J'ai choisi de lire ce roman policier, au plus pur sens du terme, car son auteur
Christophe Gavat vient d'obtenir le Prix du Quai des Orfèvres 2021, cela a joué sur la curiosité et l'envie de découvrir les raisons de l'obtention de ce prix. le jury comprend policiers, magistrats, avocats et journalistes et prend en compte notamment la crédibilité de l'histoire.
Christophe Gavat est commissaire de police, avec à son actif, un parcours pour le moins semé d'embuches. Ledit Quai des Orfèvres, célèbre par son trentième-sixième numéro, a été le siège de la police judiciaire parisienne.
C'est un roman policier pur jus. Très loin de ce que je peux lire d'habitude dans le genre, on touche réellement du doigt du travail de nos officiers de police judiciaire, quel que soit leur grade, leur quotidien, leurs difficultés, les dilemmes auxquels ils font face. Ainsi que l'ordinaire de ces métropoles françaises qui abritent toutes de sortes de trafics, de crimes et de délits. En l'occurrence, nous sommes à Marseille et cela n'étonnera personne qu'au coeur du sujet qu'a choisi de traiter
Christophe Gavat se trouve celui du trafic de drogue, de ses barons – et leur cour de vassaux – et des règlements de compte.
C'est un roman policier pur jus. Très loin de ce que je peux lire d'habitude dans le genre, on touche réellement du doigt du travail de nos officiers de police judiciaire, quel que soit leur grade, leur quotidien, leurs difficultés, les dilemmes auxquels ils font face. Ainsi que l'ordinaire de ces métropoles françaises qui abritent toutes de sortes de trafics, de crimes et de délits. En l'occurrence, nous sommes à Marseille et cela n'étonnera personne qu'au coeur du sujet qu'a choisi de traiter
Christophe Gavat se trouve celui du trafic de drogue, de ses barons – et leur cour de vassaux – et des règlements de compte.
Non seulement on y découvre le monde de ces petits criminels, ces petites-mains de banlieue qui se verraient volontiers parrain de leur cité, mais aussi celui de ces grands criminels, pas plus vertueux que les premiers, qui ne font pas couler le sang eux-mêmes, les dominants, les grands. On y découvre le monde de ces enquêteurs de terrain, de ces policiers, qui croulent tous sous différents titres, on y est assommé par les acronymes qui ne facilitent pas franchement la lecture. Et malgré mon assiduité devant La Crim, je n'ai pas encore réussi à comprendre la différence de fonction entre le commissaire-divisionnaire, la capitaine, chef de groupe à la BRB, ou encore le chef inspecteur divisionnaire.
C'est un roman, quelque part touchant, car c'est le récit d'un véritable policier qui y a mis toutes ses années d'expérience, sa hargne, ses peurs, son coeur et ses drames. Un monde ou à force de côtoyer l'autre côté de la barrière, celui de l'illégitimité, des liens se forment malgré tout. Une voix authentique, brute, qui nous amène au beau milieu d'une bande de durs à cuir, dont pourtant il explore minutieusement les failles. le métier du policier, un travail en équipe, qui forme des liens indéfectibles et forts, parfois conflictuels, parfois filiaux, parfois même amoureux, Ils entretiennent tous des liens parfois ambigus nés de l'excès de proximité d'un travail, usant à certains moments, qui les confronte au pire de ce que l'homme est capable, chacun s'attache alors à retrancher son intimité derrière la porte de son bureau,
Que l'on aime ou pas, cette gouaille de flic authentiquement savoureuse nous entraîne dans le Milieu, au fin fond de ces appartements glauques de cités, qui servent de repaire à tous les petits trafiquants, aussi bien que dans ces hôtels de luxes qui abritent les têtes pensantes. le sordide, et l'abject, côtoient le sublime, non loin de la beauté de ce
cap canaille. La mort ne devient plus qu'un pion sur cet échiquier, dont la partie n'a pas vraiment de fin, et un roi, sans cesse rétabli, jamais mat. Les reines, et les rois, sont immédiatement remplacés dès qu'ils sont mis hors-jeu. On ressent parfaitement le ton un peu désabusé de cet éternel combat contre l'adversaire qui sans cesse se renouvelle. Lorsque l'un pion tombe, dix autres attendent derrière leur chance.
Avec ce récit qui casse toute idée de binarité bien/mal, gentils/méchants, ses personnages peu importe qu'ils soient commandant divisionnaire, lieutenant ou capitaine, mettent à mal eux également toute idée préconçue, il n'y a pas de personnalité univoque, l'auteur s'attache à en complexifier leur personnalité qui ne se limite pas simplement à celle de l'ancien barbouze, autoritaire et sur de lui face au petit « minot » désinvolte et impétueux, à côté de la belle et caractérielle capitaine qui cherche à s'imposer de partout.
Voilà un roman purement marseillais (fans de l'OM, il vous comblera davantage, quant aux autres, respirez et encaissez calmement les tacles), foncièrement policier, d'une simplicité et d'une véracité indéniables, il s'avère redoutablement efficace et très prenant pendant ses 319 pages de fiction.
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