AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
3,77

sur 2338 notes
T'est-il jamais arrivé d'entamer un dialogue virtuel avec un(e) parfait(e) inconnu(e) ? D'échanger par écrit des points de vue, des traits d'esprit, des confidences ou des aveux, jusqu'au point où ce lien évolue en une osmose particulière entre deux sensibilités paradoxalement si proches et si éloignées ?
Vers où cela peut-il mener ?...

Eléments de réponse dans la savoureuse conversation déployée dans ce roman. Mais prudence car menace de sévère addiction en vue. Addiction à ce marivaudage à l'ère d'internet entre deux personnages qui se rencontrent sur un malentendu, à l'enchainement irrésistible de leurs e-mails, à ce jeu délicieux du chat et de la souris qui s'instaure, démarre comme une plaisanterie pour basculer peu à peu vers… Biiiiiip

Lis-le.

Je redoutais (un peu) la bluette à deux balles.
Nenni.
Daniel Glattauer joue plutôt les espiègles, qui à travers ce dialogue enlevé célèbre l'exquise et troublante puissance de l'écrit avec humour, élégance et ingéniosité. On se laisse donc volontiers porter, et plus si affinités, par ce vent du nord qui décoiffe assurément.

La lecture de ce tête-à-tête épistolaire ne prend pas plus de quelques heures, au bout desquelles tu brûleras sans doute de connaitre la suite. Aussi, un conseil, n'entame pas ce premier opus sans avoir le second sous la main, en l'occurrence « La septième vague » dans laquelle j'ai évidemment plongé sans retenue et que je m'efforcerai de commenter dans bientôt.

Comment qu'on dit déjà ? Ah oui, la suite au prochain numéro…



Lien : http://minimalyks.tumblr.com/
Commenter  J’apprécie          10811
Aïe aïe Cécile, as-tu des dons de voyante pour m'avoir offert ce roman qui résonne en écho à ma vie... Merci à toi car ce fut une très bonne pioche et un excellent moment de lecture !

Alors oui, ce roman m'a beaucoup plu parce qu'il y a trois ans si mes souvenirs sont bons, j'ai rencontré un Léo par le biais de la toile. Il s'en est suivi une série de mails hauts en couleurs pour un échange épistolaire et oui, de plus de trois ans... Courageux n'est-ce pas ! Et comme Léo et Emmi, il nous restait en bouche cette image du désenchantement qu'offre une rencontre en live. Nous avons nous aussi commencé l'histoire par la fin. On s'est aimé avant de se voir, avant de se parler. La suite et bien, il faudra la découvrir dans la septième vague (vilaine Cécile, tu me laisses dans l'expectative ;-).

Bien sûr que j'ai aimé ce roman parce qu'il est si réaliste (preuves à l'appui !). Léo est tellement cartésien, touchant aussi, attentionné mais les deux pieds sur terre et Emmi, si passionnée, spontanée, irrationnelle, hyper sensible, comment ne pas être touchée par leur envie oscillant contre la peur de s'apprivoiser, de s'adopter.

Tout démarre pour eux sur un énorme quiproquo, un lapsus d'une lettre. Emmi essaie vaille que vaille de mettre fin à son abonnement Like. Elle écrit mail sur mail et ne reçoit aucune réponse. le ton monte. Jusqu'au jour où un certain Léo Leike lui conseille d'envoyer son indignation à la bonne personne, à la bonne adresse mail. S'en suit humour, excuses et puis sympathie entre ces deux-là que le destin semble avoir rassemblé dans un but bien précis. Mais lequel puisque Emmi est mariée ? Léo est certes célibataire mais il est, rappelez-vous très cartésien!

Au départ, c'est vrai, cette Emmi m'a énervée. Pour qui elle se prend ?! Elle est mariée, heureuse, rien ne lui manque et il lui faut encore une aventure pour pimenter sa vie, c'est quoi cette gonzesse ?! Au-delà de cette première approche superficielle, on découvre combien il peut être enivrant et agréable de se faire apprécier pour ses mots et non pour son apparence. Les mots sont une part de nous-mêmes, ils dévoilent nos visages, nos mystères, nos ombres et nos lumières. Ne reste plus qu'à Pierrot de nous prêter sa plume pour écrire un mot.

Mon Pierrot de la Lune, toi qui emporterais sur ton île « Et je danse aussi », plonge-toi dans ce vent du nord et attends-moi pour la septième vague. Car comme Léo et Emmi, on ne sait pas trop ce que tous ces mots vont amener s'ils s'en vont à la rencontre du jour...
Commenter  J’apprécie          10332
C'est un débat que j'ai eu plusieurs fois avec ma mère au cours des années : elle affirme 'les faits sont têtus' (sous-entendant que le concret est ce qui compte, le reste n'étant que du vent, ou presque) et moi je plaide pour les sentiments, le jardin secret, les rêves, toutes ces choses intangibles mais non moins réelles et importantes.

Pourquoi je vous raconte ça ? Parce que 'Quand souffle le vent du nord' est à mes yeux une excellente illustration qu'il y a tout un monde au-delà de ces faits si têtus... Les faits têtus du livre sont très simples : Emmi et Léo ne se sont jamais vus, ils s'écrivent par hasard et chacun a sa vie de son côté, assortie d'un mari et de 2 enfants pour Emmi. Rien de bien exaltant là-dedans, me direz-vous, et vous avez raison.

L'exaltant est ailleurs, dans la rencontre hors du réel des héros et dans la correspondance amoureuse qui s'engage entre eux. Dans ce monde parallèle fait de mots, d'imaginaire et d'intimité, ils se découvrent, se séduisent et s'aiment. On ne sait pas si l'étincelle vient d'eux (parce que c'est Emmi, parce que c'est Léo) ou de la situation (idylle fantasmée contre routine du quotidien). Mais c'est une vraie étincelle, qui crépite, qui brille et nous fait attendre avec Emmi les mails de Leo, et réciproquement. Même quand ils nous agacent à tergiverser, se chamailler pour rien ou parler météo...

Une étincelle un peu addictive, donc, qui nous oblige à suivre le vent du nord et réveille en nous (en moi en tout cas) la fleur bleue qui veut une belle histoire d'amour, et pas que des 'faits têtus'... Bref, à mes yeux, c'est un roman sentimental moderne et rafraîchissant !
Commenter  J’apprécie          810
You've got a mail.


de : Onee
à : annette55@libre.fr


OBJET : Divine idylle…


Ma Chère Annette,


Je t'écris tardivement, mais je ne pouvais plus m'extraire de « quand souffle le vent du nord », de Glattauer. Est-ce que tu l'as lu ? Il raconte une dangereuse liaison par correspondance électronique… entre deux personnages qui ne se sont jamais vus ! Dit comme ça, ça sonne comme le remake d'un classique ou une bluette vite oubliée. Mais Wow, Annette. C'était tellement intense. J'ai tout vécu avec les personnages : mon coeur battait avec le leur à chaque message reçu, je me posais mille questions quand la réponse se faisait attendre, je décryptais chaque mot avec les protagonistes pour tenter d'imaginer les pensées de l'autre ; j'essayais de me faire une image précise de leur personnalité - et même de leur physique - à travers leurs échanges. Idiot et impossible, n'est-ce pas ? Mais n'est-ce pas pourtant ce que l'on fait tous, lorsqu'on écrit à des inconnus ? Comme nous, par exemple ?


En fait je crois que, si j'ai si bien compris les personnages, c'est grâce à Babélio, qui m'a fait éprouver moi-même toutes les joies, les doutes et les émotions intenses que peuvent brasser des correspondances à l'aveugle, les discussions à bâton rompu avec de parfaits inconnus qu'on ne peut pas voir, et qu'on ne rencontrera sans doute jamais. Ici, j'ai amicalement succombé à vos charmes, vous ai imaginé derrière vos mots, vos tournures ; ai ardemment espéré vos réponses, me suis interrogée sur les miennes, et sur vos silences, parfois.
Finalement une belle rencontre littéraire, ça tient parfois à pas grand chose : Les bons mots au bon moment. Comme une rencontre entre deux âmes. Alors imagine lorsque deux âmes, qui n'ont que les mots pour se rencontrer, sont obligées d'exacerber leurs sens pour se cerner, à l'aveugle, comme Emmi et Leo.


Emmi est mariée, a une vie heureuse et des enfants. Pour se désabonner du magazine « Like », elle envoie un mail. Mais l'adresse étant erronée, ce mail parvient à Léo « Leike ». Il lui répond une phrase ironique et polie pour l'informer de l'erreur, à laquelle Emmi-qui-ne-se-laisse-pas-démonter répond sur le même ton. Un échange minuscule et insignifiant, qui aurait pu s'arrêter là - ou même aboutir à une belle amitié pouvant passer, si affinités, de virtuelle à réelle.
Rapidement, on voit en chacun d'eux un ami sympa avec qui plaisanter. Emmi est le vent de fraicheur inattendu qui détourne les idées de Leo après une rupture ; Leo est une île isolée de l'univers familial quotidien d'Emmi, une petite bulle de joie spontanée et inhabituelle, pour elle toute seule. Mais au fil des mots se tisse une toile complexe de sentiments…


Léo est psychologue du langage et réalise une étude sur les mails comme vecteurs de sentiments. Lucide sur ce qui est en train de se passer, il va pourtant succomber à la présence et aux réactions d'Emmi, qui succombera à son tour à ses mots amants. Bien sûr, ces mots comptent, qui évoluent au fil du temps. Bien sûr, se crée un jeu de petites attentions et de séduction, qui s'installe d'autant plus subrepticement qu'il semble inoffensif car… « virtuel ». Mais on ne le dira jamais assez : Il y a toujours de vraies personnes, derrière le virtuel. de vrais coeurs qui battent. « Quand je vois un nouveau mail de vous, mon coeur bat. Aujourd'hui, comme hier et comme il y a sept mois. » Pour autant, bat-il pour la personne fantasmée, ou pour la personne réelle ? Ou encore, par amour du désir d'être aimé, ou pour l'excitation du mystère et de la découverte...?


Et puis il y a aussi cette urgence, qui naît un peu du vecteur mail. Cette proximité qui s'installe au fils de dialogues exclusifs - au sens propre, car lorsqu'ils s'écrivent, il n'y a jamais qu'eux deux dans leur bulle. Ce poison s'immisce de plus en plus violemment dans leur relation : plus qu'une envie, un besoin de réponse instantanée et exclusive, de présence effective de l'autre à ses côtés. Et avec cette urgence vient le manque, dès que l'attente perturbe la dose addictive d'échange dans la journée. Les mails comme des bonbons, cette addiction sucrée qui comble parfois les manques affectifs et les caresses. Ou encore, qui surprend à faire du bien alors que l'on croyait ne manquer de rien. Ce petit lien ténu entre eux, Emmi et Leo ne veulent plus le lâcher, ils s'y accrochent comme des perdus - et perdus, ils le sont bel et bien, ne sachant pas où tout cela va les mener. « Ou cela nous mènera-t-il ? Les choses en général nous mènent où on veut qu'elles nous mènent. Où voulez-vous que cela nous mène, Léo ? »


Si tu savais, ma chère Annette, à quel point j'ai vibré avec les personnages, suis tombée amoureuse, ai été frustrée, perdue, indécise, malheureuse. Hélas, le billet que j'ai écrit était trop dans l'émotion, et ce mail ne rend rien non-plus, ça ne dit pas l'essentiel, qui est le ressenti de chacun. le don de l'auteur, c'est de parvenir à nous faire vivre l'attachement progressif que vivent les personnages, rien qu'en lisant les mêmes messages qu'eux. Comme quoi, on peut vraiment s'attacher à des personnages virtuels… En même temps, n'est-ce pas ce que nous faisons toujours, en tant que lecteurs ?


Bref, troisième lecture de l'année, troisième coup au coeur. Je crois que vos voeux de bonne année livresque sont allés un peu loin… Mon coeur va lâcher ! J'attends de tes nouvelles.
Gros bisous,
Onee.


REP :


Chère Madame. Ou dois-je déjà vous appeler Onee, après avoir lu vos confessions si intimes ?
Votre correcteur d'orthographe semble vous avoir joué un tour pendable. Vous pensiez visiblement vous confier à votre « Chère » amie « Annette55 », alors que vos propos ne sont tombés que dans l'oreille - ou plutôt la boîte mail - d'un modeste boulanger de la Meuse.
« banette55 » est en effet l'adresse de contact de ma boulangerie. Cela dit, ne soyez pas gênée d'avoir dévoilé vos sentiments, pour des personnages imaginaires, à un illustre inconnu. Soyez au contraire assurée que j'ai savouré l'ironie de toute cette histoire, tandis que votre amie n'y aurait certainement vu, comme vous le craigniez, qu'une bluette pétrie de bons sentiments. Soit dit sans vous vexer.
Enfin bref, j'espère ne pas vous avoir découragée de partager vos sentiments avec des inconnus.
Sincèrement,
« Votre Leo » ;-)


RE :


Cher fabriquant de banettes dans la Meuse,
Rendez-vous sur Babélio jeudi prochain pour en discuter.
Vous savez désormais à quelle adresse me trouver.
PS : Lisez ce bouquin avant d'en dire un mot de plus. On ne parle pas de ce qu'on ne connait pas.
Sincèrement,
Onee.


REP :


Je verrai si je peux me libérer.
Mais du coup je me sens un peu obligé de poursuivre cet échange.


RE :


??? Je ne vous retiens pas, si vous avez du pain à faire cuire…


REP :


Ne vous vexez pas si facilement. Je voulais dire que si je dois connaître l'effet d'une discussion avec une inconnue pour avoir le droit d'en parler, vous allez devoir me servir de cobaye ! En ce qui me concerne, c'est ma première fois avec une inconnue ;-)


RE :


Rendez-vous jeudi.
Et lisez ce livre !! J'ai vraiment hâte de connaître votre avis de boulanger, vierge mais déjà tellement blasé. (sans vous vexer).


REP :


:-) Ainsi soit-il, alors ; à jeudi. Quant à savoir si j'aurais lu ce bouquin, même novice à ce jeu je pressens qu'il faut que j'entretienne un voile de mystère…


[un jour plus tard]


REP :


Onee, vous entretenez le mystère, vous aussi ?


[un jour plus tard]


REP :


Ça y est, je parle à une inconnue invisible. Qui ne répond plus. Je parle tout seul, quoi. N'allez pas croire que vous me manquez. C'est une désagréable sensation d'inachevé, c'est tout. Et une lectrice si passionnée ne peut pas laisser cette histoire inachevée, si ?


[un jour plus tard]


REP :


Ok, je laisse tomber le mystère : je me suis procuré le bouquin.


[un jour plus tard]


REP :


Ok Onee, vous avez gagné, le mystère c'est tout pourri, et ce bouquin est pas mal addictif.
Ils vont accepter de se rencontrer alors finalement ?! Bon sang soyez sympa, je cuits des pains toute la nuit et le jour il faut que je dorme un peu, aidez-moi, c'est à cause de vous si j'en suis là, j'avais rien demandé, moi !


[une heure plus tard]


RE :


Bonjour, désolée, je suis de retour. Je crois que vous avez saisi l'idée, vous êtes parfaitement mûr pour apprécier ma bluette maintenant. Mais ne comptez pas sur moi pour dévoiler l'issue mystérieuse de cette histoire, c'est ce qui en fait tout le charme ! Ramenez vos miches jeudi, on a des babélamis à convaincre !!
PS : Je vous ai pas dit, mais y'a une suite. Vous en pensez quoi, je la lis ou je vais être déçue ?


REP :


Non Onee !! Vous m'avez pas embarqué dans une espèce d'histoire sans fin ?


REP :


Onee ???


REP :


Vous êtes impossible, Onee. Envoyez-moi la foutue suite, vous me devez bien ça.
A jeudi.


RE :


Je vous l'enverrai. Si vous pouvez répondre à la question.


REP :


Vous vous prenez pour une sorte de Sphinx ? Quelle question ?


RE :


Le seule, l'unique : Peut-on tomber amoureux par e-mail, d'une personne qu'on n'a jamais rencontrée ?


Ou pour parodier Choderlos de Laclos : Un e-mail est-il le portrait de l'âme ?


Leo vous dirait « OUI », sans hésiter. Mais vous, qu'en pensez-vous ?
Commenter  J’apprécie          6678
Ça commence comme une bulle, légère, un souffle printanier, une blagounette...
Et puis ça enfle, ça s'emplit, ça se gonfle de soupirs...
Quoi donc ? L'amour ? Je ne sais pas trop. Je dirais plutôt un jeu : séduction ? ...oui. Malsain ? ...oui.

Emma et Léo, de parfaits inconnus, entament une conversation par mail à cause d'une méprise. Au début, cela m'a fait penser au roman épistolaire de Mourlevat et Bondoux : « Et je danse, aussi ». On sourit, on s'amuse, on discute autour d'un mot, on donne son interprétation...Rien de très sérieux. Et puis au fil des jours, au fil des mois, cela devient impossible de ne plus s'écrire. Et là va s'intensifier le « jeu ».
Léo semble celui qui se livre le plus, en parlant de son histoire d'amour à la fin difficile ; Emma semble celle qui s'emporte le plus, qui secoue, qui s'engage tête première dans cette relation indéfinissable. J'ai bien dit « semble », pour l'un comme pour l'autre. Car on n'est jamais très sûr de rien, à commencer par les protagonistes. Ah oui...j'ai oublié de mentionner qu'Emma est « mariée et heureuse », elle le dit dès le départ.
Bref.

Alors, que dire ? J'avoue que j'ai été moi aussi troublée. Difficile de rester de marbre face aux phrases à double sens d'un homme qui se dit sincère. Agréable de se montrer séductrice sans en supporter les conséquences. Mais jusqu'à quel point cela va-t-il mener ?

S'agit-il d'amour, ici ? Je ne crois pas. L'amour de l'amour, oui. L'amour de la nouveauté, de l'hiatus dans le quotidien. L'amour de se sentir devenir indispensable.
Mais quand on a une famille, un mari, des beaux-enfants, l'investissement devient dangereux.
Bref.

Ambiance primesautière, qui change imperceptiblement, pour devenir beaucoup plus lourde, plus chargée.
Non-dits, lecture entre les lignes, entre les mots.
Inutile d'ajouter que j'ai adoré !
Commenter  J’apprécie          6616
Bon autant le dire tout de suite, j'ai été très déçue par ce livre. J'avais lu généralement de bons avis sur Babelio et sur différents blogs, et puis la quatrième de couverture me semblait prometteuse, intéressante. En fait ce roman constitué de mails, je le trouve très fade, très plat. Je ne suis pas séduite par les dialogues. Je ne comprends pas comment les deux protagonistes peuvent avoir l'idée de correspondre après la lecture du premier mail. Emmi, est capricieuse, abonnée aux scènes, elle me déplaît. Léo est plus sympathique, mais... cela ne suffit pas à la construction d'une histoire intéressante. le sentiment amoureux, je ne le sens pas vraiment. peu d'érotisme ou alors mal formulé... Livre creux, absolument creux! Un mauvais roman de gare qu'on lit parce qu'on a malheureusement rien d'autre à se mettre sous la dent. C'est du temps perdu. Aucun enrichissement intellectuel. Aucune émotion. Je regrette mon achat et le temps passé à la lecture de ce livre. le pire, c'est qu'en lisant les critiques élogieuses (que je ne comprends pas du tout) j'ai acheté la suite, et que j'ai donc commencé la lecture de "La septième vague", roman de la même eau qui se révèle toujours aussi insipide.
On peut très bien se passer de lire ce roman, ce ne sera pas une lacune pour notre culture générale.
Lien : http://araucaria.20six.fr/
Commenter  J’apprécie          665
Ce qui m'a tout de suite plu dans ce livre c'est le fait que le principe de la correspondance papier est remplacé par un échange électronique d'emails, plus en rapport avec notre époque. de plus, le point de départ de la rencontre entre les deux protagonistes est l'envoi par erreur d'un courriel à un mauvais interlocuteur ; ce qui a pu tous nous arriver à partir du moment où une faute de frappe se glisse malencontreusement dans une adresse email. Dans la majorité des cas, notre erreur n'a aucune conséquence puisque nous avons quasi automatiquement en réponse un « MAILER-DAEMON », et parfois, une réponse courte, sèche et à la limite de la courtoisie d'une personne qui n'apprécie pas que l'on « pollue » sa boite mail même par accident.

Bref…

Tout ce laïus pour dire que la probabilité de vivre la même relation qu'Emma et Léo est infime. Et pourtant, il est très facile de se projeter dans leur histoire tant les émotions véhiculées par leur conversation électronique sont authentiques et réelles.

Au fur et à mesure que le lien humain se consolide entre ces deux êtres, nous sommes tiraillés entre l'envie qu'ils se rencontrent (transposant ainsi leur histoire virtuelle vers quelque chose de plus concret), et entre l'envie qu'ils ne se rencontrent jamais afin qu'ils puissent préserver leur vision « fantasmée » et donc idéale l'un de l'autre.

Concernant le style de l'auteur, il est très accessible et colle parfaitement au principe de la correspondance électronique. La majorité des mails échangés sont courts et cela contribue à capter notre attention tout en apportant du dynamisme à l'histoire.

Une fois ce livre ouvert, il est quasi impossible de le refermer avant la dernière page. Sans être un page-turner, c'est l'intrigue amoureuse qui nous tient en haleine comme dans un thriller.

Pour conclure, je dirai que cette lecture fut un agréable moment, riche en émotions malgré quelques longueurs (on tourne en rond des fois). La fin est inattendue et nous invite fortement à découvrir « la septième vague », second volet des histoires Emma Rothner et Léo Leike.
Commenter  J’apprécie          606
Il y a des hauts et débats.
Il y a Leo et Emma.
Pour le haut débit Emma deviendra Emmi.
Emma est la femme de Bernhard.
Emmi est l'amie web-épistolaire de Leo.
Tout est dit. Nenni.
Quand souffle le vent du nord, la nuit, Leo est là pour Emmi.
Quand, à cause de Marlène, il a le coeur gros, Emmi est là pour Léo.
Leur relation devient vite indispensable, vitale, essentielle, primordiale.
Leur toile se tisse, l'amour s'immisce. Ils sont accros !
Comment gérer ? Se rencontrer, où pas ? L'un veut, l'autre pas.

Se laisser emporter ou résister ?
Fondre ou se morfondre ?
« La proximité ne s'obtient pas en abolissant la distance, mais en la surmontant. »

Daniel Glattauer nous offre de courts échanges ciselés, intimes, sexy, croustillants, jaloux, déprimants, gourmands, méchants et parfois de longues tergiversations un peu agaçantes.

Vont-ils céder et assumer ou s'aider à se maîtriser ?
Vous ne le saurez pas dans ce commentaire.
Je préfère me taire.
Il y aura des bas et des dégâts. Voila !
Commenter  J’apprécie          5925
Et dire que sans l'époustouflant billet d'Onee, j'aurais pu passer à côté d'un tel plaisir de lecture!

À la suite d'une erreur, Emma Rothner dite Emmi engage une correspondance par mail avec un certain Leo Leike. Tous deux se piquent au jeu et bientôt cette correspondance devient addictive :  de la joute verbale, naît  la complicité, du plaisir de la séduction masquée naît le désir, et bientôt un amour aussi virtuel que ravageur.

Comme une drogue dont aucun des deux, ni Emmi, mariée et heureuse dans une famille recomposée, ni Leo, qui sort d'une déception amoureuse , ne décèle immédiatement l'emprise.

Ils pourraient  se rencontrer: Leo et Emmi habitent la même ville..

 Le "présentiel" , comme on dit vilainement par ces temps de Covid,  devient une vraie question: se voir, se (re)connaître,  est ce bien une urgence? Faut-il vraiment mettre un visage et un corps sur un nom alors que tous deux  croient se connaître tellement? Et qu'ils se plaisent si follement...

Entendre leur voix  était déjà un risque, mais sans la vue, la voix reste désincarnée et peut continuer de participer au fantasme. La voix n' a pas  été un premier pas vers le réel, comme ils l'escomptaient..ou le craignaient Elle a même amplifié les délires de l'imagination, cette voix chucHOTée dans la nuit à  l'oreille d'un coeur battant la chamade ..

Alors,  se voir? ...le risque de déconvenue est immense! On sait ça depuis La Princesse de Clèves , confirmation avec L'Education sentimentale -  " Leurs yeux se rencontrèrent.. " - le coup de foudre nait du regard et souvent du premier regard. Mais Leo et Emmi sont déjà amoureux, ils ont tout éprouvé virtuellement: le désir, le manque, la possession, la jalousie...Comme l'écrit Leo, ils partent "tous  deux de la ligne d'arrivée". Chaque nouveau pas ne peut que les ramener en arrière, vers l'amère désillusion de la réalité. ..

Loin de la bluette redoutée-  une sorte de version romanesque  de "You've got a message!",  au cinéma, avec une Meg Ryan primesautière et aseptisée - je me suis trouvée aux prises avec un marivaudage subtil, lucide, cruel et drôle à la fois,  très proche non du cinema mais du théâtre!

Le mystère du virtuel en même temps  que son anonymat libératoire donne des ailes, permet les audaces, suscite  les jeux de rôle, les épreuves imposées, les rendez vous secrets, l'érotisme et même l'ivresse ! 

Le "jeu" mène la danse!

Les deux protagonistes jouent avec les décalages temporels propres à ce médium en différé : ces décalages  deviennent les didascalies de leur dialogue.

Si la reponse d'un mail  est envoyée quelques minutes après , elle dit  la colère, l'orgueil blessé, la curiosité piquée, la passion enflammée; si elle l'est après  quelques jours, elle dénote le temps de la réflexion, signifie la pause punitive, la déception, le doute.

Comme chez Marivaux ou chez Musset, les amants n'hésitent pas,   pour éprouver leur amour,  à envoyer sur le front du réel quelques victimes propitiatoires:  une meilleure amie, une ex, un mari inquiet.

Le jeu peut devenir un jeu d'échec. Cruel.

Comme au théâtre,  la dérobade est une force, et l'esquive, une stratégie...

Et comme au théâtre, à la fin, le rideau tombe,  cachant les coulisses du réel et escamotant , dans l'ombre,  les silhouettes  des protagonistes...

Très bien écrit, sans l'ombre d'une vulgarité ou d'une facilité - et malgré son titre, jamais "dans le vent"-, Quand souffle le vent du Nord est un régal! Merci, Onee, pour ce livre que j'ai essayé de déguster sans trop de voracité - difficile exercice de contrôle!- et dont je relis souvent,  depuis, quelques passages ..

Une lettre disait un des protagonistes des Liaisons dangereuses , est le portrait d'une âme.

 Plus rapide, plus réactif, un mail est l' electrocardiogramme, l' instantané troublant d'un sentiment qui a l'apparence du vrai, mais qui, privé du poids de la présence et de la vie réelle qui le lesteraient comme un boulet, se joue des contraintes du réel où l'imagination est constamment confrontée aux vérités concrètes.

Le mail garde l'extrême liberté du rêve, la séduction illusoire du fantasme. 
Le mail, c'est le dernier,  l'ultra moderne avatar, de ces lettres et billets  qui empoisonnaient le coeur d'Emma.

Emma Bovary, pas Emmi.... mais le prénom n'est sûrement pas une coïncidence.

 
Commenter  J’apprécie          5413

Aaah Léo et Emmi… Emmi et Léo !

Ces deux-là n'auraient jamais dû se rencontrer ! Et pourtant, pour une simple adresse mail mal orthographiée, leurs vies vont se retrouver chamboulées et intimement liées.

Léo est universitaire, droitier, conseiller en communication psychologue du langage, cartésien, rationnel, posé, introverti… Bon, avec ça, un rien aigri et cynique aussi… Il aime faire des négations de négations… Et puis il aime le vin blanc, Léo.

Son monde à lui est fait de collègues, d'amis, de sa soeur Adrienne…

Il sort d'une rupture avec Marlène… Même deux ruptures avec Marlène… Enfin, plusieurs ruptures avec Marlène… C'est un peu Je t'aime moi non plus ces deux-là…

Emmi est conceptrice de sites web, gauchère, intelligente, spirituelle, spontanée, non dépourvue d'humour… Bon, jalouse aussi, méfiante et un peu névrosée… Elle chausse du 37… Et puis elle aime le vin rouge, Emmi… Ah, et le whiskey aussi.

Son monde à elle est une forteresse, imposante vue de l'extérieur mais pourtant fissurée dès qu'on y franchit le pont-levis…

Elle est mariée à Bernhard… Deux enfants, un chien prénommé Jukebox… le couple parfait aux yeux des amies… Leur vie amoureuse semble aussi inébranlable que la forteresse susnommée… Et pourtant…

Emmi et Léo vont entamer bien malgré eux une relation épistolaire. Drôle, émouvante, sérieuse, triste, entrecoupée de silences et de doutes…

Dans le monde intérieur d'Emmi, son piano lui souffle de ne pas en raconter trop, sa bibliothèque se demande pourquoi elle devient si songeuse, son lit lui martèle de ne pas rêver d'ailleurs… Mais son cellier à vins, qui n'a rien contre Léo, proteste ! Dans son monde extérieur, Léo est cette petite étincelle qui lui manque, celui qui voit en elle et l'accepte telle qu'elle est.

Ces deux-là se cherchent, s'approchent, s'éloignent. Ces deux-là se découvrent sans se rencontrer. Ces deux-là s'imaginent, s'idéalisent, se rêvent… Vont-ils franchir le pas ?

Quand souffle le vent du Nord, c'est cette petite voix intérieure qui vous confronte à vos doutes mais vous crie « Cours ! Fonce ! Vas-y ! Mais qu'est-ce que tu attends ? le train ne s'arrête pas deux fois en gare ! ».

Quand souffle le vent du Nord, c'est un double effet Kiss Cool, c'est frais, surprenant et aussi suave qu'une menthe à l'eau faite maison, dans la chaleur d'un soir d'été… C'est drôle, c'est touchant. C'est une danse à deux, sous les platanes…

C'est un très bon moment de lecture, dans la même veine que « Et je danse, aussi », mais peut-être encore un cran au-dessus… (pardon Pierre-Marie Sotto, j'ai gardé cette mauvaise habitude des points de suspension !). Parce que je me suis senti proche de Léo et Emmi… Parce que, au-delà d'une rencontre, il y a des rêves à construire et des souvenirs qui se vivent à deux… Parce que c'est un cadeau déposé avec beaucoup d'attention sous mon sapin, parce qu'il me rappelle un agréable réveillon de Noël… Et « parce qu'un jour, nous ne pouvons atteindre que le Sud à force de marcher »… Merci pour ce livre, d'être là et d'être toi ! A notre vent du Nord, qui nous pousse vers ce Sud…
Commenter  J’apprécie          5320




Lecteurs (4503) Voir plus



Quiz Voir plus

Quand souffle le vent du nord

Qui est l'auteur de ce livre ?

Stéphanie Meyer
Alyson Noel
Victor Hugo
Daniel Glattauer

9 questions
314 lecteurs ont répondu
Thème : Quand souffle le vent du nord de Daniel GlattauerCréer un quiz sur ce livre

{* *} .._..