Konovalov après la lecture émouvante par l'auteur du livre les Podlepovtzy :
" - Comme tout cela est étrange, mon Dieu ! Un homme écrit un livre...c'est du papier avec du noir dessus...c'est tout ! Il l'a écrit et ... Est-il mort ?
-Oui, répondis-je.
-Il est mort, et le livre est resté, et on le lit. On regarde dans le livre et l'on prononce différents mots...Et tu écoutes et tu comprends qu'il y avait au monde différentes gens : Pila, Cissoïka et Aproska...Et tu plains ces gens, bien que tu ne les aies jamais vus et qu'ils ne te soient rien ! Dans la rue, il y en a peut-être des dizaines comme eux, vivant ; tu les vois, mais tu ne sais rien d'eux, et ils ne te regardent pas, ils vont et passent...Et, dans le livre, ils n'existent pas...Pourtant tu les plains jusqu'à en souffrir...Comment cela ce fait-il ? Et l'auteur est mort sans récompense ? Pourquoi ne lui en a-t-on pas donné ? "
" Oui, c'était une jouissance qui brillait dans ses yeux quand il me criait de sa voix sonore et grave :
- Chaque homme est maître de lui-même, et ce n'est la faute de personne si je suis un misérable. "
Konovalov aimait la nature d’un amour profond et muet, qu’exprimait seul le regard tendre de ses yeux, et chaque fois qu’il se trouvait dans les champs ou au bord de l’eau il manifestait une humeur paisible et douce qui augmentait encore sa ressemblance avec un enfant. Parfois, en regardant le ciel, il disait avec un profond soupir :
- Ah! Comme c'est beau!
Et dans ces simples mots, il y avait plus de signification et de sentiments que dans la rhétorique de plusieurs poètes. Ceux-ci s’extasient moins par un culte sincère de l’indicible charme de la nature que pour soutenir leur réputation d’hommes qui comprennent avec raffinement le beau. Et la poésie, comme toutes choses, perd sa divine simplicité et sa spontanéité dès qu’on en fait commerce.
La poésie, comme toutes choses, perd sa divine simplicité et sa spontanéité dès qu'on en fait commerce