Encore un livre pour ceux qui se la branlent : imaginez avoir lu tout le théâtre de
Ionesco -ou d'en avoir lu suffisamment pour arriver à imaginer que vous avez tout lu. Alors vous pouvez lire ceci et dire que ça vous a servi de lire
Ionesco. La réalité, c'est que lire toute l'oeuvre d'un auteur, ça sert surtout quand on se fait plaisir. Ce qu'on n'y apprend n'est rien d'autre que ce que l'on connaissait déjà, en mieux dit c'est vrai.
Les pièces sont ici appelées à parader l'une après l'autre, par ordre de production chronologique, histoire qu'on s'imagine qu'il y a une évolution. On ne parlera pas des éléments biographiques de l'auteur, seulement de la structure littéraire et psychanalytique des textes. Les thèmes sont réduits à cinq grandes catégories qui font un peu « la
psychanalyse pour les nuls » : le langage,
l'inconscient, la sexualité, la mère, la paternité. L'abord psychanalytique hume le Jung à mille lieues, ce qui n'est pas pour me déplaire quoiqu'on ait parfois l'impression que les pièces de notre bon ami Eugène sont étirées sur le lit de Procuste de concepts ânonnés sur un rythme militaire. L'exercice d'écriture était peut-être ardu, je n'en sais rien, mais le résultat c'est qu'on s'emmerde à la lecture car tout se réduit finalement (on dirait) à la confrontation conscient/inconscient dans le théâtre d'Eugène, pas besoin d'avoir lu
Freud pour comprendre ça. Pour un abord soi-disant psychanalytique du théâtre de Yoyo, on s'attendait à un peu plus frissonnant.
Un livre que je recommande pour les travaux universitaires mais pour le reste, pour ceux qui ont lu Eugène avec les tripes et le coeur, rien de bien neuf sous le soleil.