Léonard De Vinci, un drôle d'oiseau

Lisa Gherardini n’avait rien qui pût m’émouvoir autant que ce que je m’employais à reproduire sur la toile : le mystère.

Toujours faire mieux et plus vite, alors que moi, j’aime regarder, admirer, analyser, prendre mon temps en quelque sorte.

La légende veut que lorsque mon maître vit mon oeuvre, il décida sur-le-champ d’arrêter la peinture.

- Ton plus gros défaut est ta fainéantise ! Tu commences tout et tu ne finis rien. Mais peut-être me diras-tu qu'il ne s'agit pas de flemme, mais plutôt de ne pas finir pour ne jamais toucher à la perfection.

- La perfection n'existe pas !

Je suis heureux de me réfugier au plus près du ciel et de ses oiseaux qui planent au-dessus de ma tête. C’est ici aussi, dans ces collines couvertes d’olivier, que j’ai saisi toute la puissance de la nature.

Je vivais dans ce que l’on pourrait nommer une « famille recomposée ». Je ne sais si le terme est exact, mais c’est ainsi que je qualifierai cet assemblage familial!

Pour moi, disséquer des cadavres, ce n’était pas seulement comprendre la mécanique du corps, mais aussi saisir le sens de l’univers en son entier, car, j’en suis convaincu, l’homme et l’univers sont indissociables dans leur fonctionnement.

Terminer: un mot qui n’a pas toujours été le plus représentatif de mon travail et de ma personnalité …

Je voulais cette souffrance tout à moi. Je souhaitais la comprendre, la pétrir entre mes pinceaux, la colorer de ma peinture à l'huile. [...] Je voulais que tout soit en demi-teintes pour laisser entrevoir que les certitudes n'existent pas, que le doute en revanche est toujours là. Il me fallait aussi laisser supposer que cette pensée incertaine était toute à elle, à la Joconde, et que je n'étais que celui qui en trace le contour. Son sourire, et j'en suis encore là aujourd'hui, ne devait ressembler à aucun autre. Pour moi, il n'avait jamais existé et devait seulement représenter la pensée face au monde trouble des hommes. Mona Lisa me disait tant de choses sans parler.

Il suffit que l’on veuille me contraindre pour que la flamme de mon inspiration baisse ou s’éteigne.