AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
>

Critique de Zephirine



J'avais beaucoup aimé « Jour de courage » de Brigitte Giraud et voilà que, coïncidence, alors que je suis plongée dans son dernier roman, on annonce son prix Goncourt, prix amplement mérité pour cette autrice aussi discrète que talentueuse.
Vingt ans après, comment raconter cette perte immense, la mort accidentelle de Claude son mari ? Brigitte Giraud ne se contente pas de dérouler son histoire tragique, elle dissèque et réinvente l'inacceptable jusqu'à l'obsession. « Si je n'avais pas visité cette maison » « Si je n'avais pas téléphoné à ma mère » « Si je n'avais pas rendu service à mon frère » Il y a ainsi 23 courts chapitres qui égrènent tous ces paramètres qui ont mené à l'accident, à cette vie trop tôt fauchée. L'autrice, à travers ce récit, tente de réécrire l'histoire en modifiant certains éléments, certains insignifiants comme un simple coup de fil où une journée pluvieuse.
Elle revient sur cette période heureuse avant le drame, elle revenait de Paris où elle avait signé pour son second roman et elle avait trouvé la maison de ses rêves pour abriter leur famille. La vie était pleine de promesses qu'elle partageait avec Claude, et se remémorer, c'est une façon de le faire revivre.
« Ça fait vingt ans et ma mémoire est trouée. Il m'arrive de te perdre, je te laisse sortir de moi. »
Ce roman est aussi musical. Claude était musicien et Brigitte Giraud évoque ces musiques qu'il aimait tant. Et si la musique avait pu changer la donne ?
« Si Claude avait écouté « Don't Panic » de Coldplay et non « Dirge » de Death in Vegas, avant de quitter le bureau. »
Et puis, il y a cette moto à l'origine du drame, la Honda 900 CBR Fireblade, dite Lame de feu, une moto de compétition, puissante et dangereuse, que seuls les initiés pouvaient conduire. Alors que le Japon l'avait interdite sur son territoire, pourquoi était-elle exportée en Europe ?
Avec des si, on n'en finit pas de réécrire l'histoire, et, au moment de vendre cette maison, Brigitte Giraud revient sur cette mort absurde avec infiniment de délicatesse et d'émotion. le temps d'une lecture, Claude son mari est de nouveau vivant, et c'est cela qui permet d'aller de l'avant.




Commenter  J’apprécie          720



Ont apprécié cette critique (69)voir plus




{* *}