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Critique de fbalestas


Un livre posthume de Garcia Marquez ? ça m'intéresse !

Ici il s'agit d'une femme, Ana Magdalena Bach qui, une fois par an au mois d'aout, honore la date du décès de sa mère en se rendant sur une île des Caraïbes pour fleurir la tombe où elle enterrée.
Nous découvrons Ana Magdalena alors qu'elle est à bord du ferry qui l'emmène sur l'île, alors qu'elle laisse son mari à leur domicile, et qu'elle va se rendre dans l'hôtel où elle revient chaque année. Elle a 46 ans, une vie épanouie au sein d'une famille de musiciens, un fils premier violoncelle d'un orchestre symphonique, une fille qui réussit, et un mari qui l'aime et la chéris.

Mais quand, après un repas solitaire pris dans son hôtel, un homme plein de charme lui propose un verre, elle n'hésite pas à lui donner le numéro de sa chambre. S'ensuit une nuit de plaisir. Et au petit matin, l'homme a déserté la chambre – elle ne saura même pas son nom – par contre il laissera un billet de vingt dollars entre les pages de son livre de chevet …

Toute l'ambiguïté de « Nous nous verrons en août » repose sur ce malentendu : Anna Magdalena est-elle une femme libre qui s'autorise un écart en dehors de son couple classique ? Ou bien est-ce le début d'une pratique d'adultères réguliers qu'elle adoptera chaque année au mois d'aout ?
Et quid de la culpabilité de passer à nouveau à l'acte quand elle vient fleurir chaque année la tombe de sa mère ? Et de la brûlure de ressentiment qu'elle éprouve en pensant à la honte de découvrir un billet de quelques dollars laissé par le premier amant ?

« Nous nous verrons en août » m'a fait penser à « Inès » de Manuel Vilas, avec ce portrait de femme qui se veut encore libre et désirable – sauf que Ana Magdalena a bel et bien une famille qui l'attend au retour de ses nuits au Caraïbes…

Ce récit posthume n'est sans doute pas le meilleur de Garcia Marquez. Inachevé au moment de sa mort, ce sont ses fils qui ont décidé de le publier, comme l'explique une longue note de l'éditeur Grasset pour justifier la publication posthume. Discutable puisque, malgré les différentes versions conservées par l'auteur sur son ordinateur, il restait encore quelques scories dans le texte.

« Mon travail », explique l'éditeur, « pour cette édition, a été celui d'un restaurateur confronté au tableau d'un grand maître. »
Au final ce n'est pas le meilleur récit de l'auteur de « Cent ans de solitude ». le Prix Nobel de littérature en 1982, souvent associé au concept de "réalisme magique", a écrit des livres plus emblématiques, comme « L'amour au temps du choléra » ou bien « de l'amour et autres démons ».
Mais si on exclue le parcours initial du Prix Nobel, c'est un récit léger sur un sujet (l'adultère) un peu désuet , pas désagréable à lire, sans être un roman indispensable à lire pour les admirateurs de Garcia Marquez.
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