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Critiques filtrées sur 4 étoiles  
En 1952, l'URSS parade aux JO. Tout le monde admire ses sportifs de très haut niveau. Ce merveilleux système pourrait bien faire des envieux, d'autant que toute la population se réjouissait d'habiter ce si beau pays parce que, évidemment, tout était super... Oui mais derrière cette belle image que renvoyait ce pays se cachait un tout autre visage. Il était interdit de critiquer sous peine d'être envoyé très loin, les gens se méfiaient les uns des autres, des espions surveillaient partout. GiedRé a même eu un oncle qui, après avoir collé des affiches dans la rue, s'est retrouvé emprisonné pendant 5 ans. Sa propre mère n'avait le droit de lui rendre visite qu'une fois par an. Pourtant, GiedRé ne garde pas un mauvais souvenir de ces années passées en Lituanie, trouvant dans chaque situation difficile du positif. Aujourd'hui, avec son regard d'adulte, elle entrevoit différemment les choses...

Née à Vilnius en 1985, au temps où la Lituanie faisait encore partie du bloc soviétique avant qu'elle ne retrouve sa souveraineté en 1990, GiedRé garde quelques souvenirs des quelques années passées là-bas. Groupés à ceux de sa mère, de son frère et d'un de ses oncles, elle nous raconte son enfance avec ses yeux d'adulte. Des situations cocasses à certaines parfois plus tragiques en passant par des moments agréables, certains sûrement inoubliables. Avec le recul, l'exil de la Lituanie vers la France, elle se rend compte aujourd'hui que la vie n'était pas facile là-bas, ses parents ayant pourtant été privilégiés de par le statut de son grand-père. Avec beaucoup d'humour et de dérision, elle rend très attachante la petite fille qu'elle était. Graphiquement, le trait naïf, enfantin et très coloré de Holly R sied parfaitement à cet album touchant et plein de fraîcheur.
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GiedRé est plus connue pour ses « chansons rigolotes sur des trucs pas très rigolos », qu'elle chante avec sa guitare et ses jolies robes enfantines et colorées. Elle vient ajouter une corde à son arc d'artiste avec cette bande-dessinée à l'image de son art, qui raconte avec un faux ton naïf des anecdotes, pour certaines assez sinistres, de sa jeunesse en Lituanie.

Quand GiedRé naît en 1985, la Lituanie est encore un satellite de l'URSS, soit un endroit où « si on vous demandait, il fallait répondre que tout était super et qu'on était très contents… parce que l'endroit où on envoyait les gens qui disaient que c'était pas super était encore moins super », à l'instar de cet oncle envoyé au goulag plusieurs années pour avoir collé des affiches anti-URSS. Outre l'absence de liberté de parole, cette bande dessinée raconte la vie difficile et paradoxale dans une République soviétique, faite de rationnements (anecdote douce-amère de ces queues se formant par opportunité – s'il y a des gens qui attendent, c'est forcément pour quelque chose de bien – pour au final repartir avec un bien inutile), de privations sur tout, la nourriture, les meubles (il fallait demander une autorisation à son patron pour avoir le droit d'obtenir un ticket d'achat de meubles ! qu'on obtenait plusieurs années après) sauf pour les apparatchiks et les personnes avec du réseau qui avaient accès à des biens de luxe (les fameux petits pois formant le titre de la bande dessinée).

Et pourtant, ces anecdotes rudes sont adoucies par le regard de cette petite fille pas comme les autres qui voit, de sa hauteur d'enfant, des choses normales là où elles nous paraissent extraordinaires, et sait en tirer le bon côté, à l'instar de cette gomme ou de ces chewings-gums rapportés de l'étranger par des amis, qui s'empressaient de tout partager entre copains, cette générosité de ceux qui n'ont rien qu'elle ne retrouvera pas à son arrivée en France… Mention spéciale au travail de Holly R., qui avec ses crayons de couleurs, retranscrit à la perfection ce ton doux-amer en noyant le sinistre sous des couleurs acidulées. Un album à découvrir !
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Auteure, compositrice, interprète et humoriste, GiedRé se fait aujourd'hui scénariste de bande dessinée. Illustré par Holly R, l'album se veut autobiographique et retrace l'histoire familiale de l'artiste en Lituanie dans les années 1980-1990, alors que le pays fait encore partie de l'URSS. le climat dans lequel GiedRé a grandi est donc assez éloigné de celui des petites filles occidentales de la même époque, et c'est avec ce quotidien qui nous est, pour la plupart, totalement étranger qu'elle entreprend ici de nous familiariser. le récit est relaté à hauteur d'enfant (l'artiste est née en 1985 et quittera son pays pour la France à l'âge de sept ans) et mêle, comme c'est le propre de ce type de récit et dans la droite lignée d'un « Persépolis » ou, plus récemment d'un « Arabe du futur », petite et grande histoire. GiedRé naît donc en Lituanie au milieu des années 1980 et est le fruit d'une union entre le fils d'un apparatchik (membre haut placé du parti) et d'une femme de plus modeste condition et dont le frère a même passé plusieurs années dans un camp d'emprisonnement. La petite fille dépeint son quotidien avec une candeur touchante qui fait le charme de ce type de récit et nous décrit une enfance heureuse mais marquée par un certain nombre d'incongruités qui feront évidemment tiquer et permettent de mesurer le fossé idéologique séparant alors l'ouest et l'est de l'Europe. le premier aspect sur lequel l'autrice a tenu à insister concerne les privations. Les habitants de l'URSS n'ont alors accès qu'à des produits très limités, si bien que le moindre aliment sortant de l'ordinaire rapporté par un membre de la famille fait figure de véritable trésor, qu'il s'agisse d'un simple chewing-gum, de bananes ou, pour expliciter le titre, d'une boîte de petits pois (le top du luxe, réservé aux membres du parti et leur famille). L'autrice a également été marquée par les files d'attente interminables se formant de façon soudaine près d'un magasin dans l'espoir de récupérer des produits frais (mais sans savoir ce que seront ces produits…), ou encore par le système de tickets qui permettait d'acheter, par exemple, des meubles, mais avec des délais ridiculement longs.

GiedRé parvient également par le biais de petites scénettes bien choisis à nous faire ressentir l'atmosphère lourde et oppressante qui pesait alors sur les citoyens, condamnés pour leur propre survie à se méfier de tout le monde et à n'émettre aucune critique à l'égard du régime, sous peine d'emprisonnement et de déportation. L'album n'est pourtant pas plombant, loin de là, puisqu'il s'en dégage une fraîcheur bienvenue qui apporte un contrepoids agréable à la lourdeur de l'ambiance soviétique. La bande dessinée relate aussi succinctement les étapes qui conduisirent à l'indépendance de la Lituanie (proclamée en mars 1990) et aux conséquences de cette rupture avec l'URSS. En parallèle à cette grande histoire (à laquelle participera essentiellement la mère de l'autrice), la petite GiedRé nous abreuve d'anecdotes rigolotes concernant ses facéties d'enfant, qu'il s'agisse de son insistance pour se faire baptiser dans le seul but d'obtenir des chewing-gum, de sa frayeur d'aller aux toilettes dehors lorsqu'ils paraient à la campagne, ou encore de son habitude prise avec son frère de capter les signaux de la télé du voisin pour les regarder jouer à leurs jeux vidéo. Des moments plein de tendresse et qui témoignent d'une enfance relativement heureuse. Il s'agit d'ailleurs là d'une dimension intéressante de l'ouvrage qui entend ne rien cacher de la dureté des conditions de vie des habitants de l'URSS à l'époque, sans pour autant rejeter la totalité des initiatives mises en place par le régime, ce qui permet à l'autrice de ne pas tomber dans l'écueil du « méchants communistes » contre « gentils capitalistes ». Évidemment, il est alors bien plus agréable de vivre en Europe de l'ouest à l'époque qu'à l'est, et cela saute aux yeux grâce aux nombreuses anecdotes déjà évoquées concernant le manque de tout, la corruption et la terreur qui régnait en URSS. Mais l'autrice n'idéalise pas pour autant le modèle capitaliste dont elle pointe aussi les travers, rappelant que, malgré tout, elle n'avait jamais connu dans son enfance de personnes au chômage (tout le monde possédait un travail), ni de sans-abris (tout le monde possédait un logement), et que le partage et la solidarité étaient des valeurs centrales dans la vie de tous. Un mot, pour finir, sur la partie graphique de l'ouvrage qui est elle aussi très réussie : les tons pastels s'accordent à merveille avec le regard enfantin de GiedRé et permettent eux aussi d'apporter un peu de légèreté au lourd climat soviétique.

« La boîte de petits pois » est un album qui s'inscrit dans la droite lignée des bandes dessinées autobiographiques mêlant histoire familiale et mise en lumière des conditions de vie sous telle ou telle dictature. GiedRé relate avec une fausse candeur touchante son enfance dans la Lituanie soviétique dont elle dresse un portrait évidemment sombre mais aussi nuancé, le tout porté par des personnages aux bouilles attachantes et des couleurs pastels attrayantes qui participent au plaisir que l'on prend à découvrir cette petite tranche de vie.
Lien : https://lebibliocosme.fr/202..
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Il était une fois une petite fille et sa famille dans la Lituanie de l'URSS sous le régime communiste...

Très jolie bande dessinée qui retrace la vie d'une famille en Lituanie lorsque celle-ci faisait partie de l'URSS. Giédré nous confie son enfance sous le régime communiste puis son arrivée en France alors qu'elle était encore une enfant. C'est à travers ses yeux de petite fille qu'elle nous raconte les privations, la pauvreté, la peur mais aussi le partage, les joies simples et l'insouciance de l'enfance.
Le point de vue adopté est vraiment celui de l'enfant, et c'est cela qui est vraiment touchant. On voit bien que la petite fille ne réagit pas et ne vit pas les choses de la même façon qu'un adulte. Quand elle arrive en France, les différences sont pour elle flagrantes. Dans l'alimentation et le confort de vie bien sur mais aussi sur la façon d'être des gens. Elle regrette en un sens ce sens du partage qu'elle avait en Lituanie quand en classe ils découpaient une gomme pour tous les élèves ou qu'ils se passaient le chewing-gum de bouche en bouche.
le dessin est également dans cet esprit. Un trait enfantin et coloré comme le ferait un enfant. C'est très joli et met de la gaieté et de l'humour là où il n'y en a pas toujours.
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J'ai connu Giedré à travers sa musique, que j'aime beaucoup d'ailleurs.
Lorsque je suis tombée sur cette bande-dessinée autobiographique, je me suis dit pourquoi pas.

Elle y parle de son enfance en Lituanie sous le régime de l'URSS. On retrouve son humour à toute épreuve et un ton enfantin qui montrent une réalité beaucoup moins rigolote.

J'ai particulièrement aimé les illustrations d'Holly R qui collent tout à fait au ton et sont d'une jolie délicatesse.

L'ensemble est pétillant, plein de vie, ce qui n'enlève rien à la gravité de certaines situations. C'est une bande-dessinée qui est très agréable à lire et plutôt instructive sur la vie lituanienne en URSS à cette période.
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Cette lecture m'a très vite fait penser à Marzi.
Ce n'est pas la Pologne, mais la Lituanie, mais je ne pense pas que la situation ait été très différente.
C'est donc un voyage dans le temps, que j'ai fait, à l'époque l'URSS dominait les pays de l'est de l'Europe, et que la vie y était "formidable".... Car avec un regard de petite fille, sans autre référence que ce qu'elle vit au quotidien, comment savoir que ça peut être mieux ailleurs.
Et c'est au travers de cette fausse naïveté que je découvre l'histoire de cette famille. Et à chaque fois que je fais ce type de lecture je suis toujours aussi atterrée par ce qui y est raconté.... Comment est il possible d'en arriver là !?
Le post Scriptum, me fait aussi m'interroger sur notre monde aujourd'hui.... Ce n'est pas reluisant non plus...
Je crois que c'est le type de lecture qu'il faut faire régulièrement, pour garder un peu les pieds sur terre.
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Si vous avez aimé L'Arabe du futur, vous devriez aimer cette BD !

Alors, certes, le graphisme est très différent, mais il y a un regard commun. Il s'agit du regard naïf porté par un enfant sur une dictature, ici l'URSS. C'est tour à tour drôle, cocasse et tragique. L'auteure nous donne à voir le monde de son enfance en Lituanie. Son regard, souvent en complet décalage avec la réalité, rend l'histoire émouvante.
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Une bande dessinée très chouette à lire, les dessins très doux, assez fins et les couleurs du dessinateur Holly R laissent une agréable impression.
Il s'agit d'une collaboration avec Giedré, qui livre, en se plaçant en tant qu'enfant, une histoire familiale en lien étroit avec une histoire politique dont, étant enfant, elle ne peut percevoir la complexité, ce qui la mène à une simplification de celle-ci. C'est au profit de ce récit d'enfance, particulièrement marqué par des souvenirs de vie quotidienne, des impressions et des idées qui traversent une enfant qu'elle peut adopter sur les événements un regard assez enfantin et presque naïf, donner à voir un monde perçu par une enfant, ce que les dessins et leurs couleurs vives de Holly R parviennent à rendre.
En se repenchant sur cette histoire familiale qui est notamment celle de sa mère, et en l'écrivant à travers cette bande dessinée témoignage, elle ancre dans l'histoire des souvenirs qui sont peut-être plus ceux d'une mémoire familiale transmise que les siens à proprement parler. C'est en effet ce qu'évoque Giedré à la fin de l'ouvrage, dans une sorte d'épilogue où elle évoque son rapport avec sa mère et de ce fait, les conditions d'élaboration du témoignage, en contact étroit avec sa mère. Enfin, ce sont les questions politiques soulevées par ces souvenirs, souvenirs si marqués par une idéologie dans laquelle il n'est pas forcément facile de se replonger aujourd'hui, en ce qu'elle apparait lointaine et que le regard porté sur elle, et donc sur la situation politique en Lituanie dans les années 1980, est soumis au passage du temps, ce regard rétrospectif marqué par des événements extérieurs. C'est le cas de Giedré qui, puisque ses souvenirs de Lituanie sont si lointains, se permet d'interroger sur le plan politique les implications actuelles de l'idéologie communiste, son écart générationnel avec sa mère la poussant à entretenir une relation différente avec ses souvenirs de l'époque.
C'est donc l'imbrication complexe de la mémoire personnelle, de la mémoire familiale et de la mémoire nationale qui est donnée à voir dans cette bande dessinée, qui peut cependant être étendue à un cadre plus large, et est de ce fait tout-à-fait intéressante.
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Je ne sais plus vraiment où (ni quand) j'ai vu passer cette BD, mais elle m'avait assez bien intriguée, surtout sachant qu'elle était scénarisée par GiedRé et j'avais donc très envie de la lire.
Encore une fois, c'est grâce à mon boulot que j'ai pu le faire.

On suit donc l'histoire de la famille de l'autrice alors qu'iels vivent en URSS. On suit l'enfance de ses parents, puis la sienne et celle de son frère dans un état totalitaire qui n'hésitait pas à faire disparaître les personnes qui s'y opposaient.

L'autrice a choisi de raconter ses événements du point de vue de l'enfant qu'elle était, et donc avec beaucoup de candeur et de naïveté, ce qui donne un résultat assez surprenant.
J'ai d'ailleurs été un peu déstabilisée par ce parti-pris, car à certains moments j'aurais souhaité un ton un peu plus "sérieux".

Cela ne m'a cependant pas empêché de passer un bon moment de lecture, qui a été renforcé par la qualité des dessins de Holly R. J'ai beaucoup aimé l'aspect de ceux-ci, ils donnent l'impression d'avoir été faits aux crayons gras, ce qui est plutôt original.
Lien : http://www.cranberriesaddict..
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C'est l'histoire d'une famille de Lituanie dans les années 1990 (appartenance du pays au bloc soviétique jusqu'en 1990). C'est raconté au travers des yeux d'une petite fille ce qui donne un angle intéressant à l'histoire car elle ne comprend pas toujours tout ce qui se passe et les décisions des adultes ainsi que les bouleversements politiques. Ses parents appartiennent à des milieux opposés donnant différentes visions de la société : d'un côté un oncle envoyé au goulag pour avoir collé des affiches et d'un autre côté un grand-père apparatchik. Des moments très drôles : le partage des chewing-gum, les bananes et les petits pois. Mais conclusion : la découverte du monde occidental ne montre pas un monde idéal.
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