Tu dois penser à moi comme à une bête de somme, et tu n'as pas tort. Ma vie ressemble à un cauchemar. Mais c'est notre lot à tous. Autour de moi, la bataille gronde et les hommes tombent. Ici, je sais que je ne suis rien. Je ne suis qu'un parmi les autres, machine à tuer, à broyer, à déchiqueter.
Je ne peux te cacher que la guerre me meurtrit. Je sens l'odeur de la mort chaque jour plus proche.
J'ai si peur de n'être plus jamais le même, de ne plus me reconnaître. L'horreur me ronge la nuit et le jour, jusque dans mes rêves.
Tu disais que vous vous connaissiez depuis toujours ; pour toujours, car les "je t'aime" des enfants se conjugent au-delà du temps
Quand tu me manques trop, je regarde le monde avec tes yeux, pour ne rien perdre. Tu es mon refuge, mon univers.
Je suis sûre que ce soir, nous regardons la lune ensemble puisqu'elle rayonne jusqu'à toi, pour te tenir chaud dans cet ailleurs si froid.