Aventures de Jérôme Bardini

Cette femme était vêtue de linon rose à revers jonquille, avec bas de soie champagne brut, ombrelle bleue et blanche. (p25)

Un tunnel coloré par lequel vous étiez conduit, avec de savants dégradés de lumière, jusqu'à la pleine lune. (p42)

Cette nudité, ce déshabillage de tout ce que lui avait apporté sa vie, sa vie heureuse, elle l'acceptait. (p46)

Il en arrivait sans doute à cette phase du vagabondage où la nourriture amaigrit. (p98)

Jamais entre eux aucune caresse. Il avait le sentiment que l’enfant ne tolérerait aucun baiser, aucune accolade. Quand Jérôme lui serrait la main un peu longuement, il la retirait. Il avait intact aux joues cet éclat inhumain que les baisers des mères sont chargés d’atténuer sur la plupart des enfants mortels. Pas une seule place déteinte. (p118/119)

Il y avait justement quelques pies pour attrister le lieu; le deuil, le demi-deuil était confié à des oiseaux. Aucun monument, aucune fleur. (p73)

La nature aussi avait pris cet aspect décoloré et plat, cette maigreur de décor que donne le malheur aux paysages les plus saints, aux soirées les plus riches en relief.
(p86)

Si vous vous mariez, il vous faudra prendre une bonne. Un ménage amoureux ne peut pas vivre sans bonne. La bonne vous décharge de l'être matériel qui est en vous, vous évite cuisine, vaisselle, etc.( p84)

Un instinct de vie si pur, une âme si dégagée des liens qui l'enserrent dès sa naissance, que le mot liberté reprenait un sens à sa vue. (p114)

L’orgueil est une résistance à ce qui doit pénétrer notre esprit, le nourrir (p140)