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Critique de Celise


J'avais découvert Patrice Gain avec de silence et de loup, roman que j'avais beaucoup aimé. Il m'avait fait une forte impression et c'est avec un grand plaisir que je découvre son dernier roman.

Patrice Gain entretient dans ses romans un lien intense et brut avec la nature. Pas les jolies prairies, les mignonnes fleurs et les petits oiseaux, non… la nature sauvage, les paysages grandioses et isolés, les éléments impitoyables. C'est brut, c'est violent et c'est majestueux.

Pas d'exception ici, l'intrigue se déroule aux îles Féroé, archipel isolé entre la Norvège et l'Islande (oui, j'avoue, j'ai dû aller vérifier l'emplacement sur une carte).
Raphaël, est venu y chercher sa fille militante dans une ONG luttant contre la chasse à la baleine, et qui a disparu après un « grindadrap », un rituel ancestral de chasse aux cétacés, encore pratiqué de nos jours.
Les paysages sont les vrais personnages de cette histoire. Ces sont eux qui portent l'histoire et qui font la réelle ambiance du récit. On sent l'amour de l'auteur pour les paysages vierges et les contrées sauvages. C'est vraiment la force du récit.

Pour autant l'intrigue n'est pas en reste. On sillonne l'île avec ce père aux abois, à la recherche de sa fille, et c'est à une vraie enquête qu'il se livre. On vit avec lui la découverte de la pratique cruelle de la chasse à la baleine pilote. On suit ses investigations, le suspens s'en mêle, une vraie tension se crée.

Seule réserve pour ma part : j'aime la manière dont l'auteur dénonce les abus de l'homme sur la nature mais je reste un peu chagrinée par le portrait qu'il fait du peuple féroïen. Autant on sent sa passion pour les grands espaces à travers ses descriptions, autant les habitants de l'île n'ont pas été mis en valeur au long du récit, et c'est le moins que l'on puisse dire. Les féroïens sont dépeints de manière vraiment négative : un peuple frustre, assoiffé de sang, manquant d'hospitalité et d'humanité pour le moins. Je ne connais aucun féroïen, je désapprouve totalement le massacre des baleines qui me révolte, mais pour autant je doute que la réalité soit si caricaturale. L'auteur a essayé de se rattraper aux branches en mettant un peu d'humanité dans les dernières lignes mais c'était trop tardif et manquait de naturel.
C'est mon seul reproche mais il n'enlève rien aux qualités du livre que j'ai vraiment beaucoup aimé. Je pense que Patrice Gain est un virtuose pour nous planter un décor puissant (un peu moins pour nous parler des hommes peut-être), mais son roman n'en reste pas moins d'une intensité que je recommande !
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