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Voici le témoignage d'une africaine. Une femme du Libéria qui par sa force de conviction, sa tenacité, sa bonté a réussi à mobiliser des milliers de femmes. En unissant leurs voix et malgré leurs différences ethniques et religieuses, elles se sont fait entendre et ont réussi à déstabiliser l'ordre établi. On se souvient de cette marée de femmes vêtues de blanc, une vraie armée en quête de liberté.
Aujourd'hui, le pays se relève doucement d'une guerre civile qui a duré quatorze ans. Charles Taylor (reconnu en 2012 coupable de crimes contre l'humanité et de crimes de guerre) y avait instauré une dictature. Ses troupes semèrent la terreur partout : 150 000 personnes sont tués, les femmes subissent des violences sexuelles, le peuple entier est affamé et affaibli. Tout est détruit dans les villes et les villages : écoles, hôpitaux, maisons... plus d'eau courante, plus d'électricité.
Jeune élève brillante vivant à Monrovia, la capitale, Leymah Gbowee souhaitait devenir pédiatre. Issue d'une famille modeste, elle eut pourtant une enfance heureuse qui se brisa en 1989. Elle n'a que dix-huit ans lorsque la guerre éclate bouleversant complètement son existence et celle de tout un pays.
Elle nous raconte à travers ce livre son histoire mêlant sa vie intime de femme, d'épouse et de mère – mariée à un homme volage et violent, plusieurs maternités, les vieux démons qui l'assaillent, la séparation avec ses enfants – et sa survie à la guerre, l'horreur et la peur qu'elle côtoie au quotidien. A aucun moment, elle ne s'apitoie sur son sort. Elle rend compte de la réalité dans ce qu'elle a de plus brute. Ce qu'elle a vu, ce qu'on lui a dit, la mort, la faim, la misère, le chagrin, la violence des hommes, l'exil, les campements...
Mais elle est en vie. Ses enfants aussi. Elle comprend qu'il est possible de faire bouger les choses. Et si parfois elle baisse les bras, toujours elle se redresse. Une conscience politique s'éveille en elle. Essayer de s'en sortir, ce n'est pas suffisant. Il faut aller au-delà, aider les autres, voilà le chemin vers lequel il faut cheminer. Ainsi, elle rencontre des gens des milieux associatifs, elle devient assistante sociale, commence par écouter les enfants-soldats, puis elle se rend auprès des femmes qui se livrent entièrement, se mettent à nue, se vident.
Etape par étape, elle nous fait le récit tortueux et souvent douloureux de son combat pour la paix, parsemé de dépressions, de solitude, de misère et de l'alcool qui l'aide à tenir.
Un récit émouvant d'une femme emplie d'une force infinie devenue une militante incontournable et le porte-parole des femmes africaines. À L'origine de nombreuses associations féminines dans toute l'Afrique, elle a reçu en 2011 avec Ellen Johnson Sirleaf, présidente de la république du Libéria depuis 2006 (première femme chef d'état en Afrique) le prix Nobel de la paix.
Lien : http://lesmotsdelafin.wordpr..
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Cette autobiographie de Leymah Gbowee est séparée en trois parties : sa vie avant de devenir militante pour la paix, les actions de masse et les sit in des femmes pour la paix et sa carrière de militante depuis le départ de Charles Taylor.

J'ai été plusieurs fois très émue par les propos de Leymah et par son courage dans les combats qu'elle a menés ou par le courage nécessaire pour se livrer tel qu'elle le fait. Elle regarde sans concession mais sans jugement la jeune femme qu'elle a été, qui a assisté à la destruction de son monde à 17 ans quand la guerre éclate et fait voler en éclat tous ses espoirs et ses certitudes, puis qui a sombré dans la dépression liée à un avenir incertain et une relation conjugale abusive. Toute la première partie du livre est d'ailleurs orientée vers la réparation de ses premières blessures avant d'avoir été capable d'aider les autres autour d'elle.

Son rapport à la foi est ainsi très intéressant. Elle décrit son éducation très religieuse et sa perte de confiance en Dieu au début de la guerre, qu'elle retrouvera petit à petit au fil de son parcours et qui pour elle se dépeint à travers l'aide qu'elle peut apporter aux autres. Une phrase m'a marquée : “je n'avais pas encore assez la foi et je n'ai pas pu aider cette jeune femme”. Je suis agnostique, en partie car je suis souvent dégoûtée par les horreurs qui peuvent arriver au nom de la religion, que ce soit dans l'histoire ou aujourd'hui et j'ai été émue que cette femme extraordinaire lie sa capacité à aider les autres à sa foi qui dans son cas grandit et soutient.

Son autobiographie est donc traversée par cette foi et aussi par une croyance en la magie de la parole qui sauve, permet de pardonner, de protéger, de prendre confiance en soi et de réaliser ce qu'on dit, les ateliers menés avec les femmes étant des ateliers où la parole permet de libérer le poids sur leurs épaules, de créer une communauté, de femmes de douleurs et de se réaliser en découvrant des aspects qu'on aime chez soi, de changer le point de vue sur soi.

Par la parole, on peut créer l'espoir, la résilience , la force et c'est une vraie histoire d'empowerment (même si je n'aime pas ce mot) qui permet de mettre en action ce qu'on possède en puissance.

J'ai été surprise qu'elle ne parle pas de la grève du sexe qu'ont mené les femmes au Libéria et qui est la première chose qu'on voit si on tape son nom sur internet. Elle en dit une phrase à un moment mais ne nous explique même pas ce qui s'est effectivement passé et si ça a été un véritable outil ou un rideau de fumée médiatique. Pour elle, l'action militante passe surtout par la formation des femmes à être capable de repérer les premiers signes de tension et à être capable de les désamorcer, par la création de réseaux de solidarité et aussi par la justice de réparation pour être capable de vivre ensemble après une guerre civile aussi meurtrière.

La dernière partie est moins émouvante car elle parle plus de ses réalisations mais plus intéressante car elle correspond à la partie de sa vie où elle s'est formée et où elle a appris à théoriser la résolution de conflit et la construction de la paix. J'ai été surprise de voir que les auteurs qu'elle cite comme les plus inspirants ne sont pas tous traduits en français (par exemple le kényan Hizkias Assefa).

Un livre très inspirant car malgré toutes les épreuves traversées, c'est une véritable déclaration d'espérance.
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Leymah Gbowee nous délivre ici un témoignage bouleversant. Tout commence en 1989, au Liberia alors qu'elle est une jeune fille pleine de rêve, dont celui de poursuivre ses études jusqu'à devenir pédiatre. Ses parents donnent une fête en son honneur, ce sera le dernier jour de bonheur de sa vie avant que tout bascule. Démarre brusquement une terrible et sanglante guerre tribale, où pillages, viols, meurtres n'épargnent personne pas même les bébés. Pour survivre, Leywah n'a pas d'autre choix que fuir avec sa famille. Dotée d'une rage de vivre extraordinaire, elle va finir par fonder un mouvement feminin réunissant des femmes de toutes origines qui vont s'élever et protester pour obtenir la paix. le prix Nobel de la paix va lui être remis en 2011.
C'est un témoignage qui m'a beaucoup touchée.
Leywah s'adresse au lecteur avec une franchise désarmante, un peu comme une confession, elle ne cache rien de ses doutes, de ses failles et de ses erreurs.
J'ai trouvé ce livre passionnant, car s'il est documenté il n'est en rien rébarbatif. Il n'est pas non plus trop auto centré. La plume est pudique mais semble ne rien omettre.
Elle a vécu mille vies, et autant d'épreuves. Elle est tombée et s'est relevée moultes fois. Elle nous transporte dans son pays, nous voyons des massacres et des horreurs perpétrées par des enfants soldats. Elle aborde des sujets dont nous entendons peu parler en Europe.
Elle nous parle également de sa vie personnelle. Des traumatismes qui l'ont ponctué et lui ont laissé des cicatrices à vif. Mais elle nous parle également de moments de bonheur.
C'est avec humilité, dans de brefs paragraphes, qu'elle parle des prix qu'elle a reçu.
Bref, je ne veux pas trop en dire mais je vous recommande cette biographie sur cette femme au parcours exceptionnel et aux très belles qualités humaines.
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Dans Notre Force est Infinie, Leymah Gbowee mêle la grande et la petite histoires, son parcours personnel de femme, de soeur et de mère, et la guerre civile qui dévaste son pays.
Leymah Gbowee s'investit tellement dans une croisade pour la paix, qu'elle se retrouve contrainte à faire passer les siens après sa Cause.
Curieusement son récit est très factuel, l'écriture presque journalistique, alors que la narratrice est impliquée corps et âme dans son combat pour la vie et l'honneur des femmes. Au nom de la véracité historique -il s'agit d'un témoignage- les faits sont méticuleusement retranscrits, et l'on apprend beaucoup sur les événements tragiques qui ont déchiré la population civile libérienne. Mais mes passages préférés sont ceux-moins nombreux- où l'auteure parle de son combat pour élever ses enfants dans ce contexte de violence, et des relations qu'elle entretient avec les hommes et les femmes proches de sa sphère intime.
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Pour Leymah, le chemin est évident, mais il ne sera pas sans difficultés et c'est avec un grand courage qu'elle poursuit son destin au détriment de sa vie familiale.
Marquée très jeune par les horreurs de la guerre civile, poussée par des prémonitions, forte du soutien de sa famille et de son peuple, Leymah Gbowee passe sa vie à défendre les femmes et les enfants du Libéria.
Pourtant affaiblie par les maternités successives, par les violences conjugales, les privations et les fuites répétées face aux rebelles, elle se relèvera toujours pour apprendre davantage et être utile.
Volontaire dans un groupe pour la guérison des traumatismes, elle redonne espoir aux ex-enfants soldats mutilés. Et surtout elle pousse les femmes à parler dans des réunions autour des thèmes "Être une femme, Couronne et épines, Se délester du poids"
Elle guide les femmes vers le vote et dans des manifestations inspirées de ses lectures de Gandhi pour influer sur le processus de paix, elle aide Ellen Johnson Sirleaf dans sa campagne électorale.
Après de nouvelles études aux États-Unis sur la justice réparatrice, elle interviendra dans de nombreuses manifestations internationales. Un film documentaire sur son action primé aux États-Unis va relayer sa cause dans le monde entier.
Avec Carol Mithers, Leymah Gbowee retrace son enfance, sa lutte pour la paix, mais aussi sa vie personnelle assez chaotique. Malheureusement, son devoir passe toujours avant ses enfants qui sont élevés par sa soeur. Et pourtant, elle dit en fin de livre, en parlant de ses peurs:
" Les miennes, c'était d'avoir des enfants en situation d'échec et de vieillir seule."
Ce document est un témoignage intéressant sur les difficultés de vie en Afrique, notamment pour les civils et surtout les femmes. Il aurait été plus marquant avec une meilleure maîtrise du contenu et du style.
Lien : http://surlaroutedejostein.o..
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Je ne jugerai pas le parcours de cette femme infiniment respectable (le parcours comme la femme). Malheureusement, on ne peut pas s'intéresser à tout ; et c'est mon cas…j'avoue que la question africaine dans sa globalité ne me passionne pas plus que cela. Les soubresauts du Libéria en font partie.
J'aurais aimé que ce livre aiguise mon attention à ce propos….hélas, tout un tas de raisons font que je l'ai trouvé plus ennuyeux qu'autre chose.
Le gros reproche de ce livre, c'est le style, la forme. Un ouvrage écrit en « collaboration avec » ; un ouvrage qui n'est donc pas de son auteur, mais le fruit d'une retranscription des propos de l'auteur par la collaboratrice. Et cela change tout.
Ce récit n'a pas de style, est sans relief, sans saveur, sans piquant, sans marque particulière. Ce récit m'est apparu comme une succession de fait, d'évènements.
Je suis restée complètement en dehors de ce que j'ai lu ; ne me suis à aucun moment sentie concernée par ce qui aurait dû me concerner, et me remuer.
Encore une fois, le parcours et l'engagement de cette femme ne sont absolument en cause.
L'avenir de l'Afrique est entre les mains de ses femmes dont les ressources et le courage sont inépuisables. Dommage qu'ici, cela n'ait pu être démontré avec plus de force et de persuasion.

Lien : http://leblogdemimipinson.bl..
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Il me faut tout d'abord exprimer mon immense respect et admiration envers Leymah Gbowee tant pour le courage dont elle a fait preuve tout au long de son existence que l'honnêteté avec laquelle elle se dépeint dans cette autobiographie sans fard, ni complaisance.
Leymah Gbowee est une adolescente brillante qui rêve d'être pédiatre alors qu'éclate la guerre civile au Libéria. Sa vie et celle de tous ses compatriotes en seront à jamais bouleversées. de 1989 à 2009, elle va connaître pas moins de deux guerres, l'exil et la douloureuse condition de réfugiée. Par ricochet, sa vie intime sera tout aussi riche et chaotique : 4 maternités rapprochées avec un homme infidèle, alcoolique et violent, des relations compliquées avec ses amants et ses parents, de longues périodes de doutes et de dépressions soignées par la bouteille.
Au milieu de ce marasme émerge peu à peu une volonté de lutter qui passe tout d'abord par une aide aux enfants-soldats, autant jouets que victimes du sinistre Charles Taylor, puis par un engagement auprès des femmes-martyrs. Ce combat, mené avec une énergie folle et parfois avec des moyens originaux (la grève du sexe pour pouvoir se faire entendre des hommes), portera ses fruits avec l'exil du dictateur en 2003 et l'élection d'Ellen Johnson Sirleaf, première femme chef d'état en Afrique, avec qui elle partagera le prix Nobel de la paix en 2011.
Tout au long de ce formidable récit, on suit au plus près Leymah. Elle nous fait ainsi partager non seulement l'éveil d'une conscience politique, la construction de stratégies avec comme modèles Gandhi ou Mandela mais aussi la difficulté de concilier une vie de militante de choc avec celle de mère à la tête d'une famille monoparentale qu'elle doit confier à une de ses soeurs, elle en est d'autant plus touchante. A la fin de cette trajectoire, on mesure combien l'éducation, le courage, la rencontre et la confiance de certaines personnes clés constituent les éléments phares d'une émancipation.
Le seul petit bémol à apporter serait le style, un peu plat qui affaiblit le propos, les références incantatoires à un Dieu surpuissant et un côté « yes, we can » qui apporte une tonalité de prêche évangéliste parfois pénible pour une lectrice française laïque.
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En 1989, Leymah Gbowee âgée de dix-huit ans doit tirer un trait sur ses rêves d'études supérieures et sur l'avenir de pédiatre qu'elle projetait. Son pays le Liberia est en proie à une guerre civile menée par Charles Taylor. Ce n'est qu'un début, le pays durant quatorze longues années est mis à feu et sang. Des enfants soldats, des femmes violées, une population obligée de fuir. Leymah Gbowee connaît la séparation d'avec les siens, un mauvais mari qui la trompe et l'exil. Si elle se bat pour nourrir ses quatre enfants, elle s'engage aussi auprès de son peuple. Agir sur le terrain auprès des femmes, ces épouses, mères ou soeurs qui manifesteront en 2003 pour que des négociations sur la paix aient lieu.

J'aurais dû vibrer à cette lecture en me disant que cette femme peut nous apprendre beaucoup de choses. Tant de détermination et de courage pour Lyemah Gbowee qui n'a pas honte de ses défauts ou de ses moments de faiblesse. Mais son récit passé entre les mains de Carol Mithers a glissé sur moi.
Je suis restée imperméable au style scolaire, à cette mise en avant sur la scène de certains aspects de la vie de femme de Leymah Gbowee. L'esprit d'analyse, la globalité d'une situation se sont faits ressentir par leur cruelle absence. le tout au profit de certains points qui sont plus à même d'amener des larmes dans les chaumières qu'une véritable réflexion ou à pousser des femmes à se prendre par la main et à se dire « je peux le faire ».

http://fibromaman.blogspot.fr/2013/03/leymah-gbowee-notre-force-est-infinie.html
Lien : http://fibromaman.blogspot.f..
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Leymah Gbowee se met à nue : elle raconte sans fards et sans apitoiement ce qui fut sa vie d'avant, d'avant la reconnaissance. Des étapes comme des jalons qui font de cette femme Prix Nobel de la paix 2011, un symbole de la femme africaine.

Jeune fille ambitieuse de Monrovia et très vite jeune mère prise dans l'engrenage de la violence ; Leymah Gbowee apprend à ses dépens que la guerre civile - fait de quelques hommes - détruit tout sur son passage - mais plus cruellement encore les femmes et les enfants.

Rattrapée par la misère, poursuivie par la dépression et tentée de baisser les bras, elle comprend peu à peu que sa "force est infinie" et se forge un destin à coup de volonté.
Lien : http://www.quartier-livre.fr..
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Le parcours de Leymah Gbowee, prix Nobel de la paix en 2011.

J'aurais voulu aimer ce livre. J'aurais désiré ne plus le lâcher, corner de nombreuses pages, relever certains passages pour mieux y revenir plus tard. J'aurais souhaité crier : lisez-le ! Découvrez cette femme hors du commun !

Leymah Gbowee a beaucoup à apprendre aux femmes du monde entier. Quel dommage qu'elle ait été aussi mal dirigée. Notre force est infinie – quel beau titre – est une lecture scolaire qui manque de souffle. J'ai eu le sentiment de lire des entretiens retranscrits, faiblement retravaillés par Carol Mithers.

J'aurais nettement préféré un dialogue portant sur plusieurs thématiques entre ces deux femmes plutôt que cette suite d'évènements responsables d'une lecture sans relief et bien trop factuelle. le lecteur passe à côté de sujets passionnants et rarement évoqués par une femme africaine. J'aurais été intéressée par une analyse plus poussée et le développement des ateliers de femmes. Ces femmes qui n'ont jamais la parole et qui, même entre elles, n'évoquent que très peu leurs conditions de vie.

Leymah Gbowee méritait mieux.
Lien : http://www.audouchoc.com/art..
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