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Critique de asphodele85


Quand je l'ai feuilleté et que j'ai vu la construction du livre, faite uniquement de mails, j'étais circonspecte… Et au final, pourquoi ne pas penser qu'il s'agit peut-être là des prémisses du nouveau roman épistolaire, les gens s'écrivant de plus en plus par mails, qu'après tout la forme en est moderne, que le sujet traité va rappeler des souvenirs à beaucoup (si ce n'est déjà fait) ! Malgré certains mails un peu mièvres et quelques invraisemblances, l'ensemble est agréable, même s'il ne s'agit pas là de grande littérature, il laisse à penser que le roman épistolaire du XXIème siècle sera souvent écrit sous cette forme. A souhaiter que le style soit plus « enlevé », moins truffé de parenthèses et que les mails « coucou », « bonne nuit » soient moins nombreux même s'ils correspondent à la réalité des faits.

L'HISTOIRE

Emmi Rothner a le doigt qui dérape en voulant résilier un abonnement au magazine Like et son mail atterrit chez un certain Léo Leike. Par trois fois, l'erreur va se reproduire et Léo ne manquant pas d'humour, récemment largué par la femme de sa vie, entame avec Emmi (Emma pour son mari) une correspondance légère, teintée d'humour désabusé. Mais le ton du badinage anodin qui se transforme en amour-amitié est donné dès la page 136 quand Léo s'aventure à lui dire : « Ecrire c'est comme embrasser mais sans les lèvres. Ecrire c'est embrasser avec l'esprit« . Au fil des jours, des mois, cette conversation virtuelle ressemble à une longue phrase interminable où aucun des deux n'arrive à mettre un point final, malgré leurs atermoiements et doutes en tous genres. Quelques silences qui ne font que ranimer l'addiction qu'ils ont l'un de l'autre, conscients pourtant que le passage du virtuel au réel risquerait de ruiner leur histoire « imaginaire », parfaite telle qu'elle est. Ils se dévoilent l'intime, nous mettant parfois en position de voyeur presque gêné de leurs confidences. Ils parlent de tout sans tabou (ou presque), mais en disent peu sur leur quotidien. Emmi lui a confié qu'elle était pourtant « mariée ET heureuse »… Que peut chercher une femme mariée et heureuse, sinon la preuve qu'elle existe en dehors de sa routine bien paramétrée, qu'un homme derrière un écran l'idéalise comme elle veut l'être, est le palliatif à ce sentiment de ne plus exister vraiment ? Oui mais voilà, le virtuel est aussi un miroir où les reflets renvoyés sont trompeurs, déformants, exagérés, ces reflets qui correspondent pourtant à ce qu'ils ont de plus intime. Ils vont chercher à se voir, de rendez-vous manqués en actes manqués (?), il n'y a qu'un pas et vous ne saurez pas s'ils l'ont franchi… Je veux laisser une chance à ceux et celles qui souhaitent le découvrir…. Leur problème, comme le souligne Léo qui faisait juste avant leur échange, une étude sur le langage par mails dans le cadre de son travail c'est « l'incompatibilité du dialogue écrit et oral qui viendrait à bout de leur relation« . Qu'ils ont également commencé leur histoire à l'envers, qu'il n'y a pas eu « la rencontre » initiale qui détermine si deux êtres peuvent se plaire et envisager d'aller plus loin… « Nous faisons route vers le désenchantement. Nous ne pouvons pas vivre ce que nous écrivons ». le vivront-ils un jour ? Une suite intitulée La Septième vague est sortie pour répondre à ces questions que se posaient les très nombreux lecteurs et aficonados de cet opus qui les a laissés sur leur faim !

Lien : http://leslecturesdasphodele..
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