AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet

Gabriel Iaculli (Traducteur)
EAN : 9782246836322
Grasset (13/03/2024)
3.76/5   74 notes
Résumé :
Tous les 16 août, Ana Magdalena Bach prend le ferry pour se rendre sur une île caribéenne où repose sa mère. Habituellement, elle se contente de déposer un bouquet de glaïeuls sur la tombe, passe une nuit à l'Hotel del Senador, puis retourne chez elle le lendemain. Cependant, l'été de ses 46 ans, un changement survient. Ce soir-là, elle rencontre un homme dans un bar au son d'un boléro, et finit par passer la nuit avec lui, trompant ainsi pour la première fois son m... >Voir plus
Que lire après Nous nous verrons en août Voir plus
Critiques, Analyses et Avis (17) Voir plus Ajouter une critique
3,76

sur 74 notes
5
3 avis
4
6 avis
3
5 avis
2
1 avis
1
1 avis
Ana Magdalena est la mère épanouie de deux enfants à l'aube de l'âge adulte, et l'heureuse épouse depuis plus de vingt ans d'un homme aimant et complice.

Chaque année, le 16 août, Ana Magdalena se rend, seule, sur l'île où est enterrée sa mère, pour y déposer un bouquet de glaïeuls. le rituel est toujours le même : traversée en ferry l'après-midi, même vieux taxi, même hôtel vieillot, même fleuriste vieillissante, même restaurant, retraversée en ferry le lendemain matin.

Mais cette année-là, celle de ses 46 ans, sans l'avoir prémédité le moins du monde, elle passe la nuit avec un homme rencontré dans un bar. Cette aventure – c'est la première fois qu'elle trompe son mari – la troublera jusqu'au 16 août suivant, où elle passera à nouveau la nuit avec un autre homme de hasard. Un autre rituel, autrement plus sensuel que celui de la visite au cimetière, est-il en train de s'instaurer ?

Ce très court roman est un inédit posthume de Gabo, mort en 2014, alors qu'il était affecté depuis plusieurs années de graves troubles de mémoire. A en croire la postface écrite par ses deux fils, il ne voulait pas publier ce texte : « Ce livre ne marche pas. Il n'y a qu'à s'en débarrasser ».

Et de fait, ce roman du Prix Nobel García Márquez n'est pas des plus convaincants. Ce portrait d'une femme mature et adultère, tiraillée entre une promesse de liberté mais pleine d'incertitudes et le confort connu d'une vie conjugale mais moins satisfaisante qu'il n'y paraît, est trop court et manque de consistance. L'aspect psychologique n'est pas assez travaillé, et le dénouement m'a laissée sur ma faim, même si le texte est agréable à lire grâce à sa puissance narrative et au talent de conteur de l'auteur.

Fallait-il trahir la volonté (certes peut-être altérée par la maladie) de l'auteur en publiant ce texte qui tient davantage de l'ébauche que du roman abouti ?

Ses fils se justifient : « En le lisant une fois de plus presque de dix ans après sa mort, nous avons découvert que ce texte possède de nombreuses et délectables qualités. Il n'est, en effet, peut-être pas aussi poli que le sont ses grands livres, présente quelques faiblesses et de petites contradictions, mais rien qui empêche d'apprécier ce qui s'impose dans l'oeuvre de notre père : son inventivité, la poésie de sa langue, sa narration captivante, sa compréhension de l'être humain [...]. En trouvant le texte bien meilleur qu'il ne l'était dans notre souvenir, une autre possibilité s'est offerte à nous : la perte des facultés qui n'avait pas permis à Gabo de le terminer pouvait tout aussi bien l'avoir empêché de l'apprécier à sa juste valeur. Placer le plaisir de la lecture avant les autres considérations était peut-être le trahir. Mais si les lecteurs jugent le livre digne d'estime, Gabo nous accordera peut-être son pardon. C'est ce en quoi nous avons bon espoir ».

Coup éditorial, transmission de l'ultime oeuvre d'un géant des lettres pour le bien de la communauté des lecteurs ? L'un ou l'autre, ou peut-être un peu des deux.

En partenariat avec les Editions Grasset via NetGalley.
#Nousnousverronsenaoût #NetGalleyFrance
Lien : https://voyagesaufildespages..
Commenter  J’apprécie          573
Un livre posthume de Garcia Marquez ? ça m'intéresse !

Ici il s'agit d'une femme, Ana Magdalena Bach qui, une fois par an au mois d'aout, honore la date du décès de sa mère en se rendant sur une île des Caraïbes pour fleurir la tombe où elle enterrée.
Nous découvrons Ana Magdalena alors qu'elle est à bord du ferry qui l'emmène sur l'île, alors qu'elle laisse son mari à leur domicile, et qu'elle va se rendre dans l'hôtel où elle revient chaque année. Elle a 46 ans, une vie épanouie au sein d'une famille de musiciens, un fils premier violoncelle d'un orchestre symphonique, une fille qui réussit, et un mari qui l'aime et la chéris.

Mais quand, après un repas solitaire pris dans son hôtel, un homme plein de charme lui propose un verre, elle n'hésite pas à lui donner le numéro de sa chambre. S'ensuit une nuit de plaisir. Et au petit matin, l'homme a déserté la chambre – elle ne saura même pas son nom – par contre il laissera un billet de vingt dollars entre les pages de son livre de chevet …

Toute l'ambiguïté de « Nous nous verrons en août » repose sur ce malentendu : Anna Magdalena est-elle une femme libre qui s'autorise un écart en dehors de son couple classique ? Ou bien est-ce le début d'une pratique d'adultères réguliers qu'elle adoptera chaque année au mois d'aout ?
Et quid de la culpabilité de passer à nouveau à l'acte quand elle vient fleurir chaque année la tombe de sa mère ? Et de la brûlure de ressentiment qu'elle éprouve en pensant à la honte de découvrir un billet de quelques dollars laissé par le premier amant ?

« Nous nous verrons en août » m'a fait penser à « Inès » de Manuel Vilas, avec ce portrait de femme qui se veut encore libre et désirable – sauf que Ana Magdalena a bel et bien une famille qui l'attend au retour de ses nuits au Caraïbes…

Ce récit posthume n'est sans doute pas le meilleur de Garcia Marquez. Inachevé au moment de sa mort, ce sont ses fils qui ont décidé de le publier, comme l'explique une longue note de l'éditeur Grasset pour justifier la publication posthume. Discutable puisque, malgré les différentes versions conservées par l'auteur sur son ordinateur, il restait encore quelques scories dans le texte.

« Mon travail », explique l'éditeur, « pour cette édition, a été celui d'un restaurateur confronté au tableau d'un grand maître. »
Au final ce n'est pas le meilleur récit de l'auteur de « Cent ans de solitude ». le Prix Nobel de littérature en 1982, souvent associé au concept de "réalisme magique", a écrit des livres plus emblématiques, comme « L'amour au temps du choléra » ou bien « de l'amour et autres démons ».
Mais si on exclue le parcours initial du Prix Nobel, c'est un récit léger sur un sujet (l'adultère) un peu désuet , pas désagréable à lire, sans être un roman indispensable à lire pour les admirateurs de Garcia Marquez.
Commenter  J’apprécie          366
Passons outre le débat sur la légitimité de la parution de ce roman posthume...et les longues postfaces justifiant sa parution...revenons à l'essentiel, la lecture d'un roman de Gabriel Garcia Marquez dans lequel on retrouve les thèmes chers à l'auteur, la fugacité de l'amour, ses mensonges, l'humanité du sexe, la recherche d'un équilibre entre les sentiments et le plaisir.
Le personnage principal est « (…) Ana Magdalena Bach (…) âgée de quarante-six ans, dont vingt-six vécus en bon termes avec son mari (…) », chaque 16 août elle se rend sur l'île où est enterrée sa mère et y passe une nuit dans « l'hôtel le plus vieux et le plus déchu de tous. » avant de prendre le bac du retour le lendemain matin à neuf heures.
Elle comprendra au fil du récit pourquoi sa mère a choisie d'être enterré dans cette île, et comment par-delà la mort sa mère continue de diriger sa vie…
Ce 16 août-là, « (…) elle se sentit délurée, allègre, capable de tout (…) » ; au bar de l'hôtel, « le pianiste attaqua le Clair de lune de Debussy dans un arrangement hasardeux pour boléro (…) » ; « (…) juste en face d'elle, un homme singulier vêtu de lin blanc(…) » ; le lendemain au réveil « (…) la conscience brutale qu'elle avait forniqué et dormi pour la première fois de sa vie avec un homme qui n'était pas son mari la foudroya. »
« L'homme (…) lui avait ouvert les yeux sur la réalité de son mariage, jusqu'alors soutenu par un bonheur de convention qui esquivait les divergences pour ne pas trébucher contre elles, comme on cache la poussière sous le tapis. »
Elle se rassure, « Au moins cinq de ses amies s'adonnaient à des amours furtives qui les assouvissaient en même temps qu'elles préservaient la stabilité de leur union matrimoniale. » et « (…) cette coucherie sans amour qu'elle considéra, en son for intérieur comme une affaire entre elle et son mari (…)» ne la regarde qu'elle, tant qu'il l'ignore.
J'ai retenu de ce roman, même si le thème en est trivial, la capacité de Garcia Marquez à nous faire entrer dans le personnage d'Ana, à nous faire comprendre la motivation de ses actes, à douter avec elle, à partager ses certitudes critiquables. Elle seule détient la clef de sa liberté et la possibilité d'un retour à ce qui jusqu'alors avait été pour elle la norme. Plusieurs fois elle évite la sortie de route.
Le roman pose la question du mensonge et de la possibilité de vivre éternellement avec un secret dont on sait que sa divulgation mettre à bas non seulement nos certitudes bancales mais aussi celles de ceux avec lesquels nous vivons.
Il explore également la relation des vivants à la mort et à leur façon de rendre hommage aux disparus.
Avec l'espièglerie qui le caractérise, l'auteur sème le récit de références littéraires - l'Etranger d'Albert Camus, l'anthologie des contes fantastiques de Borgès et Bioy Casares, le journal de l'année de la peste de Daniel Defoe, le Dracula de Bram Stoker- musicales – Aaron Copland, le beau Danube bleu, le concerto pour violon de Brahms, Mozart et Schubert mort à 35 et 31 ans ; Ernest Chausson mort d'une chute de bicyclette – mais aussi d'autres comme la référence à l'école Montessori
Un roman qui m'a permis de retrouver l'auteur que je n'avais pas lu depuis sa dernière publication.
A lire assurément…




Commenter  J’apprécie          322
Un de mes livres "préférés au monde", un des seuls que j'ai lu plusieurs fois a été écrit par Garcia Marquez : Cent ans de solitude. J'étais donc ravie de découvrir ce texte publié à titre posthume, et je remercie #NetGalleyFrance et les Éditions Grasset pour cette faveur !

Il s'agit d'un court roman (ou longue nouvelle) autour d'une femme : Ana Magdalena Bach. A 46 ans, mère de deux enfants issus d'un mariage heureux, elle aspire autant au confort qu'à l'aventure sans risque. Elle se rend chaque année, le 16 août précisément, sur une île, pour se recueillir sur la tombe de sa mère qui y est enterrée. A l'occasion d'un de ses courts séjours, elle passe une nuit torride avec un inconnu. Va-t-elle réitérer l'expérience l'année suivante ? Ou être rongée par la culpabilité ? le doute ? La honte ?

Gabriel Garcia Marquez réussit avec brio à traiter le sujet épineux de l'adultère au sein d'un couple sans histoire. Les aventures extraconjugales d'Ana Magdalena sont autant d'occasions de relater les affres d'un bon mariage relativement serein, où l'amour et la tendresse règnent pourtant. L'auteur explore les relations amoureuses, charnelles ou encore sentimentales, en confrontant l'union légitime bien installée à quelques aventures fugitives.

C'est tellement bien écrit
Commenter  J’apprécie          310
Ma chère bibliothécaire m'a tendu ce petit livre posthume de Gabriel Garcia me disant que ce n'était pas un grand texte du prix Nobel mais qu'il devrait me plaire. Et il m'a plu ce petit roman !
Ana Magdalena a une fille qui navigue entre un musicien de Jazz et Jésus, un fils excellent musicien souvent absent et un mari qui n'a cessé d'être un parfait amant.
Tous les ans elle se recueille sur la tombe de sa mère qui à sa demande a été enterrée sur une île.
C'est l'année de ses quarante six ans, ce 16 août après sa visite au cimetière elle
succombe très vite "au charme d'un homme singulier, vêtu de lin blanc, aux cheveux argentés". Elle vit sa première nuit de femme adultère et...quelle révélation !
Même si le monsieur n'est pas très élégant en partant.
Chaque pèlerinage d'août sera pour elle la recherche d'un amant d'un soir.
A chaque retour la question se pose, son mari est-il aussi parfait qu'elle le pense?
Et pourquoi sa mère a-t-elle exigé d'être enterrée sur cette île ?
Même si l'auteur ne voulait pas publier son dernier roman, même s'il commençait à perdre la mémoire et même si les puristes trouvent que le style n'est pas à la hauteur du maître, ce livre est délicieusement exotique et sensuel.
Et chacun interpréta la fin à sa guise !
Commenter  J’apprécie          3410


critiques presse (12)
SudOuestPresse
19 avril 2024
Les deux fils du Prix Nobel de littérature ont choisi de publier un ouvrage inachevé de leur père, qui surprend par son sujet, le désir féminin.
Lire la critique sur le site : SudOuestPresse
OuestFrance
19 avril 2024
Les trésors posthumes de Gabriel García Márquez.
Lire la critique sur le site : OuestFrance
Bibliobs
12 avril 2024
Un roman posthume de Gabriel Garcia Marquez exhumé par sa famille bénéficie d'une sortie mondiale.
Lire la critique sur le site : Bibliobs
OuestFrance
09 avril 2024
Disparu en 2014, le Prix Nobel colombien avait travaillé à un dernier texte jusqu'à l'épuisement de ses forces : « Nous nous verrons en août », où il se met dans la peau d'une débutante en adultère, et qui nous est livré tel qu'il fut composé sur manuscrit.
Lire la critique sur le site : OuestFrance
LeMonde
18 mars 2024
Construit en trois actes, en écho aux lectures d’Ana Magdalena – Stoker, Defoe, Bradbury –, le livre présente des défauts et incohérences, et la chute laisse le lecteur sur sa faim. Mais l’extraordinaire puissance narrative est là, de même que la fulgurance de certaines images, drôles, piquantes, ou l’art de mêler truculence et délicatesse.
Lire la critique sur le site : LeMonde
LePoint
18 mars 2024
Dix ans après sa mort, le Prix Nobel ressuscite avec un inédit, l'histoire d'une femme dans le vertige de l'adultère.
Lire la critique sur le site : LePoint
LeMonde
18 mars 2024
L'écrivain colombien, mort en 2014, travaillait depuis quinze ans à un livre d'amour. Bien qu'imparfaitement achevé, un inédit paraît, emblématique de l'univers du maître.
Lire la critique sur le site : LeMonde
Actualitte
15 mars 2024
Nous nous verrons en août, le dernier bijou de Gabriel García Márquez.
Lire la critique sur le site : Actualitte
Culturebox
15 mars 2024
Tout en étant traversé par les thématiques qui font l’œuvre de l’écrivain, Nous nous verrons en août ne témoigne pas de l’écriture envoûtante du réalisme magique, courant littéraire faisant intervenir le merveilleux dans la quotidienneté et qui caractérise les écrits de Gabriel García Márquez.
Lire la critique sur le site : Culturebox
LesEchos
15 mars 2024
Dans ce roman inédit posthume, publié aujourd'hui dans trente pays, le prix Nobel de littérature Gabriel Garcia Marquez fait valoir le point de vue féminin sur le plaisir sexuel pur. Un petit conte féministe qui ne manque pas de piquant, lorsqu'on prend en compte la réputation machiste du maître du « réalisme magique ».
Lire la critique sur le site : LesEchos
LeFigaro
08 mars 2024
Loin d’être un fond de tiroir, ce magnifique portrait d'une femme déterminée parachève une œuvre littéraire considérable.
Lire la critique sur le site : LeFigaro
LaPresse
08 mars 2024
Un roman posthume de Gabriel García Márquez est publié mercredi en espagnol, une œuvre qui était devenue « indéchiffrable » pour le lauréat colombien du prix Nobel rongé par les pertes de mémoire à la fin de sa vie, selon ses fils Rodrigo et Gonzalo, qui ont dû faire un « travail d’archéologue » pour en rassembler les fragments.
Lire la critique sur le site : LaPresse
Citations et extraits (4) Ajouter une citation
Chaque 16 août à la même heure elle faisait le même voyage, prenait le même taxi, s’arrêtait chez la même fleuriste et, sous un soleil de feu, dans ce même cimetière indigent, venait poser un nouveau bouquet de glaïeuls sur la tombe de sa mère. Puis il ne lui restait plus rien à faire jusqu’au lendemain, à neuf heures du matin, quand le premier bac du retour prenait la mer.

Elle s’appelait Ana Magdalena Bach, était âgée de quarante-six ans, dont vingt-six vécus en bons termes avec son mari, qu’elle aimait et qui l’aimait ; elle s’était unie à lui sans avoir terminé ses études d’arts et de lettres, encore vierge, et sans avoir eu au préalable le moindre amoureux. Sa mère, qui s’était distinguée en appliquant la méthode Montessori dans le primaire, n’avait jamais voulu pousser plus loin de toute sa vie, malgré ses mérites. Ana Magdalena avait hérité d’elle la splendeur de ses yeux dorés, la vertu de la discrétion et l’intelligence de savoir maîtriser son tempérament.
Commenter  J’apprécie          60
« Ana, rentrée à l’hôtel, s’étendit sur le lit avec pour tout vêtement une culotte de dentelle, et sous les pales du ventilateur de plafond qui brassaient à peine la chaleur, reprit la lecture du livre à la page marquée par le coupe-papier…en ivoire.. »

Je me vois bien, aussi voyeur que Marquez, attaché à l’hôtel aller lui demander s’il ne lui manque de rien !..
Commenter  J’apprécie          120
Pour aller à l’île, nous sommes sous les tropiques, où repose la maman d’Ana Magdalena Bach..
«  les hors-bords furent remplacés par le bac. La traversée durait toujours quatre heures, mais avec air conditionné, orchestre et filles de joie.. »

Il est vrai qu’en quatre heures, même si je suis perplexe devant un tel usage là-bas, on peut bien se permettre une petite gâterie !..
Commenter  J’apprécie          70
Elle revint dans l’île le vendredi 16 août par le bac de trois heures de l’après-midi. Elle portait un jean, une chemise écossaise à carreaux, des chaussures simples à talon plat, sans bas, une ombrelle en satin, son sac
à main et, pour tout bagage, une mallette de plage. Sur le quai, dans la file des taxis, elle alla tout droit vers un vieux modèle rongé par le salpêtre de mer. Le chauffeur l’accueillit avec un salut amical et la conduisit en avançant cahin-caha à travers le village indigent avec ses bicoques de torchis, ses toits de palmes de sabal et ses rues de sable brûlant face à une mer en flammes. Il dut faire des cabrioles pour éviter les cochons impavides et les enfants nus qui le taquinaient en simulant des passes de torero. À l’extrémité du village, il s’engagea dans une allée de palmiers royaux où, entre la mer ouverte et une lagune côtière peuplée de hérons bleus, se succèdent les plages et les hôtels de tourisme. Il finit par s’arrêter devant l’hôtel le plus vieux et le plus déchu de tous. Le réceptionniste l’attendait avec la fiche d’enregistrement à signer et les clefs de la seule chambre de l’étage qui donnait sur la lagune. Elle monta l’escalier en quatre enjambées et entra dans une pauvre pièce à l’odeur d’insecticide encore prégnante et presque entièrement occupée par un énorme lit double.
Commenter  J’apprécie          00

Videos de Gabriel Garcia Marquez (17) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Gabriel Garcia Marquez
Troisième épisode de Dans les pages avec la romancière américaine Joyce Maynard. Elle est venue nous parler des livres qu'elle aime, de Gabriel Garcia Marquez, du Petit Prince et de musique.
Bon épisode !
"L'hôtel des oiseaux" est publié aux éditions Philippe Rey, Arthur Scanu à la réalisation
#librairie #joycemaynard #danslespages #millepages #books @editionsphilipperey1918
autres livres classés : amérique du sudVoir plus
Les plus populaires : Littérature étrangère Voir plus


Lecteurs (233) Voir plus



Quiz Voir plus

Quiz sur Cent ans de solitude de Gabriel Garcia Marquez

Comment s´appelle la famille dont l´histoire est contée dans le roman

Buenos Dias
Buendia
Bomdia
Banania

8 questions
678 lecteurs ont répondu
Thème : Cent ans de Solitude de Gabriel Garcia MarquezCréer un quiz sur ce livre

{* *} .._..