Un livre à lire absolument. Ce n'est pas de la littérature, mais le témoignage terrifiant d'une femme courageuse expulsée du Laos pour avoir osé déranger le gouvernement en place par ses actions en faveur du peuple laotien muselé.
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Un arbre qui tombe fait plus de bruit qu'une forêt qui pousse. Puissent les jeunes arbustes devenir aussi robustes que les grands chênes que l'on abat. (p. 265)
Je ne viens pas d'un pays en guerre. Je suis d'origine suisse et suédoise. Je n'étais pas immigrée clandestine, mais au bénéfice d'un permis de séjour. Je n'exerçai pas une activité illégale, mais j'occupais une fonction dirigeante dans le domaine de la coopération internationale. J'ai été expulsée en quarante-huit heures et séparée de ma famille. Ceci se passe dans un petit pays de l'Asie du Sud-Est dont on n'entend rarement parler : le Laos. (p. 27)
Le Laos est un pays de paradoxes et sa réalité est multiple. En tant qu'expatrié, on peut y jouir d'une vie confortable, sans se préoccuper es problèmes qui affectent une partie de sa population. En tant que professionnel, on peut s'en tenir à son cahier des charges, et ne nouer que des relations de travail avec son entourage. On peut s'arrêter aux apparences ou faire le choix de regarder sous la surface. J'ai fait le mien. (p. 45)
Expurgés, les mots. Censurée, la presse. Epurés, les discours. Filtrée, la parole.
La liberté d'expression, çà fait peur à qui ? A ceux qui ne sont pas prêts à entendre certaines questions. Parce qu’ils n'ont pas les réponses ? Parce qu'ils n'aiment pas les questions. (p. 91)
Le silence n'est jamais neutre. En gardant le silence, vous vous rendez complices. En gardant le silence, vous devenez partie du problème. Garder le silence, c'est prendre parti. Ne pas parler, c'est jouer le jeu de ceux qui imposent le silence. Celles et ceux qui font preuve de courage en refusant de se taire finissent trop souvent par payer le prix du silence de la majorité. (p. 148)