Snowblind

Depuis le moment de l'impact, il avait mentalement passé en revue un catalogue de choses avec lesquelles il aurait pu entrer en collision - une voiture en stationnement, un chien, un cerf, quelqu'un - mais il n'était pas convaincu. (...) Pourtant, il avait bel et bien heurté quelque chose, et en arrivant côté passager, il repéra la bosse qui le prouvait. Il examina la rue et jeta un coup d'oeil sur le trottoir. Rien. Remontant les traces laissées par ses pneus sur une dizaine de mètres, il ne découvrit celles d'aucune autre voiture. Pas d'empreintes. Pas de sang sur la neige. Rien qui indique la présence de quoi que ce soit.

On est passés à la vitesse supérieure. Ce n’est plus juste toi et moi qui sortons ensemble, dit-il de sa voix grave. On est tous là, réunis. Un couple. Avec nos enfants, ça ressemble à une famille.

Alors qu'elle atteignait les marches, Brady se mit à gémir et à trembler, et enfin à gronder. Cherie regarda atour d'elle. Elle se demanda s'il avait lui aussi perçu le chuchotement. Profitant de son inattention, le chien se tortilla entre ses bras et la mordit brutalement à la main, ses dents lui écorchant la peau avant de s'enfoncer dans la chair. Poussant un cri de douleur, elle lâcha Brady qui tomba dans la neige, trébucha et se rétablit, puis déguerpit dans la tempête tellement vite qu'il aurait très bien pu se volatiliser.

Elle envisagea d'aller se coucher plutôt que de s'endormir devant la télévision. Au lieu de cela, elle se dirigea vers le placard où elle conservait un paquet d'Oreo précisément pour des moments comme celui-là. Elle sourit, imaginant les biscuits derrière une vitrine indiquant « En cas d'urgence, brisez la glace. »

La moitié des gens qui avaient grandi à Conventry restaient pour y fonder une famille ; les autres partaient pour commencer une nouvelle vie. De nombreuses personnes se sentaient fières d'appartenir à la population de cette ville.

L'une des silhouettes se tourna lentement dans sa direction, posant son regard de glace sur lui, et la surface gelée de son visage se fissura en un sourire déchiqueté d'une telle malveillance qu'il sentit se réveiller en lui une terreur épouvantable (...)

Jake les avait tenues face visible, mais Harley n'avait eu qu'un aperçu des bords supérieurs, jaunes pour l'essentiel. Maintenant il comprenait pourquoi il avait cru les reconnaître. Enfant, il avait souvent jouer avec. Des cartes Pokémon.

la neige tombait dru à présent, et un silence blanc avait envahi la ville. La météo avait prévu vingt centimètres de neige, qui finirait par se transformer en pluie. Demain, ce serait une sacrée pagaille, mais cette après-midi et ce soir, c'était magnifique.

ls vous arrachent l’âme – je n’ai pas de meilleure façon d’expliquer ce qu’ils font. Puis vous leur appartenez, et ils vous entraînent avec eux de tempête en tempête. Ils survivent grâce à ce qu’ils vous prennent au moment de la mort, et après, comme des sangsues. Chaleur, vie, âme, je n’ai aucune certitude. Dans le blizzard, on sent le monde des vivants, et sa chaleur, juste hors de portée. C’est ça le pire, savoir combien l’amour et la lumière sont proches.

Sa voix suave avait suffi à l’arrêter.
— Monsieur Ristani, avait-elle bredouillé.
Il n’avait pas souri ni tenté de la calmer. Il n’avait prononcé que quatre mots qui, pendant plus d’une semaine, l’avaient tour à tour mise en fureur et inspirée.
— Le rire est préférable, avait-il dit.