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Critique de Ambages


Quelle joie de retrouver Simon Nardis et Debbie ! Je ne m'y attendais pas. Mais quelle bonne surprise... je ne sais pas pourquoi j'ai eu un flash en lisant ce paragraphe : « entre les deux transats un livre avait été abandonné à même le sol. Mélange de sable et d'herbe rase. Posé comme ça, pas refermé, ouvert et retourné. A en juger par le titre il devait s'agir d'une soirée mémorable dans un night-club. » Là je me dis, ouuuh Monsieur Gailly, je vois qu'on s'amuse bien ! Et j'adore ça ! Et puis voilà que Debbie pointe le bout de son nez, ou plus exactement, elle toque à la porte de Paul pour récupérer son peignoir de bain laissé au bord de la mer...
Et la magie de l'auteur est intacte : « En tout cas ce peignoir est à moi, dit-elle. Et je peux le prouver. J'ai un témoin. Ah bon ? dit Paul. Cause toujours, pensait-il. Tant que tu es là, libre à moi de penser que tu l'es pour moi. D'ailleurs je l'aime déjà. C'est trop tard mais je l'aime déjà. Peu importe pourquoi. Hypersensibilité. Hyper ceci, hyper cela. Coeur hypertrophié. Appelons ça comme on voudra. Ou un sixième sens. Celui de l'urgence. Quoi qu'il en soit. Ça risque de faire mal. C'est sûr. Ça va faire mal. C'est bien simple, j'ai déjà mal. Ne cherche pas à l'éviter. Ce mal-là c'est le plus beau. » Debbie vous faites à nouveau une victime !
J'aime ce style haletant, éprouvant, qui puise au fond des tripes pour dire des vérités essentielles et si simples qu'elles font peur. Cette manière hachée d'écrire est très particulière. Je trouve qu'elle correspond tellement bien à l'état physique et psychique de Paul. Pourquoi je ne parle pas plus du personnage principal, Paul ? C'est difficile parfois quand des sons vibrent trop fort, trop doucement. Alors j'écoute Peggy Lee chanter Bye bye blackbird, et j'entends Debbie fredonner bye bye tout doucement aux oreilles de Paul. J'ai adoré ce court roman, j'ai retrouvé les thèmes qui me plaisaient dans Un soir au club : musique mer mort passion, des histoires contrariées de couples. Et je souffre pour Lucie, « Il est en vie. Merci. »
Une jolie impression de travelling, comme au cinéma dans ce roman. « Pour nous tout à l'heure les hortensias bleus étaient à gauche. Pour elle ils sont à droite. ... de même qu'elle voit à gauche le salon de jardin. le grand parasol écru. Elle voit même le livre abandonné face contre terre entre les deux transats. Elle voit tout ça mais l'émotion. Une crainte confuse. »
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