Je me retrouve bien embêté de devoir écrire une critique de ce tome 2 « Ombres et lumières » de Siècle bleu de
Jean-Pierre Goux
Si vous avez lu ma critique du tome 1, vous savez mon enthousiasme pour les idées de ce roman et tout l'espoir que j'ai dans le tome 2.
Après un tome 1, où nous découvrons un monde noir, celui de notre planète à l'agonie et où un espoir semble naître, on s'attend à ce que cet espoir germe et se déploie dans la réalité du tome 2. A un premier tome où on décrit le monde de destruction actuel, devrait succéder un second tome bien plus radieux, celui de la construction d'un monde meilleur… Logique. En tout cas, c'est ce à quoi je m'attendais. Je pensais voir à la lecture de cet ouvrage, se construire sous mes yeux une utopie réaliste.
Le deuxième tome s'ouvre par l'explosion d'une bombe atomique. On comprend très vite que l'espoir d'avoir un roman plus positif était vain. Une grande partie de l'ouvrage tourne autour de l'économie du crime, des réseaux mafieux. Il semble que l'auteur pense que c'est là, le principal frein au développement d'un monde meilleur, cette vision des choses ne m'a pas convaincu.
On peut toutefois me répliquer qu'en fin d'ouvrage, la « lumière » prend le dessus sur les « ombres ». Mais cela est amené avec bien trop de naïveté, voire d'hystérie ésotérique qui peine à la crédibiliser.
Selon l'auteur, qui développe son idée dans le roman et a contribué à la rendre réelle par son projet « onehome », il suffirait aux humains de voir la Terre tourner dans sa globalité, comme la voient les astronautes, pour prendre conscience de sa fragilité et de l'amour qu'ils ressentent pour elle (overview effect). Une prise de conscience qui mènerait à un changement profond des comportements et conduirait à un bouleversement de nos modes de vie, pour qu'ils deviennent plus conformes à ce que la planète peut supporter. Je pense qu'elle est là, la naïveté.
Et même si on veut absolument y croire, on n'a pas vu le monde meilleur se construire comme on l'espérait à la fin du tome 1…on aurait envie d'un tome 3, mais qui nous décevrait peut-être à son tour.
Peut-être, au fond, que la naïveté est mienne, d'avoir pu penser qu'un roman apporte un espoir crédible à l'évolution du monde, une piste sérieuse pour réenchanter les lendemains.
Toutefois, il est difficile pour moi d'émettre cet avis négatif sur l'ouvrage car je sais que l'intention de l'auteur est bonne et que nous appartenons à la même famille de penser. La famille de ceux qui croient qu'un autre monde est possible, qui croient que l'écologie n'est pas une mode et que l'économie telle qu'on nous la présente n'est qu'une idéologie. Nous avons un même combat et on ne peut pas dire du mal de ses alliés. Mais je ne parviens pas à cacher ma déception.