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Cet album hommage parait pour les quarante ans de « Fluide glacial », mensuel crée par Gotlib avec son ami d'enfance Jacques Diament .Et je dois dire qu'il m'a permis de travailler mes zygomatiques de façon intense. Rire en lisant. Ma tendre et chère me jetait un oeil inquiet, « Mon pauvre garçon, tu deviens fou, tu te marres tout seul ». « Non rassure toi, je suis en bonne compagnie et cela fait un bien fou ». Car le papy Gotlib si je puis me permettre, est quand même sacrement talentueux. Mêlant astucieusement BD, roman photo et éditoriaux, Gotlib est un touche à tout (sans pensées phallocrates). Son humour qu'on pourrait croire constamment en dessous de la ceinture, est bien plus fin que le laisse penser sa production. Ces chroniques montrent l'excellent jongleur de mots qu'il est. Bon camarade, il n'hésite pas à mettre de nombreux artistes en avant, provoquant une émulation créatrice. Chez Gotlib un chat est un chat (pour éviter toute grivoiserie), ça fera bondir les coincés du popotin surement, tant pis pour eux. Qu'est ce que c'est drôle.
Un grand merci à « Fluide glacial » et à Babelio pour ce très bel album, qui à sérieusement joué avec ma prostate (en plus des zygomatiques).
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Un jour, une collègue au boulot me parle de coccinelles, de bédés, et de toutes ces sortes de choses, dont la teneur a aujourd'hui totalement déserté ma mémoire, mais qui m'amenèrent à lui demander à brûle-pourpoint : « Et Gotlib, tu connais ? ». Et là, à ma grande surprise, non seulement le pourpoint ne brûla point, mais Gotlib, non, elle ne connaissait pas. J'en déduisis immédiatement que la « jeune génération » ne connaissait, au mieux, que Titeuf et Walking dead. Cette anecdote montre que la parution d'une superbe rétrospective sur une partie de l'oeuvre de Marcel Gotlib (les années Fluide Glacial 1975-1995), amoureusement conçue et dirigée par Gérard Viry-Babel, rédacteur chez Fluide, arrive non seulement à point nommé (on fête actuellement les 80 ans de Marcel Gotlib), mais est aussi salutaire, un peu à la manière d'un acte militant.

A la lecture de cet album-hommage, on réalise que l'humour de Gotlib reste et restera éternellement « gotlibien ». le fait de devoir inventer un néologisme pour la cause montre à quel point l'humour de Marcel Gotlib revêt un caractère à la fois unique et à tout jamais irremplaçable, pour au moins deux raisons. La première : Gotlib symbolise une époque particulière de l'histoire de la bande dessinée. La seconde : on reconnait dès le premier coup d'oeil une planche de Gotlib, par son trait précis réalisé à la plume et au pinceau*, au service d'un humour que d'aucuns qualifieront de glacé et sophistiqué**, mis en scène dans des décors insolites et grandioses***.

Gotlib symbolise presque à lui tout seul une époque, celle de la libération des moeurs, du dessin et de la parole, après des décennies de pudibonderie et de censure pratiquée avec zèle et insistance sur la bande dessinée (qui était bien sûr initialement destinée à la jeunesse). Mais les petits lecteurs d'autrefois sont à un moment donné devenus grands, et les auteurs de bédé d'après mai 68 souhaitaient s'émanciper et avaient compris que leur public avait évolué. La libération eut lieu avec la création de L'Écho des savanes en 1972, puis de Fluide glacial en 1975, premiers magazines « pour adultes » rêvés et réalisés par les dessinateurs transfuges du journal Pilote. Il reste de tout ceci, avec le recul, un côté enfantin, jubilatoire et transgressif dans les dessins « osés » de l'époque.

Gotlib, en tant que bon manager, n'hésite pas à donner la parole à ses compagnons de route et à s'impliquer dans leurs travaux. Assez cabotin et un poil narcissique, il se met en scène régulièrement dans son journal : dans ses planches dessinées, dans ses romans-photos et dans ses éditoriaux. Aucune importance, il faisait déjà cela dans Les Dingodossiers et dans La Rubrique-à-brac, le lecteur fidèle y est habitué et ne demande que cela. Dans cette rétrospective, organisée non pas chronologiquement mais par thèmes, le lecteur peut à nouveau savourer le travail du Maître collaborant avec l'un ou l'autre de ses élèves. Et ils sont nombreux : Léandri, Alexis, Mandryka, Bretécher, Franquin, Binet, Bilal, Mézières, F'murr, Solé, Cabu, Druillet… j'en oublie sûrement.

Le lecteur appréciera à travers les extraits proposés les nombreux hommages, références et allusions, au cinéma, à la littérature, à la musique, à la radio ou à la télévision… sources d'inspiration toujours omniprésentes dans l'oeuvre de Gotlib.

Pour finir et pour illustrer ma chronique, je ne citerai que deux exemples (choisis parmi un demi-million d'autres exemples possibles figurant dans ces 152 pages). le premier m'a fait rire aux larmes, le second m'a profondément touché. Premier exemple : Marcel Gotlib et Philippe Druillet nous livrent 4 pages d'énergie pure, réalisées à 4 mains. C'est indescriptible ici, je vous laisse découvrir tout ça dans l'album. Deuxième exemple : Gai-Luron et Belle-Lurette s'en vont au loin, petites silhouettes fragiles main dans la main, on voit au premier plan Gotlib de dos qui les regarde partir. C'est la dernière image de "La bataille navale ou Gai-Luron en slip" (1986), la dernière vignette du dernier album de Gai-Luron qui est aussi le dernier album de son auteur. Depuis, Gotlib a posé sa plume et son pinceau, et vit tranquillement une retraite paisible et banlieusarde, à l'abri des regards et de la médiatisation. Bon anniversaire, Monsieur Gotlib.


* Gotlib dessine avec un crayon Staedtler 4H, une plume J.B. Mallet (réf. 132), de l'encre de chine Pelikan noire (Black-Schwartz) et un pinceau Isabey-Spécial n°2 en poil de martre… Vous l'aviez déjà oublié ? Pourtant, ce n'est pas faute de vous l'avoir répété. Ce type d'info est assez récurrent dans son oeuvre.
** Par ces deux termes, Gotlib qualifie dès les premières pages de la Rubrique-à-brac, son propre humour, à la fois subtil, décalé et pince-sans-rire.
*** Les mots « décors insolites et grandioses » apparaissent pour la première fois dans la RAB sur des petits panneaux désignant des paysages et des monuments extraterrestres pratiquement inexistants à l'image. le dessin statique des décors n'est pas le point fort de Gotlib (contrairement à Mézières, Druillet…) qui préfère dessiner des personnages extrêmement expressifs et souvent mis en mouvement par des effets de caméra (zoom, travelling, gros plan, contre-plongée, etc).
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Si comme moi, vous avez la soixantaine un peu nostalgique des seventies en général, et une attirance particulière pour Gotlib, cet album, « Gotlib et toutes ces sortes de choses… » est fait pour vous. Publié pour le quarantième anniversaire de « Fluide Glacial », le magasine ou s'illustra notre fameux dessinateur, accompagné de sa coccinelle.
Un album qui reprend en long en large et en travers la production du « meilleur dessinateur de sa génération ». Un replongée dans mon adolescence revigorante, à une époque où on peut se demander si certaines publications ne susciteraient pas des campagnes d'indignation du style : « Balance Hamster Jovial » … Et Pervers Pépère ?
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C'est le coeur plein d'espoir et d'envie lors de la dernière opération Masse Critique - thématique La BD -, que je cochai le livre consacré à Gotlib, confiant mon choix au sort qui sait si bien se montrer à la fois indifférent à vos espérances, voire même cruel, ou au contraire si attentif à vos désirs les plus fous ! Or quelques jours plus tard, la roue de la fortune ayant tourné dans le bon sens, je reçus un message de Pierre Krause m'annonçant tout de go et sans fioriture aucune, que j'étais l'élu des Dieux qui m'avaient accordé la chance de recevoir dans les jours suivants le livre pour lequel ma préférence était la plus grande, à savoir “Gotlib et toutes ces sortes de choses…” Mon coeur battait à la fois d'allégresse et de reconnaissance pour cette grâce qui m'était échue, celle de recevoir ce que je ne savais pas encore être une Bible de la rigolade et du bon goût réunis (quoique)…

Cette introduction aurait pu se résumer à : “Merci à Babelio et Masse Critique de m'avoir confié la critique de ce livre consacré à Gotlib et à Fluide Glacial”, mais ç'aurait été un peu court.

Or donc après avoir délicatement déballé ce volume de son enveloppe protectrice, le cachet de la poste faisant foi, j'ouvrai avec curiosité ce qui pouvait devenir un dictionnaire, que dis-je, une exégèse dans le domaine de la réjouissance, de la poilade et de la franche déconnade réunies, avec quelques prouts… Je ne fus pas déçu, étant moi-même Taureau ascendant Lion, et pour autant que je sache le déçu n'est pas un signe du zodiaque.
Procédons par ordre et méthode pour vous présenter cet ouvrage à la couverture rouge et noire d'un côté (la une), et noire et rouge d'autre (la quatrième). Il faut être précis.
Après une introduction de Léandri en forme de panégyrique gonflé d'admiration et de reconnaissance béate, confinant même au fayotage de bas étage (que d'autres pourraient traiter de baise-main, pourvu que le baiser soit long et humide et que la main soit pourvue de deux fesses), Gérard Viry-Babel, nous présente sur trois pages extrèmement instructives, la genèse et l'éclosion de ce qui allait devenir la référence de la farce à l'état pur en cette fin de XXe et début du XXIe siècle, j'ai nommé Fluide Glacial.
L'essentiel de l'ouvrage que l'on ne peut pas à proprement parler de bande dessinée est un recueil des meilleurs éditoriaux de Maître Gotlib, illustré abondamment de croquis, caricatures, schémas, gags, planches entières, romans-photos, le tout en couleurs, ce qui est bien, ou en noir et blanc ce qui souvent est encore mieux. À cela s'ajoutent des hommages à de chers disparus au premier plan desquels Alexis fidèle parmi les fidèles que l'on subodore être le meilleur ami de Marcel, rencontré à l'époque de Pilote (mâtin quel journal) et jamais quitté depuis, sauf à ce manque de savoir-vivre (merci Pierre Dac), dont il fit preuve en septembre 1977, laissant la rédaction dans l'état d'hébétude et de chagrin que l'on imagine aisément.
Mais revenons à nos petits mickeys - oui, pour les plus jeunes - c'est ainsi que l'on nommait les petits dessins que l'on faisait dans les marges de nos cahiers avant qu'ils ne prennent la page tout entière. Notre livre se découpe suivant une quinzaine de chapitres dont les titres sont suffisamment explicites pour que le premier lecteur venu puisse s'y retrouver (les autres aussi d'ailleurs, ce qui confère au sommaire une grande qualité). L'oeuvre de Marcel Gotlib ne se résumant pas seulement à quelques aventures de Gai-Luron, de la coccinelle, de la rubrique-à-brac, Cinémastock, Super-Dupont, et j'en passe à mon grand regret, c'est un véritable témoignage de la vie culturelle du dernier quart du vingtième siècle à nos jours vue par le prisme de la frivolité qui nous est présenté à travers Fluide Glacial, né le 1er avril 1975. le cinéma, la télévision, l'informatique, le roman-photo, faire pipi et/ou caca, le père Noël, l'autre le pervers, la philosophie, la radio, les nichons et la quéquette, la gastronomie, la musique et toutes ces sortes de choses, sont abordées avec le plus grand sérieux et illustrées de mémorables dessins dont certains confinent au génie.
Gotlib n'oublie pas ses compères, Alexis, on l'a cité, mais aussi, Lob, Bilal, Edika, Solé, Mandryka, Pétillon, Forest, Fred, Léandri, Binet, Mézières, Pichard, Dieu aussi, pour les plus connus, et commères, Brétécher (même si elle ne se trouve pas ressemblante), Brigitte Lahaie et d'autres encore….
Bref, un pavé de 150 pages, qui fleure bon l'Amusement, l'Umour, la Dérision, l'Ilarité et toutes ces sortes de choses, à réserver à un public de connaisseurs qui y trouveront leur compte, et pour les autres un bonne occasion d'appréhender une forme de rigolade graphique, que n'aurait pas reniée Daumier ou Doré et que nous envient bon nombre de pays étrangers dont les Anglais qui ne sont pas les derniers pour la déconne !
Pour les hermétiques du sourire qui voudraient se décoincer les zygomatiques, qu'ils n'aient pas peur d'apercevoir au détour de quelques pages, quelques nichons, zézettes en érection, ou scènes de joyeux coïts, ce n'est pas sale, c'est juste la nature qui s'épanouit avec le sourire.

En tout cas moi, je me suis bien marré !
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