ce qui lie le tout, la sauce. Ensuite, une raisonnable rasade d’un aimable beaujolais efface les images gustatives et installe l’astringence un peu rude du pinard avant d’exposer, une fois la gorgée ingurgitée, une palette de sensations qui apparaissent, se recouvrent, se découvrent, démasquant de nouvelles subtilités, toujours plus fines à mesure que la salive reconquiert son territoire.
Catherine Ryan, la trentaine normale et un peu grasse, l’aspect d’une amphore blanche et molle autour de laquelle, par une compréhensible tentative de rehausser le tout, elle enroulait sans faiblir et pour des raisons certainement complexes, des pièces de tissus variées : paires de rideaux, tapis persans, couvre-lits, moquettes murales… remarquables par leur unité de goût (mauvais). Son visage voulait présenter un aspect très concerné ; par des pensées de grande élévation, semblait-il, ce qui avait pour résultat de détacher violemment sur cette face blême une grande bouche rouge, banane inversée, qui restait immobile même lorsque sa propriétaire parlait avec animation. Bref le tout dans le désordre, ou dans l’ordre, m’inspirait autant qu’une gitane sans filtre en pleine angine carabinée.
A propos de « Passion fruit » de Michael Franks
Qualité de son somptueuse. La voix de Michael – légèrement éthérée – emporte l’attention par sa caresse d’une si grande justesse. Les arrangements californiens la mettent tellement en valeur que c’en devient un vrai matelas pour l’âme et puis, au deuxième plan, serpentant dans la nappe sonore, pures merveilles, les contre-chants ciselés par Toots Thielmans.
Pétrifié, Pierre Siméoni me contempla comme si tous les mabouls, flingués, hallucinés…amoindris de la cafetière, toyotses beugnés du crémol… dépondus des hémisphères, follos autochtones contempleurs de dahus, astiqués des synapses, attrapeurs de tiolus…névrosés, gibiers de mèdzes, névropathes (et autres possesseurs de bulbes rachidiens à psychoses multiples) se partageaient la possession de mon esprit malade.
Ephémère ?...
Il commença par en faire un " FMR " tout à fait efficace, dans la pure tradition pub des années quatre-vingts.
Quelques triturations plus tard un " F aime R " le transportait tout de go au pied du chêne que les couples incisent pour affirmer leur amour au monde. Du chêne son esprit n'eut qu'à s'envoler pour se poser sur le célèbre dicton... " haie fait mer "
Espace sonore tirant vers les oranges, métré en sept horizontalement et 12 verticalement. Artisanat humain qui fait coïncider maths et sensations.