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EAN : 9782290388389
192 pages
J'ai lu (03/01/2024)
3.55/5   2572 notes
Résumé :

VIVRE VITE

"J'ai été aimantée par cette double mission impossible. Acheter la maison et retrouver les armes cachées. C'était inespéré et je n'ai pas flairé l'engrenage qui allait faire basculer notre existence. Parce que la maison est au cœur de ce qui a provoqué l'accident. "En un récit tendu qui agit comme un véritable compte à rebours, Brigitte Giraud tente de comprendre ce qui a conduit à l'accident de moto qui a coûté la vie à son mari l... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (407) Voir plus Ajouter une critique
3,55

sur 2572 notes
Avec des « Si », on referait le monde, disait-on parfois…
Dans Vivre vite, Brigitte Giraud, (Jour de courage, Un loup pour l'homme – deux de ses livres que j'ai lus), m'a entraîné dans une cascade de « Si », une formidable introspection, un terrible retour en arrière pour tenter d'exorciser le terrible drame qu'elle a vécu.
D'emblée, je sais que son mari, Claude, n'a pas survécu après un malheureux accident de moto, au centre de Lyon, le 22 juin 1999.
Brigitte Giraud débute son livre avec une excellente introduction, un prologue annonçant ce qui va suivre. L'autrice dévoile vingt-un « Si » dont certains relèvent d'une imagination surprenante prouvant tout son talent d'écrivaine.
Alors que leur maison achetée en 1999 va être sacrifiée pour laisser la place à un immeuble beaucoup plus rentable, elle s'attaque, sans tergiverser, au principal problème : la mort de Claude.
Pour cela, elle déroule des « Si », commençant par : « Si je n'avais pas voulu vendre l'appartement », un appartement situé dans le quartier de la Croix-Rousse où la mémoire des Canuts, les ouvriers des soieries, est encore vive. Elle poursuit, réussissant à évoquer tous les cas de figure qui auraient pu éviter le terrible accident.
Le style est volontaire, précis et l'écriture émouvante, bien sûr, même si l'autrice n'hésite pas apporter des précisions historiques, des informations pratiques augmentant l'intérêt du récit. Brigitte Giraud ne laisse aucune rue, aucun quartier au hasard. C'est détaillé et pour qui connaît un peu la Capitale des Gaules, ces précisions sont utiles.
Il y a aussi la moto, cette fameuse Honda 900 CBR Fireblade, une moto de compétition, interdite au Japon pour un usage routier. Pourquoi la France a-t-elle autorisé son usage dans le trafic, la circulation ?
Surtout, il y a leur projet pour changer de vie, vendre leur appartement afin d'habiter une maison avec un jardin. Il faut ajouter que cette moto appartenait au frère de l'autrice, absent à ce moment-là, moto qu'il avait garée dans cette maison acquise mais dont la propriétaire avait bien voulu donner les clés avant la vente définitive…
Claude est, depuis ses 18 ans, un passionné de moto. Jusque-là, il faisait du vélo. Sa passion pour les deux-roues s'est rapidement concrétisée. Avec Brigitte, ils ont partagé des moments enivrants. Surtout, la moto permet de se jouer des bouchons, de doubler les voitures engluées dans les ralentissements.
Avec ça, Brigitte Giraud cite beaucoup de musiciens, de groupes de rock comme Death in Vegas, Iggy Pop, Carte de Séjour car Claude était un vrai fan, ce qui lui permettait de concilier sa passion avec son travail à la Discothèque municipale de Lyon. Si je ne connais pas trop ces groupes, j'apprécie le goût commun à Brigitte (36 ans) et Claude (41 ans) pour Dominique A, un artiste qui fait honneur à la chanson française. J'ai eu la chance de l'apprécier trois fois sur scène : devant le Palais idéal du Facteur Cheval à Hauterives, au Train-théâtre de Bourg-lès-Valence ainsi qu'aux Correspondances de Manosque car Dominique Ané affirme aussi des talents d'écrivain avec plusieurs publications dont le présent impossible, un recueil de poèmes publié cette année.
Mais je m'égare et je reviens à Vivre vite, un titre qui convient bien au style de vie voulu par Claude qui a aussi une chronique musicale dans le Monde.
Vingt ans après, Brigitte Giraud a eu le courage d'écrire sur un drame qui a bouleversé sa vie. Son récit est une terrible introspection, un déroulé de toutes les possibilités, de tous les hasards, de toutes les maladresses qui n'ont pas empêché l'accident. Si certaines sont très graves, d'autres sont plus superficielles tout en ayant une importance qui aurait pu faire dérailler l'inéluctable.
J'ai noté, au passage, que Brigitte Giraud parle de son métier d'écrivaine car, au moment de l'accident, elle revenait de Paris où elle était allée rencontrer son éditrice pour parler de la parution de son prochain roman. Là encore, si…
Un grand merci à Babelio et aux éditions Flammarion qui m'ont permis de lire et d'apprécier ce livre de Brigitte Giraud, un livre faisant partie de la Rentrée littéraire 2022.

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°°° Rentrée littéraire 2022 # 42 °°°

22 juin 1999, c'est le jour qui coupe en deux la vie de Brigitte Giraud. Son mari Claude meurt brutalement, tué lors d'un accident de moto. Elle a 36 ans, un petit garçon, une maison fraichement achetée en couple mais qu'elle habitera seule avec son fils. Elle a déjà écrit sur son deuil dans A présent ( 2001 ), un court récit à chaud, bouleversant, sur les émotions urgentes qui l'ont assaillies immédiatement après la perte. Vivre vite est très différent, dans sa forme comme dans son fond. « ça fait vingt ans et ma mémoire est trouée. Il m'arrive de te perdre, je te laisse sortir de moi. »

La béance intime est toujours présente, mais ici, Brigitte Giraud a décidé de pétrir le réel, de le façonner en questionnant l'imperceptible enchaînement de circonstances qui font le chaos en devenir. Son écriture s'est patinée après deux décennies de deuil, calme, factuelle, toute en retenue. Aucun robinet à pathos, mais une politesse du désespoir jamais triste où pointe même un certain humour, sans pour autant empêcher une émotion vibrante de naître au détour d'une phrase.

La construction du récit est très importante : un prologue et surtout un épilogue admirables de précision et de sensibilité, et entre les deux, une litanie de « Si », comme une enquête refaisant le film, comme un compte à rebours dont on connait l'issue, comme un puzzle de scènes du quotidien qui ont précédé le drame. Ces 23 chapitres de « Si » retrouvent la limpidité des instants, ressuscitant Claude et le couple formé avec lui. Avec ses « Si », Brigitte Giraud semble vouloir empêcher l'accident, imaginant ce qui aurait pu l'empêcher si les « Si » s'étaient accomplis, interrogeant ainsi la notion de destin dont les forces extérieures nous amèneraient inexorablement à une catastrophe ou qu'on pourrait contrôler en être responsable de nos actes.
On entre aisément en empathie avec la chair sensible du récit qui transforme un drame intime et privé en une expérience universelle du deuil.

J'ai lu la première moitié du roman, charmée par l'écriture de Brigitte Giraud, avec la belle impression que l'écriture joue comme activateur de mémoire, l'écriture initiée enclenchant le processus mémoriel et faisant galoper le cerveau de mile questions entre obsession et culpabilité. J'ai lu gentiment sans pour autant être totalement embarquée.

Et puis, il y a quelque chose qui se passe au mitan, qui dépasse la simple autofiction retravaillée, lorsque Brigitte Giraud explore des pistes presque farfelues qui font basculer le récit dans une sorte d'uchronie folle tant les ruminations de l'auteure la conduisent à un délire toujours autant empli de l'urgence d'exorciser la peur de la perte de l'autre, même plus de vingt ans après. Ainsi elle s'imagine que Claude aurait pu être sauvé s'il avait écouté avant d'enfourcher sa moto Don't panic de Coldplay plutôt que Dirge de Death in Vegas, plus long. Et si Tadao Baba, l'ingénieur nippon de la surpuissante Honda, n'avait pas inventé la surpuissante moto ? C'est le « Si » numéro 18 qui m'a le plus emballée : « Si Stephen King était mort le samedi 19 juin 1999 » trois jours avant l'accident de Claude. Par son retentissement planétaire, cette mort aurait peut-être pu détourner le fatum, Claude aurait senti l'odeur du danger flotter, l'aurait dissuadé à se mettre en danger.

Bien plus prenante que le sujet en lui-même et le dispositif des « Si » ne le laissaient entrevoir, cette généalogie d'une catastrophe à venir se révèle étonnamment pleine de vitalité et de douceur. J'ai refermé le livre touchée par la sincérité de Brigitte Giraud, par sa simplicité à mettre des mots justes sur l'universalité de la perte et de la reconstruction.
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Brigitte Giraud est une auteure que j'avais appréciée pour Un loup pour l'homme et Jour de courage. Aussi, n'ai-je pas hésité à me lancer dans la lecture de son dernier roman Vivre vite.
Celui-ci se présente comme une sorte d'enquête que mène l'auteure sur tout ce qui a précédé cet accident de moto dans lequel son compagnon Claude a perdu la vie, revenant sur ces journées qui s'étaient emballées et ce concours de circonstances qui ont conduit à l'inéluctable.
Elle écrit ce livre alors qu'elle vient de signer l'acte de vente de la maison qu'elle avait achetée avec Claude, il y a vingt ans et dans laquelle Claude n'a jamais vécu, ce dernier ayant perdu la vie le 22 juin 1999, sur un boulevard de la ville de Lyon, en accélérant sur une moto qui n'était pas la sienne.
Elle a gardé la maison ensuite, ayant décidé que celle-ci serait ce qui la relierait à Claude.
Avant d'en fermer définitivement la porte, et parce que cette maison est au coeur de ce qui a provoqué l'accident, elle fait un dernier point sur cet accident dont on n'a jamais expliqué la cause.
C'est ainsi qu'elle va questionner ce fichu destin, dresser une liste de « si », cette litanie de « si », qui dit-elle, l'a obsédée pendant toutes ces années.
Chaque élément de cette liste sera le titre et l'objet d'un chapitre, Si je n'avais pas voulu vendre l'appartement, Si mon grand-père ne s'était pas suicidé, Si je n'avais pas visité cette maison… plus d'une vingtaine de Si, vingt-trois, précisément pour tenter de comprendre l'incompréhensible.
En émettant tout ces si, elle ne peut s'empêcher de ressentir une part de culpabilité et cette phrase résume bien son sentiment : « Par ma volonté, j'avais préparé, sans le savoir, les conditions de l'accident. »
Que d'émotions aussi dans ses propos et ce, dès les premières pages lorsqu'elle doit abandonner le « nous » pour le « je », ce « nous » qui l'avait portée et ce « je » qui « m'écorchera , qui dira cette solitude que je n'ai pas voulue, cette entorse à la vérité » !
Toutefois ce qui l'interpelle profondément et qui m'a également choquée, c'est le fait que cette fameuse moto, cette Honda 900 CBR Fireblad, (Lame de feu) sur laquelle Claude roulait le jour de l'accident, ait été réservée à l'exportation vers l'Europe alors qu'elle était interdite au Japon, jugée trop dangereuse.
Mais, concurremment à cette quête de signes, à cette analyse de détails, de micro évènements survenus dans la semaine qui précède l'accident, c'est la vie de famille, la vie de ce couple porté par la musique et l'écriture, leur appétit de vivre, le portrait d'une époque également, celle des années 90, qui sont racontés, une belle histoire d'amour.
J'ai aimé cette musique que Claude mettait au centre de tout et j'ai bien sûr vibré à l'évocation de ce premier album de Dominique A, (l'un de mes chanteurs fétiches), de cette si belle chanson le Courage des oiseaux, devenue pour le couple leur signe de ralliement, leur code secret.
En auscultant ainsi point par point les circonstances de l'accident, elle essaie de trouver une logique à ce qui est arrivé, même s'il n'y en a pas, ce que tous, nous avons pu faire, un jour ou l'autre.
Brigitte Giraud avec cette autofiction dépasse largement l'histoire personnelle, offrant un récit superbe de portée universelle sur la perte d'un être cher et la difficulté de la reconstruction.
Brigitte Giraud a su faire de ce livre qui aurait pu être un livre de deuil, un livre bouillonnant d'énergie, empreint de beaucoup de douceur et de nostalgie, et où la vie exulte malgré tout.

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Vingt ans après l'accident de moto qui a tué son mari, Brigitte Giraud tente encore toujours de comprendre la succession des événements qui ont conduit au drame. Une délicate introspection couronnée du Prix Goncourt 2022.

Mère d'un petit garçon, elle n'avait que 36 ans et était pleine de projets d'avenir lorsque Claude a perdu la vie. Ils venaient d'acquérir une nouvelle maison… que lui n'habitera d'ailleurs jamais. le bonheur qui devait suivre la signature de l'acte de vente fut remplacé par l'accident, le déménagement et les obsèques. Vingt ans plus tard, alors qu'elle s'apprête à revendre cette maison qui est inévitablement liée à la tragédie, Brigitte Giraud revisite l'enchaînement des circonstances qui ont conduit à cette date fatidique du 22 juin 1999.

Avec des « Si », on met Paris en bouteille… mais on construit visiblement aussi un roman. Au fil des vingt-trois chapitres, Brigitte Giraud ausculte en effet un par un les hasards qui ont précédé la perte de son homme : « Si je n'avais pas voulu vendre l'appartement », « Si mon grand-père ne s'était pas suicidé », « Si nous n'avions pas demandé les clefs à l'avance », « Si mon frère n'avait pas eu un problème de garage » etc… À mi-chemin entre l'uchronie de « Si » qui permettrait d'enrayer le destin et l'enquête policière visant à reconstituer et à comprendre le fil des événements, l'autrice choisit de rejouer ce film dont elle connaît malheureusement déjà la fin, sans pour autant y trouver une logique. Des scènes qu'elle retranscrit certes avec suffisamment de recul, mais qui demeurent néanmoins enveloppées de deux décennies d'incompréhension et de chagrin.

Le problème avec le Prix Goncourt est qu'il vous incite souvent à lire des livres que vous n'aviez peut-être pas l'intention de lire à la base et j'ai donc un peu le sentiment de m'être assis à côté d'une dame qui a subitement commencé à me raconter le drame de sa vie alors que je n'étais peut-être pas forcément demandeur. Heureusement pour moi, le lauréat de cette année est beaucoup plus accessible que celui de 2021. de plus, la perte d'un être cher et la difficulté d'accepter que des proches partent beaucoup trop tôt, sont des thèmes qui ne manqueront pas de réveiller des émotions chez de nombreux lecteurs. Je ne doute donc pas un seul instant que beaucoup de gens seront touchés par cette introspection intime d'une autrice qui tente une énième fois de déjouer le destin… Et si… ?
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« Signature de l'acte de vente. Accident. Déménagement. Obsèques. » C'est ainsi que Brigitte Giraud résume le saccage de sa vie, lorsqu'en 1999, un accident de moto lui arrache Claude, son compagnon. le couple aux alentours de la quarantaine vient alors d'acquérir la maison dont il rêvait, pour abriter un équilibre patiemment bâti autour de son jeune fils, de la musique pour lui et de l'écriture pour elle. L'auteur y emménage finalement seule avec l'enfant. Vingt ans plus tard, alors que, décidant de vendre la maison à un promoteur résolu à lui substituer un immeuble, elle s'apprête ainsi à tourner une page décisive, elle éprouve le besoin de se retourner une ultime fois sur le fatal enchaînement de circonstances – curieux rouages que ceux du destin ! - qui l'a menée jusqu'ici.


« Quand un drame surgit » écrit-elle, « on veut comprendre comment on devient un chiffre dans des statistiques, une virgule dans le grand tout. Alors qu'on se croyait unique et immortel. » Mais, avec pour seule réponse la malencontreuse concordance de faits individuellement anodins, elle ne peut se retenir d'envisager encore, une à une, les minuscules pichenettes qui auraient suffi au destin pour qu'il ne déraille pas.


« Si je n'avais pas voulu vendre l'appartement », « si nous n'avions pas eu les clefs de la maison à l'avance », « si mon frère n'y avait pas garé sa moto pendant ses vacances » … : en vingt-trois hypothèses à l'origine d'autant de courts chapitres, elle déroule l'obsédante et presque ironique litanie d'un questionnement qui souligne tristement notre vulnérabilité et notre impuissance face à l'arbitraire de la vie et de la mort, quand l'une ou l'autre nous sont distribuées au gré de circonstances et de hasards parfois dérisoires.


Vingt ans après le drame, les vagues de rage et de révolte ont cédé la place aux eaux plus calmes de la nostalgie, et c'est la persistante lumière du bonheur enfui qui rayonne doucement dans ces pages frappées du sceau du chagrin. Alors, au fil de cet émouvant récit si pudiquement mélancolique, l'on se prend à suspendre son souffle aux côtés de l'auteur, le temps pour elle de s'imaginer quelques instants retenir le destin, et d'y trouver ainsi la force de continuer à affronter son implacable irrévocabilité.

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critiques presse (12)
Telerama
20 février 2024
Dans ce récit magnifique, couronné du Prix Goncourt 2022, Brigitte Giraud dépasse l’histoire personnelle pour dire l’universalité de la perte et de la reconstruction.
Lire la critique sur le site : Telerama
LeSoir
30 décembre 2022
Brigitte Giraud revient sur ce qui a peut-être provoqué la mort de son mari en 1999: «Vivre vite».
Lire la critique sur le site : LeSoir
SudOuestPresse
21 novembre 2022
Avec « Vivre vite », Brigitte Giraud invoque ces deuils qui ralentissent cruellement le temps.
Lire la critique sur le site : SudOuestPresse
Liberation
04 octobre 2022
A travers cet exercice et sous la plume délicate de Brigitte Giraud, c’est la figure de l’homme disparu, Claude, qui se dessine et aussi leurs années communes. Une jolie façon de matérialiser le réel et de le graver à jamais sur le papier.
Lire la critique sur le site : Liberation
LeMonde
26 septembre 2022
Dans son nouveau livre, l’écrivaine, présente à Faites lire !, revient sur la mort accidentelle de son compagnon, en 1999. Une béance qu’elle habite aujourd’hui avec douceur et nostalgie.
Lire la critique sur le site : LeMonde
LaCroix
19 septembre 2022
Vingt ans après l’accident de moto qui a tué son mari, Brigitte Giraud, obsédée par l’imperceptible enchaînement des causes, recompose le puzzle intime de ce drame.
Lire la critique sur le site : LaCroix
RadioFranceInternationale
19 septembre 2022
Vingt ans après la mort de son mari, Brigitte Giraud auscultent les circonstances de l'accident, comme une enquête policière. Un livre qui est aussi le roman d'une époque, celle des années 90.
Lire la critique sur le site : RadioFranceInternationale
LeFigaro
15 septembre 2022
La romancière revient sur la mort de son compagnon. Un récit magnifique sur le sens du destin.
Lire la critique sur le site : LeFigaro
LaLibreBelgique
13 septembre 2022
Brigitte Giraud convoque les si pour refaire son histoire et interroger l’accident qui a tué son mari.
Lire la critique sur le site : LaLibreBelgique
Marianne_
12 septembre 2022
Brigitte Giraud a perdu son compagnon, Claude, il y a vingt ans, dans un accident. Dans « Vivre vite », elle tire le fil des circonstances avec méthode et un certain humour – politesse du désespoir.
Lire la critique sur le site : Marianne_
LeJournaldeQuebec
05 septembre 2022
Une tragédie qu’elle décidera 20 ans plus tard de disséquer et d’expliquer en revenant sur tous les événements qui, mis bout à bout, ont fini par conduire Claude directement à la mort.
Lire la critique sur le site : LeJournaldeQuebec
Bibliobs
25 août 2022
Dans « Vivre vite », la romancière tente de comprendre, avec une obsession méthodique, ce qui a conduit à l’accident de moto qui a coûté la vie à son mari il y a deux décennies.
Lire la critique sur le site : Bibliobs
Citations et extraits (265) Voir plus Ajouter une citation
Quand aucune catastrophe ne survient, on avance sans se retourner, on fixe la ligne d'horizon, droit devant. Quand un drame surgit, on rebrousse chemin, on revient hanter les lieux, on procède à la reconstitution. On veut comprendre l'origine de chaque geste, chaque décision. On rembobine cent fois. On devient le spécialiste du cause à effet. On traque, on dissèque, on autopsie. On veut tout savoir de la nature humaine, des ressorts intimes et collectifs qui font que ce qui arrive, arrive. Sociologue, flic ou écrivain, on ne sait plus, on délire, on veut comprendre comment on devient un chiffre dans des statistiques, une virgule dans le grand tout. Alors qu'on se croyait unique et immortel.

Page 23, Flammarion.
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Qu'il ait pris cette moto dont il avait déclaré l'avant-veille que c'était une bombe à ne pas toucher m’a toujours semblé un mystère difficile à éclaircir. Qu'il ait omis de s'assurer me stupéfie. Quelque chose ne colle pas. Au fil du temps je me suis demandé si l'assureur ne m'avait pas menti, quelle preuve j'avais, finalement, il ne s'était agi que d'une conversation au téléphone après tout, et à l'époque on n’avait pas de journal d’appel sur le téléphone fixe. Il aurait fallu que je demande le relevé auprès de France Telecom, mais j’étais trop sonnée pour entreprendre une telle démarche. J’ai cru l'assureur sur parole. Je n'avais pas l'idée de contester. Je n’y ai tout simplement pas pensé.
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Pas question de se demander comment on va (de toute façon, ça, on n'y arrivait pas). Il m'a tendu les lunettes qu'il avait prévues pour nous trois, distribuées avec son abonnement au Progrès, et nous a obligées à nous tenir debout sur la terrasse, ma mère d'un côté et moi de l'autre. Nous apparaissions comme des personnages peints par Edward Hopper, figés devant le paysage, un peu raides et empruntés en attendant que le spectacle commence. Je n’avais pas regardé vers l’horizon depuis le jour de l’accident, effrayée par la beauté qui m’était devenue inaccessible (ma cousine m’avait emmenée à Giverny en juillet, pour que je reprenne mon souffle, j’avais essayé d’apprécier les nymphéas tout ça, j’étais encore en plein déni, je percevais le monde comme à travers une vitre, c’était le début d’un long parcours où j’aurais la sensation de voyager assise à côté de moi). (p.201)
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Claude aurait dû être maître de son véhicule, d'après le code de la route. Ce qui est tout le problème, nous y reviendrons plus tard. Puisqu'on ne connaît aucune cause à l'accident, c'est ce que dit le rapport de police. Même s'il paraît obscène que ce qui est considéré comme dangereux pour les Japonais ne le soit pas pour les Français. En vertu de quel traité d'exportation, de quelle balance commerciale, de quels échanges, de quelle mondialisation, de quels critères économiques ?

Page 111, Flammarion.
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Au lieu de rénover, j’avais eu l’impression de défoncer, de saccager, de déclarer la guerre à ce qui me résistait, le plâtre, la pierre, le bois, des matières que je pouvais martyriser sans que personne me jette en prison. C’était ma vengeance minuscule face au destin, mettre des coups de pied dans la tôle d’une porte battante, des coups de cisaille dans une toile de jute crasseuse, casser des vitres en poussant des cris.
(page 14)
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Videos de Brigitte Giraud (42) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Brigitte Giraud
Brigitte Giraud et ses invités, Didier Castino et Nine Antico.
Oh les beaux jours ! est heureux d'accueillir à Marseille la lauréate du prix Goncourt 2022, Brigitte Giraud. Si cette récompense suprême l'a particulièrement mise en lumière ces derniers mois, elle est l'autrice depuis 1997 d'une oeuvre conséquente – romans, récits, recueil de nouvelles – que ce rendez-vous privilégié avec elle nous propose de découvrir.
Au cours de ce grand entretien, il sera aussi question de sa passion pour la musique, particulièrement pour Rachid Taha, qui lui rappelle son adolescence dans la banlieue de Lyon, où ils ont grandi tous les deux ; du chanteur et écrivain Dominique A, complice de longue date, dont elle a édité un texte et que nous sommes allés interviewer pour l'occasion ; de son lien à l'Algérie, son pays natal (elle est née à Sidi Bel Abbès en 1960), et de la manière dont les relations complexes entre l'Algérie et la France continuent de jouer un rôle dans nos sociétés. L'écrivaine évoquera également l'adolescence et la difficulté à trouver sa place dans un monde fragilisé et, bien sûr, le deuil, thème qui parcourt son dernier roman, Vivre vite. Plus de vingt ans après ce drame intime, elle y fait le récit, à partir d'une succession d'hypothèses qui interrogent intelligemment la notion de destin et de choix, des événements qui ont précédé la mort en 1999 de son mari, Claude, dans un accident de moto alors qu'il allait chercher leur fils à l'école.
Sur le plateau de la Criée, Brigitte Giraud a souhaité s'entretenir avec deux auteurs dont elle apprécie le travail et les engagements, tous deux marseillais : l'écrivain Didier Castino, par ailleurs professeur à Marseille, et l'autrice, dessinatrice et réalisatrice Nine Antico. Une rencontre passionnante avec une écrivaine dont la langue au tempo musical sonde avec émotion les fractures du temps et celles des âmes, car, dit-elle, «l'intime, la décence, c'est ce qui relie au collectif».
À lire (bibliographie sélective) — « Vivre vite », Flammarion, 2022 (prix Goncourt). — « Nous serons des héros », Stock, 2015. — « Avoir un corps », Stock, 2013. — « Une année étrangère », Stock, 2009 (prix du jury Jean Giono). — « L'amour est très surestimé », Stock, 2007 (prix Goncourt de la nouvelle).
Un grand entretien animé par Olivia Gesbert et enregistré en public le 27 mai 2023 au théâtre de la Criée, à Marseille, lors de la 7e édition du festival Oh les beaux jours !
Podcasts & replay sur http://ohlesbeauxjours.fr #OhLesBeauxJours #OLBJ2023
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