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Critique de Bouteyalamer
Goldberg, Sylvie Anne : Histoire juive de la France (2023)
Ce livre de plus de mille pages est une encyclopédie historique traitant de la présence, du statut, de la réception et souvent de l'expulsion des Juifs par la France, du haut moyen-âge à l'époque contemporaine. Il rapporte aussi leurs multiples contributions à la littérature, la peinture, le théâtre, la musique savante ou populaire, la philosophie, les sciences, l'industrie ou la politique. On y trouve les articles de plus de cent auteurs qui traitent de tragédies — des persécutions médiévales à la rafle du Vel d'Hiv — ; des visions contrastées de la Provence et des provinces de l'Est — ; des solutions opposées et souvent extrêmes apportées aux questions économiques et politiques par Louis IX, Philippe le Bel, Napoléon ou les premières Républiques ; du racisme criminel et intéressé de l'État français ; des légendes de crimes rituels jusqu'à la repentance des évêques français. L'ouvrage soulève aussi la question de la spécificité des Juifs français ou des Français juifs : n'avions-nous pas atteint « la fin de l'histoire » juive avec l'émergence de la Shoah dans la mémoire nationale ? La « question juive » posée par Napoléon, Marx ou Sartre n'est-elle pas soluble dans l'intégration, à moins qu'elle ne soit renouvelée par un nouvel antisémitisme, plus ou moins maquillé d'antisionisme ? le dernier chapitre, « Des Français (enfin) ordinaires ? » signé par la coordonnatrice de l'ouvrage, Sylvie Anne Goldberg, justifie son point d'interrogation. Il s'achève par des phrases qui donnent à réfléchir dans le contexte des derniers mois : « Appréhendé dans sa longue durée, le parcours étonnant qu'effectuèrent les juifs est l'une des facettes de l'histoire de la France. Quant au XXIe siècle, on saura un jour la suite qu'il aura écrite à cette histoire ».
C'est une somme à feuilleter pour ses cartes, graphiques et figures, ou à consulter pour ses mises au point. Au chapitre des illustrations, présentes à chaque double page et qui forment un livre d'images dans le livre, je retiens particulièrement les manuscrits médiévaux ornés de calligraphies zoomorphes ou anthropomorphes qui valent bien les calligrammes d'Apollinaire. L'exploration du livre est facilitée par de copieux index. Charitablement, la masse des références bibliographiques est disponible en ligne, via un QR code.
Ce livre de plus de mille pages est une encyclopédie historique traitant de la présence, du statut, de la réception et souvent de l'expulsion des Juifs par la France, du haut moyen-âge à l'époque contemporaine. Il rapporte aussi leurs multiples contributions à la littérature, la peinture, le théâtre, la musique savante ou populaire, la philosophie, les sciences, l'industrie ou la politique. On y trouve les articles de plus de cent auteurs qui traitent de tragédies — des persécutions médiévales à la rafle du Vel d'Hiv — ; des visions contrastées de la Provence et des provinces de l'Est — ; des solutions opposées et souvent extrêmes apportées aux questions économiques et politiques par Louis IX, Philippe le Bel, Napoléon ou les premières Républiques ; du racisme criminel et intéressé de l'État français ; des légendes de crimes rituels jusqu'à la repentance des évêques français. L'ouvrage soulève aussi la question de la spécificité des Juifs français ou des Français juifs : n'avions-nous pas atteint « la fin de l'histoire » juive avec l'émergence de la Shoah dans la mémoire nationale ? La « question juive » posée par Napoléon, Marx ou Sartre n'est-elle pas soluble dans l'intégration, à moins qu'elle ne soit renouvelée par un nouvel antisémitisme, plus ou moins maquillé d'antisionisme ? le dernier chapitre, « Des Français (enfin) ordinaires ? » signé par la coordonnatrice de l'ouvrage, Sylvie Anne Goldberg, justifie son point d'interrogation. Il s'achève par des phrases qui donnent à réfléchir dans le contexte des derniers mois : « Appréhendé dans sa longue durée, le parcours étonnant qu'effectuèrent les juifs est l'une des facettes de l'histoire de la France. Quant au XXIe siècle, on saura un jour la suite qu'il aura écrite à cette histoire ».
C'est une somme à feuilleter pour ses cartes, graphiques et figures, ou à consulter pour ses mises au point. Au chapitre des illustrations, présentes à chaque double page et qui forment un livre d'images dans le livre, je retiens particulièrement les manuscrits médiévaux ornés de calligraphies zoomorphes ou anthropomorphes qui valent bien les calligrammes d'Apollinaire. L'exploration du livre est facilitée par de copieux index. Charitablement, la masse des références bibliographiques est disponible en ligne, via un QR code.
