Rien de mieux pour moi qu'un roman de
Karine Giebel pour m'immerger en quelques lignes dans une histoire.
Et oui, avec elle, ça fonctionne toujours !
Ce livre parle d'une rencontre improbable.
Deux hommes que tout oppose.
Deux destins qui se sont croisés par le plus grand des hasards.
Deux vies écorchées qui ne cherchent qu'à fuir.
Car chacun a ses raisons de vouloir partir loin.
Chacun a ses douleurs et aussi ses lourds secrets.
Dans ce roman, nous sommes en perpétuel mouvement.
On roule droit devant avec François et Paul, ces deux personnages extrêmement attachants et aux caractères bien différents.
On observe ce lien étrange qui se tisse entre ces deux individus.
Leur histoire est bien creusée. Elle est triste d'un côté et sombre de l'autre.
Elle est émouvante aussi parfois.
On comprend la motivation de chacun à vouloir rester avec l'autre.
Beaucoup de scènes d'action entrecoupent les passages en voiture.
On ne s'ennuie pas.
Les changements de décors sont nombreux, telle une tumultueuse cavale.
Certains passages sont violents.
Et le temps défile toujours inlassablement pour rappeler qu'il y a une fin.
J'ai apprécié la démarche de l'auteure pour dénoncer certaines vérités.
J'ai été surprise de découvrir que le personnage de Llaria assassiné au début du roman a bel et bien existé.
Ce roman est un bel hommage pour la journaliste Llaria Alpi et son cameraman Miran Hrovatin assassinés en Somalie, alors qu'ils menaient une enquête sur le trafic international de déchets toxiques.
L'auteure a habilement imaginé son histoire à partir de cet événement réel.
Avec son roman, Karine Giebel tente de mettre en lumière le travail de cette courageuse journaliste, pour qu'il ne reste pas dans l'oubli.
Cette histoire a pour fond une dénonciation des trafics mafieux, du consentement des gouvernements qui participent à ces opérations dans le plus grand secret.
On est aussi amené à réfléchir sur notre manière de consommer et sur la question de savoir où vont nos appareils usagés qui contiennent des substances dangereuses.
On crie à l'injustice pour ces peuples Africains qui subissent une misère de plus pour enrichir les escrocs.
À travers son histoire,
Karine Giebel aborde aussi d'autres thèmes douloureux comme la maladie, la mort, l'abandon et la solitude.
Elle amène en même temps le lecteur à s'interroger de manière plus positive sur l'authenticité des relations d'une vie, sur la notion d'amitié, sur la bravoure et le dévouement.
À lire.