De toutes les fêtes juives, Soukkot était celle qu'il préférait, peut-être parce qu'il gardait présent dans sa mémoire le souvenir de son père qui le juchait sur ses épaules: là-haut il agitait son petit drapeau en carton dont le manche était planté dans une pomme. Il sentait encore l'air d'automne sucré qui les accompagnait sur le chemin du retour et il se revoyait en compagnie de ses petits frères, tous transportant des casseroles et des plats en cuivre jusqu'à la soukka qui sentait bon le cédrat (chaque année, leur père les emmenait au marché et leur expliquait comment choisir des cédrats irréprochables). Leur grand-mère claudiquait derrière eux avec sa cane et veillait à ce que rien ne tombe, quant à leur mère, elle se chargeait toujours du mets qu'il préférait: de la compote de coing orange.
Il sortit de la synagogue. Du haut de la rue Naftali lui parvinrent les forts effluves des caroubiers en fleur dont il se souvenait depuis l'enfance.
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Demandez-lui, on se sent orphelin à n'importe quel âge. Vous êtes encore jeune, vous ne savez pas, mais plus on vieillit, plus on regrette ses parents, son enfance... A la fin, elle nous apparaît comme la chose la plus importante de notre vie...
Dans un tel climat de haine, comment voulez-vous que quelque chose fleurisse?
Et si ça crée un peu de confusion, tant mieux!
Pourquoi en faire tout un plat? Les Marocains, tous les Orientaux, se plaignent de ségrégation- comme si nous n'avions connu que le paradis! Justement, ce sont eux, les Orientaux, qui ont bien vécu en diaspora, alors que nous, en Europe de l'Est...
Il n'avait jamais imaginé que des Juifs puissent traiter d'autres Juifs de cette manière-là.
"Les ashkénazes ont des chiens domestiques, mais pas nous. Ca ne fait pas partie de notre culture."
Comment pouvons-nous prétendre trouver une dimension spirituelle à notre présent si nous renions ainsi notre passé ?
maintenant celle-ci utilisait le même vocabulaire qu'Agar et lui reprochait ses " piètres tentatives pour ressembler à un ashkénaze"
Elle avait l'intention d'y exposer le "glorieux patrimoine de la communauté juive yéménite - pour reprendre ses termes- et sa culture, tombée dans l'oubli ou injustement dévalorisée par des monstre s tels que l'assassin d'Itzhak Rabin ou le rabbin Meshoulam"