La vie rêvée

Je l'aime beaucoup cet album !
Le décalage texte/image est la base de son humour. Ce petit poisson, pardon, cet "ours" qui boulotte les lapins-sardines, l'autruche-truite ou le tamanoir-gardon est trop rigolo avec tout son sérieux.
Le texte ne prend pas les enfants pour des idiots, c'est le moins que l'on puisse dire. Les phrases sont très construites, il y a même une petite envolée lyrique à la fin, l'humour est un humour presque adulte, les mots ne sont pas simples (aiguisé, niais, paisible, interloqué, cancrelas, nuées dansantes, douce ivresse...). Je trouve ça très bien de s'adresser normalement aux enfants, sans simplifier sans raison. Pourtant j'ai été gênée par 2 termes, trop forts et insultants, inutilement, à mon goût pour des enfants : "crétin" et "abruti".
Côté illustration, j'aime beaucoup le style de Galvin. Parfois juste quelques traits de couleurs esquissés sur une page, et l'autre avec les cailloux-décor pleins, très colorés, comme à la craie. Les animaux, juste au trait avec une tâche de couleur par dessus, sont particulièrement réussis.
Un bien bel album, pour les enfants qui ont de l'humour, avec un adulte qui sait transmettre tout l'humour dans sa lecture.

Il était une fois un poisson qui se prenait pour un ours – à moins que cet ours en était réellement un ? Il vivait dans les montagnes de Subaguavalavida – à moins que ce soit au fond de l'océan ? Fort affamé, notre poisson-ours se met en quête de nourriture fraîche. Il sort de sa grotte et chemine. Quelle chance, juste devant lui voici une belle truite – à moins que ce ne soit une autruche ? Gloups, il n'en fait qu'une bouchée. Plus loin, il aperçoit un banc de sardines – ou des lapins ? Miam, il les dévore toutes - ou tous. Alors qu'il entame son ascension vers les hauteurs – qui est peut-être la surface ? Il rencontre un magnifique gardon – ou bien un tamanoir ? Vite avalé...
Les animaux qu'il rencontre lui disent tous la même chose, avant qu'il ne les croque : mais pour qui il se prend, pour un ours ? Sait-il au moins ce qu'est un ours ?
Rassasié, le poisson-ours a besoin d'un petit somme... et là que voyons-nous ? Un ours qui se prélasse sur une grosse pierre et un poisson qui le regarde... GLOUPS !!! Mais, qui de l'ours ou du poisson a mangé l'autre ??
Un sublime album sur l'être et le paraître, la réalité et le rêve, la profondeur et la surface. En utilisant le non-sens, l'auteur amène une réflexion sur ce qui est, ce qu'on voit, ce qu'on croit, et comment les autres perçoivent les choses. le décalage entre les mots et les images déstabilise l'enfant lors de la première lecture et les « pourquoi » fusent. J'ai vu cela avec ma fille (6 ans bientôt) : dans un premier temps, elle ne comprenait, était intriguée, elle a alors posé des questions, puis chemin faisant, elle a commencé à comprendre ce qui se déroulait sous ses yeux, puis elle a sourit et a éclaté de rire le livre refermé ! La rondeur des dessins, l' épure, les petites taches de couleurs ici et là, quelques traits appuyés sont vraiment très beaux. Un doux mélange d'animal et de minéral. Un coup de coeur, forcément.
Cet album vient de remporter La pépite du meilleur album jeunesse de l'année. Un prix mérité!
Lien : http://lesmotsdelafin.wordpr..

Merci à Masse Critique pour l'envoi de ce livre. Une découverte, qui je l'avoue, m'a laissée un peu perplexe.
Si le traitement graphique est moderne, il peut aussi apparaitre un peu austère et pas forcément accessible à un très jeune public.
De plus, et même si c'est le sujet de l'histoire, la correspondance entre les mots et les dessins n'est pas évidente, rendant le fil de l'histoire peu compréhensible.
La chute, quant à elle, n'apporte pas vraiment d'explication.
Tout ce flou fait que finalement, on ne s'attache pas vraiment au personnage principal, ni aux personnages rencontrés dans son voyage.
L'univers est sympathique, mais, je crois qu'il est facile de passer complètement à côté de l'histoire. Dommage.

Cet album a reçu un prix et je pense que ce prix est décerné par des adultes. Ce livre n'est pas adapté aux jeunes enfants, ni aux enfants d'ailleurs. Personnellement, j'ai aimé les dessins, mes enfants ne les ont pas appréciés.
J'ai essayé de discuter avec eux du sujet de ce livre : être et paraître, vivre la réalité ou un rêve. Mais je trouve dommage de devoir expliquer un album page après page, plutôt que d'en discuter à la fin. C'est bien qu'un livre permette une ouverture et une discussion, mais pas qu'on doive l'expliquer aux enfants tant il est compliqué.
D'autre part tout le vocabulaire n'est pas adapté aux jeunes lecteurs.
Pour conclure : un livre surréaliste parfait pour les parents qui aiment l'art et inaccessible à leurs enfants.

Un ours à l'apparence d'un poisson part un matin à la recherche de son petit déjeuner. Mais tous les animaux qu'il croise semblent penser qu'il n'est pas un ours. Il se met donc à la recherche d'un ours et va d'animal en animal pour leur demander s'ils sont des ours juste avant de les manger. Après tout un ours est un ours.

L'album est délicieusement absurde. L'image montre un poisson en train de mordre une autruche, le texte dit qu'on ours capture une truite ! D'animaux en animaux, le non sens continue.

On pense bien sûr au chat de Gilles Bachelet ou à l'Afrique de Kergomard.
J'ai trouvé l'album très travaillé. On a l'impression que c'est n'importe quoi et pourtant la typographie et la place du texte dans l'image est travaillée. Tout semble très réfléchi jusqu'à la toute dernière page.
J'aime beaucoup les illustrations. Michel Galvin réussit un tour de force : le paysage correspond à la fois à un fond sous-marin et à un désert type far west.

Il y a un vrai rythme avec aussi une construction très régulière : l'ours-poisson rencontre un animal, ce dernier lui donne des précisions la description d'un ours puis l'insulte, l'ours-poisson le mange. Très vite on comprend que le scénario va se renouveler et on s'en réjouit à l'avance.

Je comprends qu'on puisse ne pas adhérer. Mais moi, je suis conquise par cet album.
J'ai hâte de lire à des enfants pour voir leur réaction.
L'album est "Pépite Album 2014".

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