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Critique de Aline1102


David King-Ryder, un compositeur britannique, se suicide le soir de la première de son nouveau spectacle, une comédie musicale adaptée du Hamlet de Shakespeare. Pourtant, King-Ryder semblait enfin avoir retrouvé le succès après lequel il courrait depuis plusieurs années...

Quelques jours plus tard, l'inspecteur Linley doit se rendre dans le Derbyshire afin d'enquêter sur la mort de la fille d'un ancien collègue du Yard. Nicola Maiden était partie camper dans la lande autour de Maiden Hall, la propriété de ses parents, mais n'est jamais rentrée chez elle. Pourtant, cette étudiante modèle n'avait, selon ses parents, aucun ennemi ; bien au contraire, Nicola était tellement gentille que tout le monde l'adorait.

A quelques pas du cadavre de la jeune fille, on retrouve le corps d'un jeune homme tout de noir vêtu. Personne ne peut l'identifier et, d'après les Maiden, il ne faisait pas partie des fréquentations de Nicola.

Linley, furieux contre Barbara Havers qui a perdu son grade de sergent, décide de choisir Winston Nkata pour le seconder durant cette enquête qui s'avère délicate. Mais Havers et Nkata n'en font qu'à leur tête et Barbara se joint tout de même à eux, au grand regret de Linley.



De nombreux événements anime ce roman assez long mais passionnant d'Elizabeth George. Entre le suicide du compositeur et les déboires de son fils, l'ancienne carrière d'Andy Maiden au sein du Yard, les mensonges de Nicola Maiden, la rétrogradation de Havers, le cadavre du jeune inconnu... le récit est finalement très dense. Pourtant, on ne s'y perd jamais. La personnalité des différents personnage est clairement décrite dès qu'ils apparaissent, ce qui facilite la compréhension de l'intrigue.

J'aime beaucoup le titre français du roman, qui me semble très adapté aux diverses situations qui sont décrites par l'auteure. La plupart des personnages que l'on rencontre au fil de l'histoire font justement preuve d'une patience d'ange.

Les Maiden, tout d'abord. Nan Maiden, la mère de Nicola, fait preuve de patience envers sa fille. Les fugues à répétition, les aventures amoureuses incessantes, les excentricités de Nicola, sont tolérées de façon presque surprenante par Nan.

Andy Maiden, quant à lui, a fait preuve d'une extrême patience lorsqu'il a finalement appris la nature exacte des activités de Nicola à Londres. Quel père accepterait d'offrir une somme d'argent colossale à sa fille pour l'empêcher de tomber aussi bas ? Andy est allé jusqu'à s'endetter pour convaincre Nicola de laisser tomber sa nouvelle profession (Attention, spoiler !!!) d'escort-girl pour clients fortunés.

(Fin des spoilers)

Samantha, la cousine de Julian Britton, se dévoue pour aider le jeune homme à rénover le manoir de la famille. Amoureuse de son cousin et souhaitant l'épouser afin d'assurer la descendance des Britton, elle supporte pourtant avec une grande patience la liaison de Julian avec Nicola Maiden.

Barbara Havers, enfin, est excellente dans ce roman. Malmenée par Linley, qui estime que la rétrogradation de Havers au rang de constable n'est pas une punition suffisante pour l'insubordination dont elle a fait preuve, Barbara sert pourtant les dents. Grâce à Nkata, elle parvient à se mêler de l'enquête en cours et finit par suivre les bonnes pistes. Parce que Barbara écoute son instinct. Et même si sa vie privée n'est pas toujours facile, elle parvient à la mettre de côté quand elle travaille ; contrairement à Linley qui rumine une fois de plus ses problèmes de couples. Aveuglé par son admiration pour Andy Maiden, l'inspecteur Linley va passer à côté de nombreux indices importants pour l'enquête. Heureusement pour lui, Havers et Nkata sont là pour sauver les meubles !

Une patience d'ange est donc un très bon polar de la série Havers et Linley. La psychologie des personnages est exploitée à fond par l'auteure qui parvient presque à nous faire oublier que des meurtres ont eu lieu : la police recherche un coupable, certes, mais on a plutôt l'impression d'être plongé dans une analyse sociologique que dans un roman policier, tant les pensées intimes de chacuns des personnages et les différences sociales existant entre eux sont soulignées par Elizabeth George.
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