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Critique de Mirliton


Genet s'inspire d'un fait réel dans sa pièce, le meurtre par les soeurs Papin de leur maîtresse et de sa fille.
A la sortie de la pièce, beaucoup ont voulu y voir une représentation de la lutte des classes, une révolte du marginal contre la société conformiste,...

Mais les Bonnes sont hors de toute réalité. La pièce se construit dès le début comme un huis clos perverti, où les apparences règnent et prennent le pas sur le réel. Les bonnes jouent à être Bonne, à être Madame, à être Criminelles... mais qui sont-elles au final? Possédées par leur condition, dépossédées de toute humanité, elles ne retrouvent d'identité que lorsqu'elles jouent un rôle. Et ce dernier finit par avoir raison d'elles: Claire et Solange sont contraintes de devenir les masques qu'elles ont forgés, ceux de la Sainte et de la Criminelle.

Genet joue avec les conventions théâtrales et sociales pour montrer toute la cruauté des relations humaines et du regard destructeur que nous portons les uns sur les autres. C'est ici l'échec de l'identité: il est impossible d'être soi-même, cela n'existe pas. Et l'issue de ce jeu de dupes est nécessairement fatale: c'est sans doute une de ses pièces les plus cruelles (malgré le grotesque qui la colore), davantage que le Balcon où les miroirs virevoltants du déguisement entretiennent le tourbillon. Dans les Bonnes, la fin est un couperet, un jugement sans appel.
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