Raconter est une sorte de devoir.
Une manière d'honorer, de pleurer, de se souvenir.
Une manière de mener la lutte de la mémoire contre l'oubli.
Ils étaient comme des fleurs qui soudain se fanaient, ces jeunes gens qui maigrissaient, s'étiolaient et mouraient. Comme des fleurs dans un pré d'été, que quelqu'un arrachait et cueillait. Et laissait tomber le long du sentier
Et puisque le deuil est une marée, il n'est donc pas rare qu'il remonte et vous submerge avec une force époustouflante, alors que vous aviez le sentiment que tant de temps s'est écoulé, que les années ont succédé aux années. Mais puisque le deuil est une marée, il n'est pas rare non plus qu'il se retire, vous découvrez à ce moment-là que vous avez les pieds au sec et que vous devriez peut-être vous étirer les jambes et aller faire une promenade
Parce que tu vois, la maladie, elle a beau me mettre à genoux, moi, ma vie,je l'ai passée à genoux. Et de mon plein gré en plus. Du coup, elle se retrouve comme une conne, la maladie ! Bien fait pour sa gueule !
NB. Paul est homosexuel et il n'était pas à genoux pour prier ;-)
Il leur fallait juste un petit peu de fierté. Un tout petit peu de dignité.
Et la capacité de se battre perchés sur des talons d'une hauteur vertigineuse.
Les années vont passer, vont devenir des décennies, Benjamin vieillira et finira par avoir la force de se dire qu’en définitive il s’agit peut-être de composer avec la grâce qui vous a été donnée d’avoir pu partager votre passage sur terre avec quelqu’un – de se réconcilier avec elle, d’être reconnaissant envers elle.
Pour Benjamin, la grâce d’avoir pu dans sa vie aimer quelqu’un qui l’a
aimé.
Le deuil qui vous marque de son sceau devient une partie intégrante de votre personne. Et puisque le deuil est une marée, il n'est donc pas rare qu'il remonte et vous submerge avec une force époustouflante, alors que vous aviez le sentiment que tant de temps s'est écoulé, que les années ont succédé aux années. Mais puisque le deuil est une marée, il n'est pas rare non plus qu'il se retire, vous découvrez à ce moment-là que vous avez les pieds au sec et que vous devriez peut-être vous étirer les jambes et aller faire une promenade.
Nous sommes vivants si peu de temps alors que nous sommes morts pendant si longtemps. Ce n'est pourtant pas si difficile à comprendre ?
- A ce qu'on m'a raconté, ces élans sont blancs à cause d'une disposition génétique. Ils ne sont pas albinos mais bêtement différents. Dans cette région du Värmland, il en existe toute une lignée. Autrefois on leur attribuait des pouvoirs magiques, paraît-il qu'en tuer un portait malheur.
- Qui voudrait tuer un aussi bel animal ? s'exclame maman incrédule.
- Beaucoup de gens. Des gens qui trouvent qu'il n'a rien à faire chez nous , que son existence est une aberration de la nature. Qu'il est dégénéré si tu vas par là.
- Pourtant il existe proteste Rasmus.
- Certes, mais... Oui, non, enfin si, soupire papa. Il existe, ça on ne peut pas lui enlever.
Raconter est une sorte de devoir.
Une manière d'honorer, de pleurer, de se souvenir.
Une manière de mener la lutte de la mémoire contre l'oubli.