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Critique de StCyr


Ce roman composite, en partie épistolaire, s'ouvre sur une citation de Luc 13:24 “Efforcez-vous d'entrer par la porte étroite”; c'est dire assez l'atmosphère de puritanisme protestant qui attend le lecteur dans se roman qui a pour cadre la bourgeoisie havraise. Cette citation liminaire est renforcé par le passage du livre où le pasteur de la congrégation choisit et commente le verset de Mathieu 7:13 : “Entrez par la porte étroite. Car large est la porte, spacieux est le chemin qui mènent à la perdition, et il y en a beaucoup qui entrent par là”.

Le corps principal du récit traite d'amours adolescentes contrariées. Jérôme aime Alissa, sa cousine, depuis sa tendre enfance, mais celle-ci inexplicablement, est prise d'une lubie de sacrifice en faveur de sa soeur cadette Juliette, qui est secrètement éprise de celui-ci, alors qu'Abel, ami de Jérôme, et amoureux de cette dernière, qui n'éprouve rien pour lui. Par dépit et secouée par le peu d'échos que son amour éveille dans le coeur de Jérôme, tout à Alissa, Juliette précipite ses fiançailles avec un honnête négociant en vin peu raffiné par les grâces de la culture. S'ensuit une relation épistolaire d'Alissa vers Jérôme, que ses études et son appel sous les drapeaux ont éloigné. Mais le temps à passé, rien de ce qui a été vécu, qui à subit les assauts du temps, ne reste identique; et tout passe… nevermore! dirai le corbeau de Poe. Lorsque sonne le temps des retrouvailles, la gêne s'est glissée entre eux, leur relation se déroule sous le signe de la contrainte…

Cet amour éthéré, cet obsession de la sainteté, de la vertu, chez Juliette, ses subtilités et ses détours, cette pudibonderie, mon laissé indifférent sinon passablement agacé. De l'aveu du narrateur d'ailleurs même, “un peu moins orgueilleux, notre amour eût été facile”. Je n'adhère que rarement, en effet, à ces sortes d'amours déracinées de leur indispensable terreau de passions humaines et terrestres, et la déclaration de l'Amant de Lady Chatterley me semble bien plus belle, car plus humaine : "Je t'aime avec mes couilles et tout autant avec mon coeur". Clairement l'oeuvre de Gide qui m'a le moins transporté.
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