Les lendemains qui chantent, c'est au mères qu'on les doit. Leur amour si humble, qui se croit impuissant ou du moins incapable de changer le cours des événements, c'est ce souffle chargé de tant d'heures de patience, de larmes et de sourires, qui pousse la frêle embarcation vers la terre promise et rend la traversée possible. p.11
"François Garagnon voit dans le geste infime de la mère qui veille, quelque chose de plus conséquent, pour l'avenir de l'humanité, que les décisions des puissants qui gouvernent la marche du monde. Car c'est à partir de cette inclination infiniment tendre et protectrice enfouie dans un instinct millénaire, qu'un petit d'homme trouvera, plus tard, assez de points d'appui et d’envol pour laisser au monde son empreinte et transformer le hasard en destin".
Elle est le premier "je t'aime" murmuré à notre oreille, ce serment de l'âme qui est aussi serrement du cœur, tant s'y résume de manière radicale l'universel élan de la condition humaine : aimer et être aimé.
Je suis allée te chercher au plus profond de mon amour, c'est au cœur de ma vie que ta vie a germé. p.39
Les lendemains qui chantent, c’est aux mères qu’on les doit. Leur amour si humble, qui se croit impuissant ou moins incapables de changer le cours des évènements, c’est ce souffle chargé de tant d’heures de patience, de larmes et de sourires, qui pousse la frêle embarcation vers la terre promise et rend la traversée possible.
Les mamans ont le génie des petits gestes réparateurs, du regard qui relève, de la caresse qui console, du sourire qui embellit. Elles savent le pouvoir d'un mot, le mot opportun qui réconcilie avec la vie.
Sa présence est comme une prière, un alléluia en forme de mère, et ses berceuses qui mènent à la royauté des songes ont la force liturgique d'un chant de louange. p.38
C'est presque une loi de spiritualité vivante: plus on est petit, plus l'infini s'ouvre.
Le cœur d'une mère est toujours ouvert, comme le sont ses bras, comme sait l'être aussi son regard lorsqu'il s'écarquille à force de se donner dans les profondeurs de l'âme, tout au fond des yeux de l'enfant qui boit. Sa voix est notre première musique, la première harmonie qui ait fait vibrer notre vie. Nous la connaissions déjà quand nous étions au fin fond, dans la clairière de l'être, au plus intime de la vie. Juste avant la trouée de lumière. Avant la mise au monde, la mise à vie. Vie-à-vie de deux regards qui s'échangent des connivences belles et folles comme des serments. Et ce chant inaugural est, pour chaque petit d'homme, comme le premier matin du monde. La mère ponctue de sa présence une sorte d'unité primordiale. Intouchable. Préservée depuis la nuit des temps comme un secret immémorial.
La mère contient toute la tendresse dont est capable le monde. Elle en est même dépositaire, sans saisir la correspondance inouïe qui se noue entre l’harmonie de ses gestes et la musique des sphères.