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Citations sur Un hiver à Souchez (12)

C'est au début de 1915 que j'entendis parler pour la première fois de fraternisations. Au fond des abris on racontait que dans le secteur du fort de Brimont, entre Reims et Berry-au-Bac, la dernière nuit de Noël, fantassins français et allemands étaient sortis en masse des tranchées et s'étaient jetés dans les bras les uns des autres. Le commandement était affolé et il fallut, des deux côtés, la menace d'ordonner à l'artillerie de tirer dans le tas, pour faire réintégrer leurs tranchées aux adversaires un instant réconciliés.
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Les Boches nous envoient de grosses torpilles. De minute en minute nous voyons monter verticalement de la ligne Allemande le monstrueux engin; ayant pris de la hauteur, la torpille file horizontalement, en se dandinant; et soudain, comme un homme ivre, elle perd l'équilibre, culbute et fond sur sa proie avec un hululement terrifiant.
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Il me parle parfois de sa vie d'avant la guerre : elle lui apparaît comme un rêve indistinct. Je crois qu'il ne se rappelle plus très bien comment une femme est faite. Cependant il est allé une fois en permission, en remontant de seize jours de tranchées dans un secteur terrible.
A Paris, tandis qu'il se rendait d'une gare à l'autre, une dame a dit comme ça : " Oh ! ce qu'il est sale, celui-là ! Il y en a qui doivent le faire exprès ! ".
Au pays, il a fait ripaille. Comme il ne racontait rien, les gens disaient : " Il n'a pas dû être bien exposé, il n'a même pas la croix de guerre ! "
Il est revenu au front sans trop de peine, n'ayant pas eu le temps de reprendre des habitudes, et c'est plutôt au milieu des gens de l'arrière qu'il se sentait dépaysé.
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Combrit est prit à partie à cause de sa petite taille.
- Tiens, Paul Pons !
- Vient donc le dire ici, eh ! grand lâche ! riposte Combrit, interpellant le poilu que le flot emporte.
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J'ai aussi un paquet de journaux que mon charmant ami Paul Fuchs m'envoie régulièrement. Les copains m'interrogent :
- Qu'est-ce qu'ils dégoisent de neuf, tes "baveux" ? Quel est le dernier "bourrage de crâne" ?
Et les plaisanteries fusent, ponctuées de gros rires :
- La famine à Berlin ! - Les obus allemands n'éclatent pas !
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Turet parle peu et ne lit pas les journaux ; quand on annonce une attaque, il ne bat pas des mains, mais quand, la gniole distribuée, l'escouade est groupée autour de ces petites échelles que les poilus ont baptisée " l'échafaud " , au coup de sifflet, il monte, à son tour.
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Nous passons la journée à fumer des pipes, les genoux au menton, à essayer de dormir, à regarder les gros obus éclater au loin et à manger un mélange de pain et de boue. La pluie fait rage, nous sommes trempés. Chaffot, mélancolique, soupire :
- On les aura...les pieds gelés !
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Brusquement un arrêt. C'est une compagnie de mitrailleuses qui descend des premières lignes. On se range. Ils passent à côté de nous, sans pitié pour nos orteils, manquant de nous éborgner avec les mitrailleuses qu'ils portent sur le dos.
- Quelle compagnie ? demande un mitrailleur.
- Compagnie du gaz ! réplique Chaffot d'une voix ténébreuse.
- Malin, va ! Attache-toi, il y a du vent !
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Ce sont les grosses pièces dissimulées dans les ruines qui crachent l'une après l'autre leur jet de flamme. La lueur fulgurante des coups de départ éclaire brusquement des pans de mur lézardés, des toitures en dentelles, des silhouettes d'hommes. Dans la rue le défilé continue. Les hommes sourient, joyeux d'entendre le vacarme de notre grosse artillerie.
- Qu'est-ce qu'on leur envoie comme cartes postales ! gouaille un poilu.
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Les hommes de l'escouade sont tous pâles et tremblants. Dullac était un charmant camarade, et la soudaineté du malheur nous impressionne singulièrement. Dullac fumait sa pipe dans le boyau; c'était un beau garçon plein de santé, de gaieté, de courage.
Un obus perdu, et le voilà défiguré, aveuglé, mutilé. La vie ne sera plus pour lui qu'un long supplice. Quelle horreur !
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