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Critique de Euthib


Cette nouvelle fait partie d'une série dénommée « les nouvelles de Saint Pétersbourg ». Elle se compose de deux parties, totalement différentes l'une de l'autre, et j'ai été particulièrement touchée par la qualité de cette oeuvre, notamment la première partie. Je n'ai pas pu poser le livre avant d'être parvenue au mot final. Et j'avoue avoir été bluffée.
L'écriture est puissante, efficace. Gogol fait monter tout doucement le pression et le lecteur est totalement happé par ce style qui ensorcelle autant que le tableau de sa nouvelle. J'ai parfois eu l'impression d'avoir le tableau devant moi, de le sentir aussi vivant que Tcharkhov. La manière dont Gogol décrit cette oeuvre nous le rend presque réel, on peut presque sentir l'effrayant regard réaliste sur nous. D'autant plus qu'on ne sait rien de ce tableau. La nuit où il prend vie est angoissante et étrange.
Après cette nuit irréelle, Gogol abandonne le thème du fantastique et profite du changement de vie de son héros pour se lancer dans une satire envers la société russe de l'époque et les travers de la mondanité, mais toujours avec son humour acerbe.
Dans cette nouvelle, Gogol se penche également sur l'utilisation de l'art et son marché totalement faussé par la demande et la circulation de l'argent. Ainsi, le talent de l'artiste et la demande du grand public ne sont pas toujours compatibles et, bien souvent, pour survivre, l'artiste doit se plier au loi du marché et mettre son talent de côté. Mais cette « prostitution » de l'artiste lui fait perdre son âme, selon Gogol, et il vaut mieux vivre pauvre et méconnu plutôt que de vendre son âme au diable. Plus dur sera la chute.
En revanche, la deuxième partie est différente de la première : lors d'une exposition, le public se presse autour du tableau, qui n'est d'autre que le portrait. Un jeune homme explique l'histoire de ce portrait.
Dans la deuxième partie, l'origine du tableau est expliqué mais avec un style plus posé même si la satire de la société se poursuit.
Gogol fustige encore le manque de reconnaissance envers les peintres de génie, juste parce que ceux-ci sont "trop originaux" et peu conforme à leurs attentes.
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