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Critique de Nastasia-B


L'Espagne. Aride. Torride. Intrépide. L'Espagne du sud, l'Espagne fière. L'Espagne paysanne, reculée et profonde. L'Espagne où le poids de la tradition pèse des tonnes sur les épaules de chacun. L'Espagne de l'entre-deux-guerres, de l'entre deux dictatures, l'Espagne au bord de la guerre civile.
C'est dans cette Espagne-là que Federico García Lorca nous emmène et nous peint sa pièce, avec la poussière andalouse, au plus près du peuple, au plus près des gens et de leurs préoccupations terre-à-terre.
C'est donc une écriture remarquablement simple, qui brille par sa sobriété mais sans du tout être dénuée d'un certain lyrisme (surtout au troisième acte) ni de certaines images métaphoriques, symboliques ou paraboliques.
García Lorca nous parle des femmes, du mariage, et des terres agricoles en nous combinant l'ensemble pour nous faire ressortir tout ce qu'il peut y avoir de tragique dans la condition de la femme destinée à être mariée en grande partie en regard de la dot (quantité de surface agraire) qu'elle peut apporter à ce mariage.
L'auteur nous parle aussi des hommes, harassés par le travail mais aussi et surtout étouffés d'orgueil, qui dégainent le couteau pour un oui pour un non comme si leur vie se trouvait menacée quand l'honneur se trouve écorné.
Cependant, je trouve que la pièce passe parfois un petit peu à côté du propos qu'elle semble vouloir défendre. En effet, c'est en lisant un petit peu des documentations à côté que j'ai compris de quoi Federico García Lorca voulait effectivement nous parler au moyen de cette pièce. Il semble (d'après cette documentation car, je le répète, ce n'est pas flagrant à mes yeux en partant du simple recours au texte) que l'auteur souhaite promouvoir la liberté de choix dans le mariage pour les femmes, notamment, et pour les hommes pauvres, en second lieu. Il semble aussi qu'il dénonce le carcan de la tradition, lui le progressiste impliqué dans la politique républicaine naissante, désireux de faire évoluer les moeurs de son pays.
J'y ai pour ma part surtout vu une histoire d'amour tragique et un propos sur le prix donné à la vie, pas assez cher selon l'auteur, vu que le sang coule un peu trop facilement dans ces campagnes reculées d'Andalousie. (L'histoire ne le démentira pas car question sang qui coule, peu de temps après, c'était à torrents !)
Impression donc assez bonne mais mitigée, nonobstant, ceci n'est que mon avis, c'est-à-dire, bien peu de chose.
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