Le
cap Canaille est l'un de mes souvenirs les plus marquants des vacances avec mes parents quand j'étais gosse. Une falaise à pic, sans garde-fou (à l'époque en tout cas), tout près de la route qui serpente dans le col de la Gineste, à 400 m. au-dessus de la Méditerranée.
J'ai trouvé le prologue brillant et littéraire, et puis ensuite j'ai rapidement compris que c'était juste un coup de semonce, et que ce serait assez "factuel".
Pas inintéressant pour autant.
Christophe Gavat est un flic, et ça se sent. Il connaît les procédures par coeur, de même que les moyens modernes à disposition de la police, et on sait qu'il s'agit d'un pré-requis du PQO. Quelquefois, il en fait un peu trop et on a l'impression d'arriver dans un manuel de police, quand c'est pas dans un manuel de mécanique avec sa manie de nommer systématiquement la marque des motos.
Il n'est pas très à l'aise non plus quand il essaie de jouer sur la corde sensible du lecteur, arrivant rapidement dans le creux, frôlant parfois le ridicule.
Les personnages secondaires sont peu approfondis de sorte qu'on les confond facilement.
Néanmoins, l'intrigue tient la route, jouant sur l'opposition entre les bandits d'honneur à la "Heat" qui ont une sorte de respect réciproque pour les flics, et les petites frappes du narcotrafic qui ne respectent rien ni personne.
Le final est également assez réussi, ce qui fait que je n'ai finalement pas envie d'être trop sévère avec Gavat qui, à défaut d'être un bon écrivain, est un flic passionné qui réussit à peu près à nous tenir en haleine avec ce roman bancal et trop didactique.